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Arts et culture

Beau, bon, gratuit

Web-Rotonde
16 mars 2015

– Par Romane Baleynaud –

Depuis deux ans, la Gratuiterie, initiative du bureau du développement durable de l’Université d’Ottawa, propose de lutter contre le gaspillage en donnant une deuxième chance aux objets abandonnés. Située au 647 King Edward, elle ouvre ses portes du mardi au jeudi, de 10 h à 15 h, tout au long de l’année scolaire. Chacun est donc invité à venir déposer les affaires qu’il n’utilise plus, ou à se servir gratuitement dans les rayons.

Tout le monde peut trouver son bonheur dans cette véritable caverne d’Ali Baba et donner une nouvelle vie à tous les cossins dont elle recèle. Parmi les vêtements et articles de cuisine en tous genres – les incontournables de la Gratuiterie – se cachent parfois des trésors insolites, allant de la paire de skis aux manuels scolaires, en passant par le tapis de bain en forme de grenouille, les plantes en pot ou le lierre en plastique. Les objets qui ne trouvent pas de nouveau propriétaire au bout d’un certain temps, soit près de la moitié du stock, sont offerts à des refuges pour sans-abri.

Deux étudiants sont employés pour assurer le fonctionnement de la structure, et plus d’une trentaine de fidèles bénévoles viennent prêter main-forte toutes les semaines. En effet, tous ces bras ne sont pas de trop pour gérer les 10 à 12 tonnes d’objets qui passent les portes de la Gratuiterie chaque année. Ces quantités impressionnantes représentent près de 1,2 million de dollars, comme l’estime Brigitte Morin, coordonnatrice du recyclage au bureau du développement durable.

L’entreprise a débuté il y a une dizaine d’années, en réaction aux quantités considérables d’affaires laissées sur place par les étudiants à la fin de l’année scolaire. Un membre du bureau a alors suggéré de collecter et d’entreposer tous ces objets afin de les mettre à la disposition des nouveaux étudiants. À la rentrée, cette démarche a eu tellement de succès qu’elle a été renouvelée de façon mensuelle au Centre universitaire. Pendant plus d’une année, cette opération n’en finissait pas de gagner en popularité, si bien qu’elle s’est avérée trop importante pour n’avoir lieu qu’une fois par mois. De plus, le besoin d’un local permanent se faisait vivement ressentir. La Gratuiterie telle que nous la connaissons a alors posé ses cartons dans une maison inoccupée de King Edward.

Si l’histoire de la Gratuiterie paraît pleine de succès, Morin déplore néanmoins les quantités considérables d’objets délaissés, signe d’une consommation déraisonnée. Il n’est pas rare en effet de trouver parmi eux des vêtements jamais portés. Comme toutes les autres opérations du bureau du développement durable, la Gratuiterie s’inscrit dans un objectif de réduction de la consommation. Elle ajoute que « la Gratuiterie est seulement là parce que trop de personnes achètent des choses dont ils n’ont pas besoin ».

 

 

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