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États généraux sur le postsecondaire en Ontario français : Toutes les options sont envisagées

Web-Rotonde
6 octobre 2014

Sans titre– Par Clémence Labasse –

Ils sont 22 000 à étudier au niveau postsecondaire en français en Ontario, mais dans la province, il n’est pas une université qui leur soit pleinement dédiée. Cette fin de semaine, la communauté franco-ontarienne s’est réunie à Toronto pour essayer de déterminer la marche à suivre pour, peut-être dans un futur proche, créer une université franco-ontarienne. La Rotonde a été sur les lieux pour en savoir plus.

Le vendredi 3 octobre dernier, les États généraux ont ouvert leurs portes à Toronto et ont rassemblé plus d’une centaine de participants. Professeurs, élèves du secondaire, membres de la communauté, étudiants venus des universités d’Ottawa, de Hearst ou de Glendon, Franco-Ontariens « pure souche », issus d’autres provinces ou de l’immigration, tous se sont rassemblés pour discuter d’un sujet qui leur tient à cœur : le projet d’une université francophone en Ontario.

« Les étoiles […] sont alignées »

L’événement a débuté vendredi par une courte conférence. Rolande Faucher, spécialiste des questions linguistiques et francophones, était la présidente de l’Association canadienne-française de l’Ontario qui, dans les années 1980, avait initié un mouvement similaire. Le projet avait finalement été avorté après un changement de gouvernement provincial.

« Aujourd’hui, les étoiles de la politique et de la finance sont alignées. La première ministre libérale actuelle s’intéresse à nos dossiers. Financièrement, beaucoup de ressources sont disponibles. C’est le temps d’agir », s’est exclamé Mme Faucher.

Ce sommet a été mis en place par le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) en association avec la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) après quelques mois de consultations auprès de la communauté. De celles-ci, il est ressorti une volonté franche de créer une telle université, une institution jugée essentielle pour la préservation de la langue et de la culture franco-ontarienne.

« Des quelque 250 étudiants au secondaire ayant participé, tous voyaient l’université franco-ontarienne comme la suite logique de leur parcours académique », a affirmé Marie-Ève Chartrand, présidente de la FESFO.

De tous les éléments soulevés, ont été distingués cinq piliers pour atteindre la gouvernance universitaire de langue française, à savoir la gestion du financement, la gestion des activités académiques, la gestion administrative et la gestion des installations physiques et de l’expérience étudiante.

Un projet encore inachevé 

Il reste cependant beaucoup à faire pour y parvenir. Le sommet de cette fin de semaine avait justement pour but de définir plus précisément les contours de cette université franco-ontarienne et de son fonctionnement.

Lors de différents ateliers samedi, les participants étaient invités à réfléchir sur différents enjeux en lien avec le projet, tels que le mandat de l’université, la reconnaissance, le prestige et la place de la recherche, les domaines à prioriser pour la création de nouveaux programmes collégiaux et universitaires ou encore la place des étudiants internationaux et d’immersion.

Le modèle que l’université devrait suivre pour atteindre une gouvernance « par et pour » les francophones a suscité un grand intérêt. À ce jour, aucun modèle ne fait consensus.

« Quatre voies sont envisagées, avec plus ou moins de succès », explique Caroline Gélineault, co-présidente du RÉFO. « Il pourrait s’agir de créer de toute pièce une nouvelle institution qui offrirait des cours dans plusieurs régions, donc avec plusieurs campus. Le second modèle serait de scinder une université bilingue existante, diviser les facultés anglophones et francophones en deux entités… cette option n’a pas été vue très positivement, il est vrai », souligne Mme Gélineault.

Cette dernière ajoute qu’il « a été envisagé encore de créer une supra institution qui aurait la gestion financière et académique des programmes qui existent déjà sur les campus bilingues. Enfin, la dernière option serait de créer une institution affiliée à des établissements bilingues ».

De toutes ces discussions, il est ressorti quelques grandes lignes directrices pour la suite des choses sur lesquelles les étudiants du RÉFO continueront de travailler.

Quoi qu’il advienne, le progrès franco-ontarien est en marche.

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