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Culture à rabais

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1 octobre 2012

– Par Émilie Deschamps –

En remplissant un panier dans une grande surface, après la dinde en tranche et avant le mascara, quelle joie que de découvrir le dernier best seller, celui dont tout le monde parle et qu’il faut absolument lire, pour un prix ridiculement bas! Évidemment, il faudrait être fou pour ne pas sauter sur l’occasion.

Mais derrière cette merveilleuse aubaine, se cache une plus sombre réalité : plusieurs librairies ont fermé leurs portes dernièrement faute de rentabilité. Le fait est que les librairies peuvent difficilement faire concurrence aux grandes surfaces en matière de prix.

Elles se distinguent pourtant par la qualité et la diversité de leurs sélections. Toutefois, si elles ne peuvent engranger de revenus provenant de la vente des hits de l’heure, elles fermeront peu à peu leurs portes. Ou alors, elles travestiront leur rôle, en vendant des bougies décoratives, des jouets pour enfants et des emballages cadeaux pour arrondir leurs fins de mois.

Une solution existe à ce problème : la politique du livre à prix unique (ou à prix recommandé). Avec une telle politique, l’éditeur fixe un prix pour ses livres et les distributeurs sont légalement obligés de le respecter. Ainsi, [insérer le nom d’un best-seller] se vendrait au même prix aussi bien chez Olivieri que chez Costco.

La Table de concertation du livre, qui réunit les associations québécoises de l’industrie du livre, a publié il y a quelques semaines une lettre ouverte en faveur d’une politique du livre à prix unique, en même temps qu’elle lançait un site internet, Nos livres à juste prix.com.

Beaucoup de personnalités publiques se sont prononcées en faveur de cette politique, parmi lesquelles Denys Arcand, Guy A. Lepage, Normand Baillargeon, etc. L’appui des politiciens a également été sollicité et le Parti québécois, présentement au pouvoir au Québec, ne s’est pas montré fermé à cette option.

Du côté des opposants, on souligne que cette pratique rend les livres moins accessibles aux consommateurs, puisqu’ils ne peuvent plus être vendus à rabais.

La question de savoir si, oui ou non, l’industrie littéraire doit être soumise aux « lois du marché », comme n’importe quel autre produit de consommation, touche directement l’avenir de la culture littéraire, autant au Québec qu’en Ontario. Et, en tant qu’universitaires (lecteurs ou auteurs), elle devrait nous toucher d’autant plus.

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