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Culture
15 janvier 2018

Arts & Culture

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe Arts et culture

Dans un Bourbon Room plein à craquer le samedi 13 janvier à minuit et demi, le rappeur français Niska faisait son apparition sur scène. Les étudiant.e.s, qui avaient réussi à entrer dans le bar rempli à capacité, ont dû attendre plus de trois heures après l’ouverture des portes au public pour apercevoir l’icône du trap français. D’autres ont frôlé l’hypothermie en attendant pendant des heures à l’extérieur sans même pouvoir y mettre les pieds. Zoom sur la soirée de samedi.

Mille et une premières parties

21h – Une foule piétinante d’amateurs de rap faisaient la file devant les portes du bar, bravant le froid pour être les premiers arrivés. À mesure que l’endroit se remplissait, les adeptes fébriles hochaient la tête sur des airs de trap. Vers 22h, Léon ‘fa du Fond et O’Neezy ont été accueillis avec réticence par la foule, suivis par Polo Muzik et son doigt d’honneur caractéristique.

La scène du Bourbon Room aura rarement vu un groupe qui dégage autant d’énergie que UNI-T, le troisième groupe à présenter samedi. Le groupe composé de quatre rappeurs originaires de la région Ottawa-Gatineau est connu pour ses titres Confiance et Snapchat, dont le public a raffolé samedi. Le groupe a même invité des membres du public à venir apprendre une chorégraphie sur scène.

Enima en probation

Après UNIT-T, c’est Enima, le rappeur montréalais qui a pris la relève. Après avoir passé du temps derrière les barreaux en 2017 pour proxénétisme, celui-ci continue d’être la cible des descentes du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), qui s’acharne à faire annuler les concerts du rappeur. Il faut dire que ses paroles glorifient ses habitudes illégales, notamment de vente de drogues, de vol et de trafic de prostituées.

La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) n’a pas commenté sur les choix d’artistes à date de publication.

Où est Niska?

À minuit, la foule déjà réchauffée à point attendait encore le rappeur, alors que les performances des quatre premières parties étaient terminées. Les chanceux qui avaient réussi à entrer souriaient à pleines dents en se balançant sur la musique trap. Des titres de Migos, Big Shaq et Kendrick Lamar pour n’en nommer que quelques-uns se succédaient pour faire patienter les gens à l’intérieur.

D’autres, piétinant dans une ambiance de -20 degrés Celsius, attendaient eux aussi, mais cette fois-ci à l’extérieur. C’est le cas d’Alma Beaudoin, une étudiante de Montréal qui était dans la capitale pour la fin de semaine : « C’était vraiment scandaleux. On est arrivés à 9pm, l’heure où le show était censé commencer. Ils [les gardes de sécurité] nous ont rien dit avant 11pm, ils voulaient qu’on fasse une ligne et étaient vraiment désagréables ».

Selon les dires d’Alexia Marianelli, une étudiante de McGill, « les gardes de sécurité laissaient entrer les gens qu’ils connaissaient et laissaient les autres dehors ». L’étudiante mentionne avoir porté plainte au Bourbon Room pour la soirée qu’elle a dû subir samedi soir, et ce, après avoir payé son billet : « Ils sont mieux d’avoir une bonne raison pour avoir laissé autant de personnes geler dehors » ajoute-t-elle. Il reste à voir quelles démarches la FÉUO et le Bourbon Room entreprendront pour régler le conflit.

La pièce de résistance

00h38 –  Une armée de caméras a accueilli le rappeur originaire du Champtier-du-Coq lors de son entrée sur scène. La passerelle débordait de fans s’étant procurés des billets VIP au coût de 70$ chacun.

La somme d’argent valait le coup, Niska a livré une performance de quinze de ses chansons très connues du public, qui l’accompagnait sur toutes les paroles. Entre deux couplets, le rappeur s’est allumé une cigarette sur scène, qu’il a passée à un spectateur en première rangée alors que de l’autre main, il s’emparait du téléphone cellulaire d’un autre pour prendre la foule en vidéo. Cette performance brève, mais tant attendue, a semblé suffire au public et c’est devant un auditoire en délire que Niska est disparu sans rappel, suivi de ses nombreux gardes du corps.

Une soirée frigorifiante pour ceux n’ayant pas pu mettre les pieds dans l’établissement, mais qui ponctue avec succès le début des cours de la session d’hiver et la tentative de combler la dette financière de la FÉUO.

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