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Arts et culture

Diana Michel: qu’est-ce qu’être?

Culture
27 novembre 2017

Arts et culture

Par : Clémence Roy-Darisse

 

Certains disent que l’art qui vit en soi est la recherche de l’intangible humain. Or, l’art se fige souvent dans l’esthétique et dans les conventions sans questionner la source de ce qui anime.

Diana Michel, artiste native d’Ottawa et connaissant un succès mondial, propose dans Mercurial George un spectacle à la recherche de l’humanité. Ce spectacle, qui a été présenté à l’international, s’est arrêté à la Nouvelle-Scène à Ottawa le 17 et 18 novembre. Le spectacle d’une durée d’une heure est habité de A à Z par Michel.

Possédant une formation en danse à l’Université Concordia, celle-ci vogue à travers des objets usuels placés de part et d’autre de l’espace scénique; tente noire, lampe de camping bleue, manteau de fourrure brun, pâte à modeler bleue et autres. Adoptant une démarche engagée et expressive et évoquant des sons incompréhensibles, la comédienne/danseuse se transforme en une forme insaisissable. Elle déambule et joue avec les objets, les manipule, fait des sons et donne son corps en spectacle.

Parfois, une musique pop ou le bruit des vagues l’accompagnent. Questionné du début à la fin, le public semble mitigé : tantôt il trouve drôle son étrangeté pour ensuite douter de la pertinence du propos.

Pourquoi suis-je ici ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Quel est le but de tout ça ? Pourquoi suis-je assis ici à regarder ce qui semble n’avoir aucun sens alors que je pourrais préparer ma fin de session? Tels sont les questions qui mijotent dans l’esprit du spectateur contemplant l’original spectacle. Lançant la nouvelle saison de l’établissement même avec ce spectacle, Pierre-Antoine Lafond-Simard, le directeur artistique de la Nouvelle-Scène, vante les mérites de ce spectacle qui, selon lui, est innovant.

Chose certaine, c’est l’artiste même qui est authentique et incarnée. En discutant avec le directeur artistique et l’animateur Julien Morissette après la représentation, celui-ci explique que le coeur de sa démarche repose sur la liberté et ses impulsions personnelles, qu’elles soient intellectuelles, physiques ou émotives. Pour l’artiste, la marginalité se définit comme une déviation des normes contraignantes de la société et elle ne la redoute pas.

De fait, ce spectacle est pour elle la réaction au public, au moment présent, et même s’il est structuré, toujours modulé par l’impulsion du moment. Elle pose les questions suivantes : jusqu’où sommes-nous libres dans notre physicalité? Qu’est-ce que la liberté alors que tout est réglementé, définit et contraint socialement? Jusqu’à quel point sommes-nous maîtres de notre corps ? À méditer…

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