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Défendre l’autonomie de la presse francophone

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20 novembre 2017

Par : Charley Dutil – Journaliste

À la fin d’octobre, l’Association de la Presse Francophone (APF) a publié sa nouvelle Charte de la presse écrite de la langue française en situation minoritaire au Canada. En tant que « cadre de responsabilisation », ce document stipule que les journaux membres de l’APF s’engagent à respecter les valeurs et responsabilités animant la Charte afin d’assurer leur indépendance et leur crédibilité.

« Un cadre pour produire du journalisme communautaire de qualité »

Selon la directrice générale de l’APF, Linda Lauzon, la Charte sert avant tout à « donner un cadre aux quotidiens » qui « leur permettra de produire du journalisme communautaire de qualité professionnelle ». Lauzon précise toutefois que « les quotidiens ont déjà des codes déontologiques » que la Charte ne cherche pas à remplacer. Pour elle, la Charte est avant tout « un processus d’affirmation qui élabore [les] valeurs » des membres de l’APF.

Selon plusieurs sources médiatiques, dont notamment la Télévision française de l’Ontario (TFO), certains membres de l’APF, tels Le Gaboteur, un journal de Terre-Neuve, Le Franco d’Alberta ou encore La Liberté du Manitoba auraient été victimes d’actes de pressions de certaines organisations et membres de la communauté.

Selon Lauzon, ces journaux francophones auraient en effet subi certaines pressions de la part de divers organismes afin d’influencer leur contenu et leur ligne éditoriale, en essayant de les transformer « en outil de relations publiques à la place de défendeurs des intérêts publics ». Lauzon précise alors que « la Charte donne maintenant un outil à ces journaux pour se défendre et démontrer » leur indépendance. Le président du quotidien Le Droit, Pierre-Paul Noreau, explique « que ces quotidiens sont plus vulnérables aux pressions que des grands quotidiens tels Le Droit et peuvent être tenus en otage par des intérêts financiers puissants dans leurs communautés ».

La liberté de la presse communautaire en danger ?

Cette imbrication de certains intérêts privés et financiers amène à s’interroger sur l’avenir et la pérennité de la presse communautaire. L’existence même de ces quotidiens francophones régionaux serait-elle menacée ? Pour Lauzon, « l’APF n’est pas inquiète pour la liberté de presse de ses membres ».

Elle évoque cependant que ces trois dossiers sont inquiétants. « Nous nous en sommes occupés », rassure-t-elle, en ajoutant que l’APF espère « que la charte va faire que nous ne fassions plus face à de telles situations ». Contactés à ce sujet, les journaux Le Gaboteur, La Liberté et Le Franco n’ont pas donné suite à nos questions.

L’APF compte 24 membres, tous des quotidiens francophones publiant dans des régions majoritairement anglophones. Les quotidiens ontariens Le Droit, L’Express, L’Orléanais, Le Goût de vivre ainsi que Le Voyageur en font partie.

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