Inscrire un terme

Retour
Actualités

2018, année de la Francophonie ontarienne ?

Actualités
15 janvier 2018

Actualités

Par : Charley Dutil – Journaliste

En 2017, les Franco-Ontariens furent récompensés pour certaines de leurs longues luttes avec des victoires non attendues et l’aboutissement de dossiers de long terme, tels que la création de l’Université de l’Ontario Français, ainsi que celle d’un ministère des Affaires francophones à Queens Park. Plusieurs autres projets sont aussi allés de l’avant comme celui de la Place des Arts de Sudbury, ainsi que la désignation d’Ottawa comme ville bilingue. L’année 2018 devrait en cela marquer un tournant capital pour la défense et la promotion de la francophonie canadienne en Ontario.

Un nouveau ministère

Depuis 1986, les affaires et enjeux de la communauté franco-ontarienne étaient exclusivement dévolus à l’Office des Affaires francophones. Une instance du gouvernement provincial vivement critiquée par de nombreuses personnalités franco-ontariennes, dont les revendications se rejoignent pour la création d’un ministère à part entière représentant les intérêts de la communauté à Queens Park. Une demande qui s’est concrétisée en juillet 2017 par le gouvernement Wynne avec la nomination de Marie-France Lalonde à la tête du nouveau ministère.

Mais la création d’un tel ministère est-elle vraiment une avancée majeure pour la Francophonie ontarienne ? Certains organismes de défense et de promotion des droits de la communauté gardent de sérieuses réserves à ce sujet. Le président de l’Assemblé de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, estime à ce sujet « qu’il restait encore beaucoup de travail à faire dans plusieurs dossiers majeurs et que le ministère manque encore beaucoup de ressources humaines ».

Jolin affirme également que « le gouvernement aurait dû augmenter le budget ainsi que l’envergure du mandat de l’Office lorsqu’elle est devenue un ministère », mais cela n’a pas malheureusement pas été fait. L’AFO souligne notamment en comparaison que lorsque l’Office des Affaires des personnes âgées a été transformé en ministère, son budget a été augmenté de 70%.

L’Université de l’Ontario Français

À la fin du mois d’août, le gouvernement de l’Ontario a également annoncé la création de la première Université de l’Ontario Français, sur le campus du collège Boréal à Toronto. Alors qu’elle devrait ouvrir ses portes aux premières cohortes d’étudiant.e.s en septembre 2020, cette université permettra aux Franco-Ontarien.n.e.s du sud-ouest de l’Ontario de poursuivre leurs études post-secondaires dans leur langue maternelle, sans avoir à déménager à Ottawa ou à Sudbury.

Le co-président du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Jocelyn Leblanc, fait part d’une certaine déception quant à l’aboutissement de ce projet porté de longue date par la Francophonie ontarienne. « Pour le RÉFO, l’université francophone n’est pas exactement ce qu’on voulait », explique-t-il avant de préciser que le RÉFO souhaitait « que l’éducation post-secondaire en français soit offerte à tous et non seulement aux francophones dans les grands centres urbains ».

À moins de trois ans de son ouverture, la nouvelle université n’a pas encore de locaux ni de personnel et il reste à mettre en œuvre pour que ce projet soit effectif et pérenne. Jolin souligne néanmoins à ce sujet que la responsable de la mise en œuvre de ce projet, Dyane Adam, « avait reçu beaucoup de candidatures de professeurs expérimentés et que les titulaires de doctorats ne manquent pas en Ontario ». Pour ce qui est des locaux, Jolin précise également que « le collège Boréal à Toronto doit se trouver des nouveaux locaux cette année [et] qu’il partagera ceux-ci avec la nouvelle université ».

Bilinguisme municipal

En 2017, deux autres dossiers d’envergures ont également abouti, la désignation officielle de la ville d’Ottawa ainsi que de la région de Durham comme bilingues. Pour Ottawa, il s’agit d’une conclusion à un long débat qui garantira à ses habitants francophones l’accès des services en français, et ce indépendamment des volontés de la mairie et du Conseil de ville.

Bien que l’AFO ait qualifié cette avancée comme historique, Jolin insiste cependant sur l’importance d’étendre de telles considérations à l’ensemble de la province. Il souligne notamment que « [son] but ultime est que les 27 régions de l’Ontario soient désignées comme bilingue ». Leblanc estime également que « la protection de la langue française est ce qui est le plus important pour le RÉFO » et que « ces désignations accomplissent ceci ».

L’année de la concrétisation ?

Alors que l’année 2017 a permis des aboutissements et avancées majeures dans de nombreux dossiers défendus par la communauté franco-ontarienne, l’année 2018 risque d’être moins riche en grandes annonces. Elle ne sera cependant pas moins importante et se profile comme une année charnière de par l’ensemble des travaux devant être accomplis par le ministère des Affaires francophones ainsi que les différents organismes franco-ontariens afin de mettre sur pied les projets annoncés en 2017.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire