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Coordinateur aux affaires racialisées : Un beau salaire pour lutter contre le racisme sur le campus

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8 février 2016

– Clémence Labasse – 

À la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), les postes se font et se défont sans que la communauté étudiante n’en soit le moins du monde informée. Le dernier exemple à date : le nouveau poste de Coordinateur aux affaires racialisées de la FÉUO. Trop tard cependant pour envoyer votre CV, l’appel aux candidatures se terminait le vendredi de la première semaine de cours en janvier. Retour sur le processus de création d’un poste peu publicisé.

Un.e nouvel.le employé.e, au salaire aussi élevé que ceux des élus, a pris ou prendra bientôt ses quartiers au sein des bureaux de la FÉUO. Mais comment son emploi est-il né? Les membres du Conseil d’administration ont-ils même été consultés?

« Nous avons fait une présentation en novembre aux membres du CA afin de les tenir informés, mais ils n’ont pas eu à voter là dessus », raconte Roméo Ahimakin, vice-président aux communications de la FÉUO. Les minutes de cette réunion ne sont cependant pas disponibles sur le site web de la fédération. « La création du poste a ultimement été décidée lors de l’assemblée du syndicat de nos employés, SCFP4923, en décembre. »

La création de ce poste était-elle cependant plébiscitée à la communauté ? Pas vraiment, si l’on en croit les résultats du référendum de 2014 sur la création d’un Centre pour les étudiants racialisés. Sur les 3544 étudiants ayant voté, 56 % avaient voté contre une cotisation pour la mise en place d’un tel service.

Nicole Maylor, vice-présidente aux affaires de l’équité précise cependant que le nouveau poste n’a rien à voir avec le référendum. « Il s’agit d’un poste à vocation purement interne », explique-t-elle. « Comme le poste de coordinateur aux affaires du genre crée l’an dernier par l’exécutif précédent, celui-ci permettra de remédier aux problèmes de représentation des personnes de couleur, par exemple en révisant notre constitution. »

En effet dans la description du poste, mise en ligne en décembre sur le site de la FÉUO, il est inscrit que pour « rectifier ce problème historique, nous cherchons quelqu’un capable de créer et coordonner des projets pour contrer le racisme. Cette personne travaillera à favoriser une meilleure inclusion et représentation des personnes de couleur sur le campus et au sein de notre fédération. » Pour se faire, le nouvel employé travaillera en coopération avec les membres de l’exécutif et les coordonnateurs des campagnes et du marketing de la FÉUO.

Toutes les candidatures devaient être envoyées à Camelia Touzany, vice-présidente aux finances de la fédération, qui, avec la v.-p. équité et le coordinateur de l’exécutif Jesse Root, formaient le comité d’embauche. Pourtant, lorsqu’interrogée sur le processus de création de l’emploi, Touzany avoue ne jamais avoir été consultée. « Je ne sais pas quand le poste a été créé, ou la réflexion derrière sa création », confesse-t-elle.

Ahimakin explique que l’idée serait venue aux membres de l’exécutif au cours du mois de septembre… même si selon une source ayant préféré rester anonyme, la création de l’emploi aurait été pensée directement après l’échec du référendum de mars 2015. Si cela s’avère vrai, le poste de coordinateur aux affaires racialisées constituerait l’ultime héritage de l’exécutif d’Anne-Marie Roy à la fédération.

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