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Arts et culture

Entretien avec Lissa Léger : Des deux cotés de la scène

Web-Rotonde
9 avril 2015

– Par Didier Pilon –

Originaire du petit village de L’Orignal dans l’Est ontarien, Lissa Léger a découvert la scène par le biais de l’équipe d’impro de l’École secondaire d’Hawkesbury. Loin d’elle alors fut la pensée qu’elle se retrouverait un jour sur les grandes scènes de la métropole.

C’est à l’Université d’Ottawa qu’elle a découvert le théâtre. Lors de ses études entre les vieux murs du 135, rue Séraphin Marion, Lissa se lance sur scène à maintes reprises. Une exploratrice amoureuse de création, elle préfère les nouveaux textes aux grands répertoires. Comme première performance professionnelle en 2013, elle a incarné Alice dans La chatte et le hibou, une mise en scène par Sylvie Dufour au Théâtre de l’Île. Ensuite, c’est le Théâtre belvédère qui l’engage dans le cadre de la pièce Porc-épic pour laquelle Caroline Yergeau a remporté le prix Rideau de la mise en scène de l’année. Depuis quelque temps, elle travaille pour le Théâtre du Trillium. Depuis les trois dernières années, elle travaille avec six autres comédiens sur un texte et une mise en scène d’Anne-Marie White, #PigeonsAffamés.

Dans un entretien avec La Rotonde, cette ancienne du département de théâtre de l’Université d’Ottawa discute de son parcours et de la communauté théâtrale ottavienne.

La Rotonde : Quels sont les bons et les mauvais côtés du programme de théâtre à l’Université?

Lissa Léger : L’Université offre un baccalauréat général en théâtre. C’est le fun parce que tu peux toucher à tout : la scène, l’arrière-scène, la production, la conception, l’éclairage, etc. Il y a beaucoup de productions qui permettent aux étudiants d’avoir le contact pratique. Moi-même j’ai participé à Sainte Carmen de la Main, Les Amis, et Le Cimetière des voitures. Mais, avec seulement quatre cours de jeu, le programme n’offre pas une spécialité en jeu.

LR : Qu’avez-vous fait par la suite?

LL : Après mon baccalauréat, j’ai fait mes auditions pour les écoles à Montréal. La première année, je n’ai pas eu de réponse. C’était décourageant! Je me disais que ce n’était peut-être pas fait pour moi. La deuxième année, j’ai fait le stage conservatoire d’art dramatique. Le processus est très long. La première étape est plus de 300 auditions. Après deux vagues de coupures, 30 personnes se rendent au stage. Ensuite, quelques-uns d’entre eux sont pris à l’école. N’ayant pas fait l’école, je suis revenue travailler dans la région.

LR : Comment fait-on pour se lancer en théâtre à Ottawa?

LL : C’est triste à dire, mais il faut connaître des gens et se faire connaître. J’y suis arrivée en faisant bien du théâtre communautaire. Je me suis engagée dans le Théâtre Tremplin à Vanier et l’on jouait à La Nouvelle Scène. Il y a une mise en lecture en automne et une mise en scène de 10 à 12 comédiens au printemps. J’ai aussi joué au Théâtre de l’Île. Là, des metteurs en scène professionnels travaillent avec des acteurs « citoyens » (pour ne pas dire amateurs, bien sûr). C’est là que tout a commencé!

LR : Comment les étudiants peuvent-ils s’initier à la scène théâtrale d’Ottawa en tant que spectateurs?

LL : N’allez jamais au CNA. Ce sont des gros spectacles, des gros budgets, des gros metteurs en scène, bref, ce n’est pas particulièrement accessible. Il faut se faire l’idée que ce ne sera pas un film et il ne faut pas regarder un spectacle de la même manière. La comédie est une bonne ouverture. Les spectacles universitaires sont accessibles et faciles sur le budget. Mais si tu veux vraiment savourer la scène d’Ottawa, va à La Nouvelle Scène.

LR : Quel conseil donneriez-vous au comédien en formation?

LL : Au début, c’est difficile de s’assumer. Il faut se dire : « Je suis comédienne. C’est ça que je fais. That’s it! ». Dégênez-vous et allez voir les gens.

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