– Par Moussa Sangaré-Ponce –

Charlotte Gardner est un des visages les plus connus de l’équipe d’athlétisme de l’Université d’Ottawa. En neuvième année du secondaire, elle abandonna la danse pour se concentrer sur l’athlétisme, un sport qu’elle pratiquait depuis l’école élémentaire. En dixième année, elle a rejoint les rangs des Lions d’Ottawa. Cependant, ce n’est qu’en douzième année qu’elle réalisa son potentiel. Aujourd’hui, Gardner court pour le Gris et Grenat et est décorée aux niveaux provincial et national.

« Quand je cours, je suis tellement concentrée. Je me dis “continue à y aller”. Pour le 600 m c’est un peu plus stratégique. La première partie c’est de rester dans le milieu et d’être inconfortablement confortable. Quand j’arrive au dernier 300 ou 200 m, je me dis “ok pousse” », explique Gardner.

Gardner court des distances courtes et intermédiaires, à la fois individuellement et au relais. Cette dernière explique qu’elle dépend de la performance des autres lors des élections. « Ça peut être frustrant, mais tu ne veux pas te fâcher après elles. Si moi j’ai un bon temps, je me sens encore bien de ce que j’ai fait parce que je sais que j’ai donné mon meilleur ». Malgré le fait que c’est une course d’équipe, la chimie ne joue pas toujours un rôle sur les résultats. « Je pense que c’est bien quand il y a de la chimie, mais j’ai déjà fait des courses avec des filles que je rencontrais pour la première fois », explique-t-elle.

Contrairement au reste de son équipe, Gardner fait presque tout son entrainement sans ses coéquipières. « Quand je m’entraine, je suis presque toujours toute seule avec mon coach. C’est presque malheureux, mais c’est une bonne chose parce que je dois me pousser moi-même », explique la coureuse.

Le fait que la saison d’athlétisme commence en plein milieu de l’année scolaire cause des conflits. « Les examens de mi-session sont stressants. On fait des compétitions chaque fin de semaine, de janvier à mars ». Lorsque l’équipe voyage, le départ se fait d’habitude le jeudi, ce qui cause souvent des conflits d’horaire. Pendant la saison, Gardner et le reste de l’équipe se retrouvent souvent en arrière dans leurs études.

Gardner, qui connait beaucoup de succès depuis la douzième année, rêve un jour de pouvoir courir pour l’équipe nationale. « Un de mes buts est de faire Équipe Canada. Je ne sais pas pour quel championnat mondial, mais j’aimerais représenter le Canada un jour », explique Gardner.

L’athlète qui a choisi Ottawa après le secondaire était en demande. York a essayé de la recruter au secondaire. Durant sa première année, elle a été approchée par Guelph et Arkansas, une université américaine. « C’est un rêve de chaque athlète d’aller aux États-Unis avec une bourse toute incluse. Il y a tellement de pression. Si tu te blesses ou si tu ne performes pas aux attentes de ton entraineur, tu peux tout perdre. Je connais des gens pour qui aller aux États-Unis était trop intense et ils perdent leur passion pour l’athlétisme ». Gardner a choisi le Gris et Grenat dû à la familiarité avec le programme.

« [Le printemps dernier], j’étais blessée pour neuf mois. En revenant d’une blessure, lors de mes premières rencontres, mon entraineur m’a dit de me retenir, d’écouter mon corps. Mes performances n’étaient pas mes meilleures », ajoute la sportive. Malgré le fait qu’elle domine depuis son retour à l’action, la réhabilitation a créé d’énormes doutes chez la jeune Gee-Gee. « Il y a des temps où je voulais abandonner et je me disais que je n’allais jamais être où j’étais », précise-t-elle.

Lors de la partie hivernale de la saison, les coureurs participent à beaucoup de compétitions internes, dans des dômes. Cependant ce sont les résultats des courses extérieures qui attirent l’attention des gens. « Je préfère l’extérieur parce que quand les gens veulent te commanditer et qu’ils regardent tes résultats, les résultats intérieurs ne sont pas aussi importants que ceux extérieurs ».