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Les exilés de Gatineau

Web-Rotonde
19 mars 2012

Dette étudiante et loyers exorbitants

Katherine Sullivan | Journaliste
@Kath_Sully

En cette saison de manifs, de grèves et de négociations, la dette étudiante, pour sa part, ne fait que grandir. Certains s’en tirent à coups de prêts étudiants, d’autres, en cumulant les « jobines ». Tout juste après les frais de scolarité, le logement représente l’une des dépenses les plus élevées. Plutôt que de vivre en résidence ou en appartement au centre-ville d’Ottawa, certains s’exilent de l’autre côté de la rivière afin d’y trouver un nid plus abordable.

Tout d’abord, le prix peut être un grand facteur, comme le note Marie-Pier Demers, étudiante en sciences politiques à l’U d’O, qui habite présentement en appartement dans le secteur Hull avec son copain, un ancien de l’U d’O. Après des recherches ardues du côté d’Ottawa, elle a rapidement noté que la qualité était moindre et le prix, élevé. « Pour la moitié du prix d’un appartement propre à Ottawa, j’ai trouvé un “appart” deux pièces avec une laveuse-sécheuse, un balcon, des comptoirs de marbre et un climatiseur, raconte-t-elle. En plus, le matin, en me rendant à l’école, c’est la plus belle marche qu’il n’y a pas en traversant le pont. ». Mme Demers aime tellement son logement qu’elle prévoit y demeurer même après ses études. Les seuls inconvénients sont l’absence d’épicerie dans le coin et le système d’autobus malcommode.

D’autres préfèrent quant à eux louer une maison à plusieurs, afin de jouir des petits plaisirs qui y sont associés, comme une entrée pour garer l’auto, une cour arrière, une laveuse-sécheuse, des murs un peu plus épais et l’absence de voisins de tous côtés.

Puis, une autre alternative également économique est simplement de rester chez ses parents pendant la durée de son bac. Andréanne Salvas, une étudiante en art général, habite chez ses parents à Gatineau : « C’est une heure en bus, car je dois en prendre deux, à moins d’attraper l’express tôt le matin, qui prend 45 minutes. » Mais le temps est le prix à payer pour des économies sérieuses, car, même en auto, les embouteillages ralentissent toute progression et on doit se taper le stationnement. « Dans l’autobus, j’écoute de la musique, je fais mes lectures et mes devoirs, indique Mme Salvas. Ça me fait une parenthèse, un pont entre l’école et la maison. » Le seul hic : se rendre à l’Université pour des travaux d’équipe les jours sans cours. Mais une fois à Ottawa, on y fait toutes ses courses!

Enfin, les loyers sont plus abordables dans la province voisine. En effet, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, les habitations inoccupées sont plus nombreuses à Gatineau qu’à Ottawa. De plus, les loyers y sont beaucoup moins élevés : pour un logement de deux chambres, on compte en moyenne 667 $, alors que du côté d’Ottawa, il en coûte 941 $. Par contre, ceux qui choisissent de s’établir dans la capitale nationale ont l’embarras du choix. Marie-Pier Pernice, étudiante à l’U d’O, quittera sous peu son logement de la Côte-de-Sable pour un appartement dans le Vieux-Hull, « dans le but de rester tout près et de payer un loyer beaucoup plus abordable pour les étudiants », dit-elle.

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