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Donna May Kimmaliardjuk dans toute son humilité

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4 février 2019

Par: Pascal Vachon, journaliste

Donna May Kimmaliardjuk deviendra en juin 2020 la première chirurgienne cardiologue inuite au Canada. La femme de 29 ans est présentement résidente en chef en chirurgie cardiaque à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO). La Rotonde s’est entretenue avec la future chirurgienne.

Née à Winnipeg, Kimmaliardjuk passe sa scolarité à Ottawa avant d’aller faire ses études supérieures hors de la région dans le domaine de la médecine. En 2014, après ses études à l’Université de Calgary, elle se rend à l’Université d’Ottawa pour devenir chirurgienne cardiaque, ce qui nécessite un apprentissage de six ans. À presqu’un an du début de sa carrière, la résidente d’Ottawa confie ne pas y porter attention.

« Ce n’est pas une chose à laquelle je pense vraiment, surtout quand je suis à l’école ou durant mes examens, c’est juste quelque chose que je voulais faire et que j’aimais », indique simplement la docteure. Lorsqu’elle a décidé d’étudier la cardiologie, les gens ont commencé à lui dire qu’elle pourrait être la première Inuite cardiologue au pays. Au-delà de l’honneur, la jeune femme préfère se concentrer sur l’impact positif que pourrait avoir son histoire sur la jeunesse inuite.

Une motivation à toute épreuve 

Pour sa part, c’est dès l’âge de 6 ans, lors d’une discussion avec son père, qu’elle a su qu’elle voulait devenir médecin. Celui-ci lui avait alors dit qu’elle n’avait jamais connu son grand-père car il était mort de la maladie de Lou Gehrig et c’est ce qui l’a motivée à se lancer en médecine. Pendant la majorité de son parcours scolaire, la femme d’Ottawa voulait devenir une neurochirurgienne, mais après un an en médecine, elle a changé d’avis. « Je suis simplement tombée en amour avec la cardiologie et j’ai décidé que c’est ça que je voulais faire », raconte-t-elle.

Son parcours scolaire n’a toutefois pas été de tout repos. La médecine étant un domaine compétitif, la femme de 29 ans a parfois eu des moments ou son appartenance inuite faisait l’objet de racisme. Celle-ci reste incrédule devant l’ignorance de certains membres de la communauté académique quant aux enjeux qui touchent les Premières Nations, Métis et Inuits. « En rentrant en médecine, j’ai réalisé qu’il y avait toujours de la ségrégation même chez des personnes qui sont parmi les plus éduquées de notre pays », ajoutant qu’il s’agissait seulement de cas isolés et non d’une généralité.

Garder contact avec les Inuits
La résidente de l’ICUO garde toujours des liens avec sa famille dont le village d’origine est Chesterfield Inlet, la communauté la plus ancienne du Nunavut. Même si elle devra travailler à distance de sa communauté, Dr Kimmaliardjuk veut collaborer avec le gouvernement et les Inuits pour créer des politiques améliorant la qualité de vie des autochtones.

Faisant partie du 10% des Inuits à posséder un diplôme universitaire, la docteure affirme que les Inuits doivent continuer à croire et à travailler fort. « Peu importe vos rêves, n’abandonnez pas, travaillez fort pour en faire une réalité, et ce même si personne d’autre ne l’a fait auparavant », conseille la jeune femme.

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