Inscrire un terme

Retour
Sports et bien-être

Entrevue avec Pilar Khoury : Quand le soccer est bien plus qu’un jeu

Web-Rotonde
27 octobre 2014

– Par Moussa Sangaré-Ponce – 

L’équipe de soccer féminin de l’Université d’Ottawa (U d’O) est reconnue comme étant l’une des meilleures, sinon la meilleure, du Sport interuniversitaire canadien (SIC). La Rotonde a rencontré un de ses piliers, Pilar Khoury, afin d’en savoir plus sur sa passion pour le soccer et son expérience avec le Gris et Grenat.

« J’ai commencé [à jouer] lorsque j’avais trois ans. Ça a commencé avec la passion que mon grand-père avait, qui a joué semi professionnellement au Liban. Je me souviens de passer mes samedis matins à regarder le soccer avec lui et ça a sorti la passion en moi », explique Khoury. Cette passion pour le soccer a fait de Khoury l’une des joueuses les plus dominantes du SIC. La joueuse, qui en est à sa quatrième année pour les Gee-Gees, marque des buts à un rythme record.

Bien que sans elle l’équipe serait encore remplie de très bonnes joueuses, Khoury se distingue de ses coéquipières en faisant des jeux et des mouvements qui seraient presque impossibles pour d’autres joueuses. Ce n’est non seulement le fait que Khoury est capable de faire de tels exploits qui est impressionnant, mais lorsqu’elle le fait, c’est avec facilité, voire naturellement. Elle l’attribue à de nombreuses heures d’entraînement : « Ça vient de la passion de jouer, non seulement lors des entraînements. Pendant deux ou trois heures par jour, je passais du temps avec mon frère dans le sous-sol ou dehors à jongler, à essayer de nouveaux mouvements et à regarder des vidéos sur YouTube. Certains mouvements sont plus faciles parce que je les ai faits tellement de fois. Je travaille pour qu’à la fin de la journée, même si on a eu un mauvais match, je veux que les gens disent “cette fille a vraiment bien joué” ». Elle tient aussi en compte les heures d’entraînement et les séances vidéo exécutées avec ses coéquipières.

Lorsqu’elle est sur le terrain, Khoury joue aussi avec deux étoiles du SIC : l’attaquante Julia Francki et la gardienne Cynthia Leblanc. Lorsqu’elles sont sur le terrain ensemble, Francki et Khoury forment un duo dangereux. L’amitié que les trois femmes partagent est quelque chose qui, pour Khoury, rend son passage à l’Université d’Ottawa encore plus mémorable. « [Jouer avec elles] est incroyable. [Nous sommes] arrivées comme recrues et on a grandi ensemble. Je les aime à mort. Leurs efforts sur le terrain me font travailler plus fort. Tu vois Julia Francki détruire des joueuses et Cynthia faire des arrêts que des gardiennes régulières ne pourraient jamais faire », déclare l’athlète. Sans ces trois joueuses, les Gee-Gees auraient encore un des meilleurs programmes au pays, mais l’équipe ne serait pas aussi dominante.

Joueuse internationale

Le soccer a permis à Khoury de non seulement voyager à travers le Canada, mais également à l’étranger. « Tous mes voyages ont été reliés au soccer. Sans le soccer, je n’aurais jamais été aux États-Unis tellement de fois et en Russie. Ça m’a donné tellement d’expériences », affirme-t-elle en souriant. En 2013, Khoury a été sélectionnée pour représenter le Canada aux jeux de la Fédération internationale du sport universitaire (FISU). « Même si je n’ai pas joué beaucoup, je n’oublierai jamais ça! L’atmosphère, la foule, les installations étaient incroyables », ajoute la Gee-Gee.

Consciente de son rôle

Beaucoup de gens croient que Khoury ne marque pas seulement des buts parce qu’elle en a besoin, mais parce qu’elle veut le faire. Cependant, malgré le fait qu’elle domine parfois la feuille de statistiques, elle place toujours les intérêts de l’équipe avant les siens. Même si elle est capable de tirer avantage de certaines situations, elle ne le fait que si son équipe peut en bénéficier. « Quand je joue, c’est pour l’équipe. On a discuté avec l’équipe et je marque des buts, non parce que je veux être la meilleure joueuse individuelle, mais parce que je veux que notre équipe aille aux nationaux. Ça m’aide beaucoup à faire des décisions sur le terrain », raconte-t-elle. Elle continue en disant que « des fois, je marque des buts parce que j’ai été capable de le faire, mais des fois je ne vais pas marquer et je vais passer la balle parce que je ne veux pas marquer un but, je veux gagner une partie. Pour ça, le karma me donne des filets vides ou d’autres buts faciles ».

Sacrifier pour son sport

Comme tous les athlètes étudiants, Khoury, étudiante en science de la santé, trouve un juste milieu entre sa vie sociale, les études ainsi que le sport. Quand La Rotonde lui a demandé comment elle était capable de gérer tous les trois, Khoury a donné une réponse plutôt surprenante : « Tu ne peux pas le faire. Des fois c’est difficile et il faut faire des sacrifices. La plupart du temps ce n’est pas le soccer qu’on sacrifie. Il faut bien gérer son temps, des fois on le fait, des fois on ne peut pas ». Bien que la plupart des gens comprennent la réalité d’être un étudiant-athlète, peu comme Khoury ont été si honnêtes avec leur réponse.

Soccer un jour, soccer toujours

Pour Khoury, le soccer n’est pas qu’un aspect de sa vie, c’est sa vie. « J’ai commencé à jouer avant que je puisse même marcher. Ce sport, on peut le jouer pour toujours », affirme-t-elle. « Je n’ai jamais pensé jouer au soccer universitaire. Je n’ai jamais rêvé être où je suis aujourd’hui ». Pour elle, jouer en Europe lorsqu’elle ne pourra plus jouer avec les Gee-Gees demeure un rêve, mais pour l’instant, elle se concentre sur gagner un championnat ici à Ottawa. Que ce soit pour le Gris et Grenat, pour Équipe Canada ou peut-être un jour pour une équipe professionnelle, Khoury est reconnaissante et contente de pouvoir pratiquer le soccer. « Il faut se rappeler pourquoi on joue. Des fois, ce n’est pas à propos de la victoire mais parce qu’on aime vraiment jouer son sport ».

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire