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Candidate au BDG : Carlie Boisvert

Rédaction
9 février 2018

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Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef 

Élue pour la première fois au Bureau des gouverneurs de l’Université d’Ottawa en 2016, Carlie Boisvert se représente présentement pour un second mandat. L’étudiante en sciences biomédicales s’est assise avec La Rotonde présenter ses idées à la veille des élections.

La Rotonde : Pour les gens qui ne le savent pas, pourrais-tu leur expliquer brièvement ce qu’est le rôle du Bureau des gouverneurs (BDG) ?

Carlie Boisvert : C’est le BDG qui s’occupe de la gestion de l’Université et qui prend les décisions financières, ce qui inclut les dépenses des frais étudiants. Donc mon rôle est de parler aux étudiants et de défendre leur intérêt tout en m’assurant que les dépenses sont faites de manière à bénéficier tous les étudiants. J’ai un droit de vote et je participe aussi aux comités, je m’assure qu’en tout temps les étudiants, peu importe d’où ils viennent, soient représentés intégralement et que leurs intérêts soient pris en compte.

LR : Dû à la petite représentation étudiante sur le BDG, comment fais-tu pour faire du lobbying et réellement avoir un impact ?

CB : Le BDG se rencontre une fois par mois et reçoit un compte rendu des comités. Donc le gros du travail se fait en dehors du Bureau. En tant que représentante étudiante, il faut être stratégique et identifier les acteurs principaux pour la cause que l’on veut toucher, qu’on les rencontre et qu’on fasse plus que lancer nos idées. Les propositions doivent être envoyées à différents membres qui envoient des rétroactions puis on y retravaille pour que la contribution de chaque membre soit représentée dans le produit. Par exemple on a fait deux motions qui ont été approuvées à l’unanimité; l’une d’elle c’est mon collègue Jamie qui y a beaucoup travaillé et qui consistait à mettre une limite à la hausse des frais étudiants pour les étudiants internationaux.

LR : Pour faire plus un retour sur ton mandat, pourrais-tu résumer ce que tu as réussi à accomplir ?

CB : En plus de la motion que j’ai mentionnée plus tôt, j’en ai passé une autre au printemps l’an dernier et elle consistait à obliger l’administration à faire une recherche constante de nouvelles sources de revenus dans le but qu’un jour on puisse ne plus monter les frais.

LR : Et c’est en lien avec l’un des points de ta plateforme, soit la lutte contre la hausse des frais de scolarité. En plus de cette motion, as-tu d’autres propositions de solutions ?

C’est sûr que le fait qu’on ait mis une limite sur les frais des étudiants internationaux c’est une excellente chose. Les différentes sources de revenu c’est plus à long terme. Mais à plus court terme, moi et mon collègue Jamie on fait des rencontres avec le comité du budget, avec les vice-présidents puis on essaie de trouver des alternatives viables à la hausse des frais tout en tentant de négocier pour une hausse des frais réduites. Cette année on ne pourra peut-être pas empêcher une hausse des frais due à plusieurs facteurs dont la loi sur la hausse du salaire minimum qui a eu une grosse répercussion budgétaire sur l’université mais on essaie de négocier pour qu’il y ait un frein – par exemple une hausse de 3% au lieu de 5% – ce qui serait une petite victoire.

On essaie de trouver des compromis, donc si on ne peut pas baisser les frais, on peut monter le nombre de bourses par exemple. On négocie beaucoup et on essaie de s’associer aussi avec la Fédération étudiante pour faire du lobbying auprès du gouvernement car c’est vraiment là que ça se joue. C’est n’est pas aussi simple que de juste trouver où l’argent est dépensé et le rediriger, c’est une réalité beaucoup plus complexe que ça. Le gouvernement ontarien n’a pas augmenté avec l’inflation le niveau de subventions à l’université. Il faut alors je mette mon focus, oui sur l’université, mais aussi sur le gouvernement parce qu’on a vraiment des budgets déficitaires à haut niveau.

LR : Tu avais aussi mentionné dans ta plateforme l’enjeu des frais de résidence, pourrais-tu développer cette notion ?

CB : C’est un peu sous l’optique d’équilibrer les choses, on peut essayer de couper là où des dépenses étudiantes sont plus élevées. Donc essayer de couper aux places où c’est plus facile de gruger les morceaux parce que ça représente moins pour l’université en tant que telle. Il faudrait alors voir les comités de bâtiments et résidences et de travailler avec eux pour évaluer des solutions telles que de dévier une partie du budget vers un frein pour éviter que ces frais aient à monter. Il faut vraiment essayer de trouver des petits frais cachés – par exemple vite de même je dirais le coût de la toge lors des graduations – pour faire un coussin au cas où les frais augmentent.

LR : Justement concernant les frais, tu proposes d’adoucir les modes de paiement, tel faire des étalements de paiement. As-tu déjà un modèle d’application ?

CB : Oui c’est quelque chose dont j’avais parlé à un comité et c’était un projet qui essayait déjà de se mettre en branle. C’est une voie envisageable et les gens sont très ouverts à ça. Il y a beaucoup de professeurs qui sont sensibles à la cause car ils voient des étudiants qui ne peuvent continuer leurs parcours à cause de ça. On a des modèles de ce qui se fait dans d’autres institutions et on essaie de rendre ça plus attrayant pour les étudiants car ils n’auront pas à payer d’un coup.

LR : Tu mentionnes ensuite l’amélioration des services pour la santé mentale, tel d’augmenter le nombre de conseillers. C’est une idée, par contre que peut-on faire d’autre ?

CB : On pourrait centraliser les ressources sur une plateforme en ligne. Ce serait alors de s’assurer que lorsqu’un étudiant vit un problème et qu’il a besoin d’aide maintenant, il n’aura pas à se rajouter du stress en essayant de fouiller pour trouver des ressources. En ayant une place centralisée où l’étudiant n’aura qu’à aller en ligne, par exemple sur la page principale de l’Université, où sur un onglet tout serait là. Tu pourrais alors avoir accès à de l’aide immédiatement car tu sais où aller et c’est accessible. Par rapport aux rencontrer avec des conseillers, on pourrait ajouter à cet onglet les liens pour organiser des rendez-vous en ligne. On a déjà fait des avancements tels que sur les plans de cours qui contiennent maintenant une liste des ressources. On essaie aussi de permettre de faire en sorte que les plaintes sur des cas d’harcèlement sexuel puissent être faites en ligne anonymement. On est conscient que c’est délicat comme idée. La personne soumettant la plainte serait alors consciente que pour pousser sa plainte, elle aura à rencontrer quelqu’un en personne. Ce système pourrait être rajouté aux ressources centralisées dont j’avais fait mention précédemment.

LR : Du point de vue plus pratique, comment penses-tu que l’on peut sensibiliser plus de monde ?

CB : La Fédération étudiante avait instauré – si je ne me trompe pas – une formation au début de l’année mais ça viendrait surtout avec le corps professoral et le personnel en résidence, en formant ces personnes à reconnaître des symptômes et aider l’étudiant. Ce serait de faire des suivis et organiser des événements pour assurer le bien-être des étudiants.

LR : Tu reviens aussi sur la réforme de la carte U-Pass pour l’intégrer avec la carte étudiante, où en est rendu le projet ?

CB : L’administration est réceptive et intéressée à participer. C’est sûr que c’est beaucoup d’organisation mais on va commencer à établir des rencontres avec la Fédération et l’Université pour pouvoir établir le plan d’action à savoir qui s’occuperait de quoi. Les démarches sont déjà un peu entreprises puis c’est une des raisons pour lesquelles j’aimerais entamer un second mandat car tous les projets que j’ai commencés me prendraient quelque temps à terminer.

LR : As-tu un message pour les étudiants afin de les inciter à aller voter ?

CB : Les gens qui sont élus sont ceux qui vont construire et influencer tous les petits aspects de la vie étudiante à l’Université d’Ottawa. Alors de dire que l’on ne va pas voter c’est de faire une croix sur son bien-être étudiant, pour maintenant et les prochaines années. Il faut que les étudiants expriment leur voix pour être en mesure de pouvoir avoir des gens qui pourront les défendre et leurs intérêts. C’est ce que je veux faire. Je veux vraiment que les étudiants gardent à l’esprit que les élus et les candidats veulent travailler avec eux. Je veux faire écho à leur voix et je me présente pour parler pour chaque individu sur le campus. Ce que j’aime c’est l’aspect du cas par cas où des étudiants nous contactent pour pouvoir travailler directement avec eux pour faire améliorer les choses. C’est ça qui me passionne.

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