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Boycott des élections: Un geste politiquement informé

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13 octobre 2015

Par Élise Vaillancourt

Alors que de nombreux groupes sur le campus se mobilisent pour encourager le vote des jeunes dans le cadre de l’élection fédérale, d’autres étudiant.e.s font la promotion du non-vote en tant qu’action politique informée qui conteste la légitimité de l’État.

« À l’origine, la campagne de boycott est une initiative du Parti communiste révolutionnaire (PCR) qui cherchait à faire passer les gens d’un boycott passif à un boycott actif des élections », explique Julien Raymond, étudiant et membre du Mouvement étudiant révolutionnaire (MÉR).

En pratique, le non-vote est une occasion pour les maoïstes, communistes et anarchistes de s’allier lors d’une campagne de porte-à-porte dans les quartiers populaires du Vieux-Hull et de Vanier. « La réception a été plutôt positive », nous raconte C. Bélanger, une participante impliquée dans la campagne.  

« Si le choix est fait de boycotter plutôt que d’annuler son vote, c’est que le second suppose que l’on reconnait le système comme légitime, alors que la situation actuelle nous est insatisfaisante », explique M. Raymond.

« L’idée derrière le boycott est d’envoyer un message de rupture avec l’idéologie libérale dominante en questionnant la légitimité de l’État par le refus de participer à ses institutions créées par et au service de la bourgeoisie », déclare Padraic O’Brien, partisan du PCR.

La clé est sous le pavé

« Bon nombre d’individus ne votent pas en raison du fait qu’ils ne se sentent pas concernés par le politique », explique O’Brien. « Les jeunes issus de milieux marginalisés se voient encore plus exclus du système démocratique actuel.  Il y a une condescendance et un paternalisme autour [des campagnes publicitaires pour le vote qui cherchent] à culpabiliser les gens qui s’abstiennent pour les faire sentir ignorants et paresseux », ajoute-t-il.

« Pourquoi participer à un système qui ne t’écoute pas et qui est seulement là pour t’aliéner et t’exploiter davantage? », demande Mme Bélanger. « Avec l’expérience de la grève de 2012 et du Printemps 2015, on comprend qu’il y a d’autres manières de participer politiquement. Voter, ça pâlit en comparaison. C’est moins direct, moins représentatif. […] Les gouvernements nous font croire que c’est l’unique manière que nos voix soient entendues alors que prendre le pavé et de leur en balancer est encore mieux », complète-t-elle.

Après le boycottage

Les trois camarades ont proposé de s’investir dans les luttes déjà en cours pour renverser « l’État colonial bourgeois », comme les mouvements de solidarité avec les luttes autochtones, les luttes menées au Sud contre l’impérialisme occidental et, plus localement, les assemblées générales.

« Il ne manque pas d’occasion de participer à des actions et des campagnes qui vont vraiment servir des intérêts populaires », explique O’Brien. Une journée d’action dans le cadre du boycottage est prévue le 18 octobre.

 

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