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Roméo Ahimakin, la fin du parcours d’un combattant

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10 avril 2017

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Par Yasmine Mehdi et Mathieu Tovar-Poitras

ENTREVUE

Impliqué auprès de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa depuis 2011, Roméo Ahimakin a enchainé les casquettes pour finalement devenir le premier étudiant international élu à la tête de l’organisation l’année dernière.  « Je pourrais vous parler toute la journée de la communauté internationale », plaisante-t-il. Bénévole, employé, représentant au Conseil d’administration, vice-président aux communications et aux finances par intérim, il achève aujourd’hui son parcours du combattant alors que son mandat de président tire à sa fin. C’est un Roméo un peu cerné, mais tout de même souriant qui entre dans les bureaux de La Rotonde.

 « Cette année marquait un tournant important pour la Fédération étudiante »

La Rotonde : De manière générale, comment s’est passée ton année à la présidence de la FÉUO?

Roméo Ahimakin : Mon expérience cette année m’a ouvert les yeux sur un certain nombre de choses. Cela a été difficile à certains niveaux : vous êtes au courant des conflits interpersonnels qui se sont déroulés au sein de la Fédération. C’est quelque chose qui me désole, parce que, en début d’année, j’ai rassemblé l’exécutif pour établir une vision commune et une liste d’objectifs à accomplir. Je remercie les étudiants de m’avoir donné cette chance, j’aurais aimé faire beaucoup plus cette année, mais certaines choses ont été hors de mon contrôle – les élections, les différents scandales.

LR : Dans ce contexte, comment perçois-tu aujourd’hui le rôle de la Fédération étudiante, et celui de son président, sur le campus?

RA : Justement, dans ce contexte, j’ai trouvé mon rôle et celui des autres exécutifs encore plus pertinents. Cette année marquait un tournant important pour la Fédération étudiante, nous avons été amenés à ouvrir les yeux sur quelques choses. En tant que président, j’ai voulu être proche de la communauté étudiante, je voulais que l’exécutif soit plus souvent à l’extérieur du bureau pour parler aux étudiants, leur demander leur point de vue sur différents sujets.

LR : Mais justement, ils ne semblent pas particulièrement intéressés par la FÉUO. On fait comment pour mobiliser la population étudiante?

RA : Il faut vraiment aller au contact des étudiants. Durant les élections, on crée réellement une connexion avec les étudiants et on partage de nos idées, mais, après, tout ça redescend. Je voulais qu’on reste au même niveau d’activité et d’enthousiasme, c’est pourquoi j’ai fait beaucoup de classtalks cette année. Les exécutifs doivent être dans les classes, dans les couloirs en train de parler aux étudiants, ils doivent presque en faire quelque chose de trendy.

LR : Considères-tu que la FÉUO conserve une image de syndicat activiste dans l’esprit des étudiants ou est-ce en perdition?

RA : Dans mon pays, au Bénin, nous avons des syndicats étudiants qui font beaucoup de travail. Je crois que le potentiel que notre syndicat étudiant sur le campus de l’Université d’Ottawa est infini et que nous luttons toujours aussi fort. Les étudiants ont peut-être du mal à voir le travail qui est fait à cause de la mauvaise image de la FÉUO. Je pense qu’il faut changer l’image qu’a la FÉUO auprès des gens; il suffit d‘informer une génération pour qu’après quatre ans, quand une nouvelle cohorte rentre, on n’ait plus cette image.

LR : Pourquoi as-tu choisi de ne pas te représenter pour un second mandat afin de continuer ce travail?

RA : Je pense avoir déjà beaucoup donné, la population étudiante mérite du sang neuf, des nouvelles idées. J’ai déjà fait deux ans, j’aurais aimé briguer un troisième mandat, mais je pense que c’est encore plus important d’avoir de nouvelles personnes à la tête de notre organisation.

LR : Si tu pouvais donner un conseil aux prochains membres de l’exécutif, que serait-il?

RA : Je les supplierais d’écouter les étudiants. C’est aussi simple que ça. On n’est pas là pour se battre contre les étudiants. Si on s’est présenté à la tête de cette organisation, c’est pour la gérer comme les étudiants veulent qu’elle soit gérée. Donc je demanderais au prochain exécutif d’écouter les étudiants. Je leur demanderais aussi de la cohésion. Je leur demanderais du respect dans les opinions qu’ils formulent. Quelle que soit la manière dont on se sent face à un sujet, il faut l’exprimer respectueusement. Il faut aussi laisser les étudiants nous donner des rétroactions et les utiliser comme lignes directrices. Quand les étudiants participent à la discussion et qu’ils font un choix, je pense que ça devrait peser beaucoup plus lourd que ce que l’exécutif a à dire.

LR : Que feras-tu l’an prochain?

RA : Je serais toujours sur le campus, je vais essayer de finir mon bac en biologie et mon bac en communication en même temps. Je serai toujours impliqué, ça reste ma Fédération étudiante. Le conseil des étudiants internationaux est en train d’être finalisé et j’ai envie que ce soit un groupe solidaire qui puisse montrer l’exemple sur comment s’unir autour de nos difficultés et comment les exprimer de façon positive en emmenant un changement pour toute la communauté étudiante.

 

Fiertés Difficultés
Étudiants internationaux (siège réservé au CA, création d’un Conseil) Courte durée des mandats
Application mobile lancée en octobre dernier Relations avec le Conseil d’administration et tensions interpersonnelles avec l’exécutif
Journée d’action nationale contre la hausse des frais de scolarité Situation financière

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