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Sports et bien-être

Développer un pouce vert

Web-Rotonde
29 juin 2017

Sports et bien-être

Par : Myriam Bourdeau-Potvin – rédactrice en chef

Parmi les quelques espaces verts du campus se cachent des jardins. Apprentis, curieux ou avancés, tous y trouvent leur compte avec les jardins d’apprentissage, de démonstration d’agriculture ou auprès des jardins communautaires classiques.

Il existe des jardins sur le campus

Selon Jonathan Rausseo, Gestionnaire de Développement durable sur le campus, il existe plusieurs avantages à jardiner sur le campus : « D’un côté c’est l’apprentissage, de savoir comment ça fonctionne. Ce n’est pas souvent sur le campus de l’Université qu’on a des activités qui permettent d’utiliser ses propres mains pour faire quelque chose parce qu’il y a beaucoup de théorie : là, c’est presque tout pratique. Deuxièmement, ça sauve aussi un peu d’argent parce qu’il y a plusieurs choses que tu peux faire pousser qui coûte beaucoup moins cher que d’aller les acheter au marché. Troisièmement, ça permet aux gens de sortir dehors un peu et de reconnecter avec l’environnement. »

Pour les étudiants qui ont l’habitude de compter leur monnais à la fin du mois, c’est également une excellente façon d’économiser tout en apprenant les rudiments de l’agriculture à petite échelle. « Les jardins d’apprentissages sont pour les personnes qui ne savent pas exactement comment faire mais qui veulent pratiquer. Ce sont des jardins qui sont gérés en groupe pour que tout le monde puisse apprendre », explique Rausseo.

« Un espace de partage, un espace communautaire »

Ces jardins d’apprentissage sont présentement gérés par le Groupe de Recherche d’Intérêt Public d’Ontario de l’Université d’Ottawa (GRIPO-Ottawa). Un franc sentiment de communauté se développe autour de ces jardins, s’émerveille Maria Basualdo, Coordonnatrice de Recherche Communautaire du GRIPO. « Ça crée un espace de partage, un espace communautaire », spécifie-t-elle. Caroline Trippenbach, Coordonnatrice des espace verts de la précédente année scolaire ajoute qu’elle pense que c’est une belle activité pour les gens qui habitent en appartement ou en résidence étant donné le manque d’espace disponible pour la culture maraîchère. La jeune femme est d’avis que les échanges au sein de la communauté permet de réduire l’investissement en temps nécessaire à un potager.

« On offre des opportunités d’apprentissage pour tous ceux qui veulent apprendre à produire sa propre nourriture, mais aussi apprendre quelles sont les plantes indigènes et comment fonctionnent les pollinisateurs », précise Basualdo. Les populations d’abeilles, qui diminuent en chute libre depuis quelques années, trouvent refuge et pitance dans les oasis que sont les jardins urbains du campus. « Si nous sommes capable de créer un environnement favorable, peut-être serons nous capable de sauver certain d’entre eux », espère Basualdo. Pour ce faire, certains endroits sont alloués aux plantes indigène et des petits abris sont prévus pour les pollinisateurs solitaires.

Des récoltes qui profitent à plusieurs

« On essaie d’établir un partenariat avec la banque alimentaire depuis un moment. L’année dernière ça a été difficile de discuter avec la Fédération Étudiante, mais cette année ça semble un peu plus prometteur. Nous espérons que ça va aider. Autrement, nous avons aussi donné de la nourriture à un refuge pour femmes, quelques événements sur le campus comme la semaine 101, on a fait quelques événements conjoints avec la République populaire du délice », cite Trippenbach à titre d’exemple. Basualdo admet par contre que ces ententes sont toujours en discussion. De son côté, Rausseo reste optimiste : « Le service alimentaires est intéressé aussi, notamment parce qu’ils ont comme objectif d’aller chercher plus de nourriture locale. »

Évidemment, les agriculteurs en herbes qui participent aux activités de jardinages sont également invités à profiter du fruit de leur labeur. De fait, Basualdo met en évidence l’ouverture qu’a le projet : « Tous ceux qui veulent s’impliquer sont bienvenus de le faire. »

Terrains verts en voie de disparition

En outre, les nombreux chantier de constructions présentement actif sur le campus ne facilitent pas l’accès ou le développement des espaces verts. « Pour nous, tous les espaces verts sont importants. Nous sentons qu’ils sont vulnérables et nous voulons tous les protéger », justifie Basualdo. Elle s’avoue inquiète du futur des jardins situés sur la rue King Edward, en plein dans l’axe de développement du plan directeur de l’Université d’Ottawa : « Plusieurs des espaces du jardin communautaire ont une grande valeur immobilière, étant donnée leur location. Nous ne savons pas combien de temps encore nous aurons accès à cet espace. »

Tous s’entendent pour dire que le jardinage est un excellent moyen de se réapproprier les espaces inutilisés. « On a beaucoup d’espaces sur le campus qui sont verts, mais on dit que ce sont des espace verts morts, parce que ce ne sont que des pelouses. Il n’y a pas beaucoup de chose qui se passe là : si on pouvait mettre des jardins là, ça améliorerait l’espace un peu et ça offre de l’espace pour les pollinisateurs, » déplore Rausseo.

D’un autre côté, plusieurs autres voies d’exploration ont été mises en branle pour produire plus d’aliments sur le campus. C’est le cas notamment de Growcer, une startup affilié à Enactus UOttawa, qui à ce jour ont déjà envoyé en Arctique des conteneurs d’expédition modifiés en serre de culture hydroponique. Corey Ellis, Directeur Général et Co-fondateur du projet, souhaiterait voir sa création sur le campus : « Nous essayons de faire fonctionner le concept en environnement urbain, et avec ce projet, démontrer que de grandes institutions comme l’Université d’Ottawa peuvent être une source de produits frais qui pousse à même son campus à des prix semblables ou réduits ». Une autre façon de contrer les espaces verts « morts » est d’expérimenter avec les paysages comestibles, avance Rausseo.

Pour participer aux jardins d’apprentissages, rejoignez l’équipe de travail tous les mercredi à 15h aux jardins d’apprentissage du UCU ou derrières les résidences Leblanc.

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