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Accessibilité à l’U d’O : Quand l’escalier devient une montagne

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19 septembre 2016

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Par Yasmine Mehdi

Il est 8 h 29 sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O). Des étudiant.e.s grimpent les marches du pavillon Tabaret quatre à quatre, dans l’espoir d’arriver à temps à leur cours. Qu’en est-il pour ceux qui sont dans l’impossibilité d’utiliser l’escalier ? Dans une institution fondée au 19e siècle, nombre d’édifices n’ont pas été conçus en ayant en tête les normes d’accessibilité d’aujourd’hui. Malgré tous les efforts déployés depuis, des étudiant.e.s doivent encore rater des cours qui ont lieu dans des pavillons dépourvus d’ascenseur. Julien Charette est l’un d’eux.

Étudiant en histoire, Justin Charette est inscrit à un cours de relations internationales. Dès la première semaine toutefois, il s’est aperçu qu’il ne pouvait y accéder à cause d’une volée de marches le séparant du local situé dans le pavillon Macdonald.

« J’ai été obligé de rater mes deux premiers cours », a confié Justin, qui peut heureusement compter sur des preneurs de notes. Après avoir rapporté le problème au Service d’accès, Justin attend toujours de voir si son cours sera relocalisé.

« Ils doivent déjà déplacer le cours en octobre, à cause des travaux, et ma professeure ne semble pas croire qu’ils feront un changement pour moi avant ça », s’est dit l’étudiant, inquiet.

Julien ne croit pas être le seul dans cette situation, ce qui est peu surprenant lorsqu’on considère que Macdonald n’est pas le seul pavillon à comporter des problèmes; exemple digne de mention, Hagen et son absence d’ascenseur. Kyle Conway, professeur en communication y donnant un cours, a déclaré à La Rotonde : « Je suis originaire des États-Unis et cette situation aurait été illégale en vertu de l’Americans with Disabilities Act de 1990. »

Ceci serait cependant légal au Canada, selon la professeure de droit civil Mona Paré. « En Ontario, la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de 2005 exige que les infrastructures soient accessibles, mais laisse jusqu’à 2025 pour se conformer. »

Paré ajoute que « les nouvelles constructions et les rénovations […] doivent prévoir les questions d’accessibilité ». Cependant, le pavillon Tabaret continue de représenter un défi d’accessibilité majeur, et ce, même s’il a été rénové en 2014 à hauteur de près de deux millions de dollars.

« L’ascenseur de Tabaret est minuscule, j’y suis très serré, c’est tellement petit que je n’arrive pas à appuyer sur les boutons », a décrié Justin.

Isabelle Mailloux Pulkinghorn, gestionnaire des relations médiatiques, n’a pas pu expliquer les problèmes persistants de Tabaret, mais a soutenu que l’U d’O était « déterminée à respecter la dignité et l’autonomie » de chaque membre de la communauté universitaire.

Rien de tout cela ne convainc cependant Julien, qui a déclaré : « Les personnes à mobilité réduite subissent déjà des contraintes, et on nous met des bâtons dans les roues en ajoutant des problèmes facilement réglables. » L’étudiant suggère que son numéro d’étudiant soit dorénavant accompagné d’une note indiquant ses besoins afin d’éviter d’avoir un cours dans un pavillon inaccessible. Une suggestion simple, mais susceptible d’éviter de fâcheux problèmes.

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