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Rabia Abdeddaim, héritière du suffrage

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13 mars 2017

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Par Mathieu Tovar-Poitras – Journaliste

ENTREVUE

Lors de la semaine du 6 mars, 338 jeunes femmes âgées entre 18 et 23 ans se sont réunies à Ottawa afin de prendre part à l’évènement Héritières du Suffrage, organisé par À Voix Égales dans le but de promouvoir la participation des femmes en politique. La Rotonde s’est entretenue avec l’une de ces jeunes femmes, Rabia Abdeddaim, étudiante en éducation à l’Université d’Ottawa, afin de faire un retour sur cette semaine chargée.

La Rotonde : Tout d’abord, pourquoi as-tu décidé de prendre part à l’évènement?

Rabia Abdeddaim : C’est grâce aux réseaux sociaux que j’ai été mise au courant de l’évènement. Je me suis informée sur le tout et j’ai trouvé que c’était une bonne manière d’en apprendre davantage sur le leadership. Mais surtout, je me suis dit que c’était une excellente opportunité pour en apprendre davantage sur la condition féminine et pour participer au changement au niveau de la parité en politique.

LR : Dans l’optique de la condition féminine, que représente cet évènement à ton avis?

RA : Ça représente beaucoup pour moi! J’ai eu l’opportunité de participer à l’amélioration de la condition féminine au sein de la politique et dans notre société en général. Je le perçois comme une responsabilité d’être au courant de l’histoire des femmes et de la réalité présente pour construire un meilleur futur avec mes collègues, et cet évènement nous en a donné l’opportunité.

LR : Comment l’évènement a-t-il permis de contribuer à l’amélioration de la condition féminine?

RA : Souvent, on veut encourager les femmes à aller en politique et on leur dit d’avoir l’ambition, mais À Voix Égales nous a réellement donné l’opportunité de le faire. Au travers des ateliers, des discours et des discussions, nous avons mis à profit nos expériences et nos visions dans le but d’améliorer les choses.

LR : Comment s’est passé ton passage à la Chambre des communes, le mercredi 8 mars dernier?

RA : C’était un moment historique, mais aussi très fort symboliquement et en émotions. Comme nous l’a dit le premier ministre, il y a eu plus de femmes assises cette journée dans la Chambre des communes (338), que dans toute l’histoire du Parlement canadien (318).

LR : Plus personnellement, qu’as-tu ressenti?

RA : Ça m’a montré à quel point mon désir et ma vision de voir plus de femmes en politique est réaliste. Certaines des déléguées ont fait des discours très forts, c’était un moment très émotif pour tout le monde. Ça a montré le sérieux de nos ambitions.

LR : Qu’as-tu pensé des différentes allocutions prononcées?

RA : J’ai déjà travaillé au Parlement et ai assisté à des périodes de questions, mais c’était incomparable aux discours de mes collègues. Certaines déléguées ont eu le courage de parler de leur expérience face à certains enjeux, tels le suicide dans les communautés autochtones et l’islamophobie.

LR : Il y a aussi eu des rencontres avec les membres du Parlement?

RA : Oui, j’ai pu rencontrer l’honorable Jean-Yves Duclos, député de la circonscription de Québec, dont j’ai pris la place pour une journée. Nous avons pu discuter de mon parcours, mais aussi de ses projets en lien avec l’objet de l’évènement. L’opportunité de pouvoir discuter de ces enjeux avec un membre du gouvernement est sans égal, car cela enrichit énormément notre réflexion.

LR : Comment vois-tu les choses changer?

RA : Si on y réfléchit bien, avec le nombre de femmes qu’il y avait à l’évènement, on aurait pu créer un parti politique en entier. Ce qu’il faudrait faire, par contre, c’est de continuer à rester en communication les unes avec les autres et de s’encourager. Une des leçons que nous avons tirées de l’évènement est celle d’avoir des alliés dans notre cheminement, mais aussi d’être l’alliée des unes et des autres.

LR : Avec un peu de recul, comment ressors-tu de cette opportunité?

RA : Il ne faut pas hésiter à aller de l’avant et à construire son réseau afin de prendre des initiatives. On se souvient des moments bons ou mauvais qui forgent notre parcours, et les obstacles qu’on rencontre nous poussent à nous dépasser. Oui, c’est bien d’avoir des discussions, mais cet évènement a démontré qu’il faut surtout penser au comment et en faire une réalité.

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