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Les étudiant.e.s se font entendre au Parlement

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7 novembre 2016

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Par Mathieu Tovar-Poitras

Journée d’action nationale

Une mobilisation étudiante pancanadienne n’est pas chose commune. Or, le mercredi 2 novembre dernier, dans le cadre de la Journée d’action nationale, divers regroupements étudiants au Canada se sont mobilisés dans 36 villes au pays dans l’objectif de revendiquer la gratuité scolaire. La Rotonde était sur la colline du Parlement alors qu’environ 250 étudiants manifestaient. Retour sur cette journée d’action et sur ses implications.   

La Journée nationale d’action, organisée de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ), a mobilisé des étudiants partout au pays. Dans les dernières semaines, vous avez surement remarqué que des pancartes, banderoles et dépliants de toutes sortes avaient envahi le campus. Et pour cause, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) s’est jointe au mouvement contestataire.

« En tant qu’étudiant qui [doit] travailler [pendant ses études] et qui a vu ses amis lâcher l’école à cause des frais de scolarité, je crois qu’il est nécessaire d’être ici aujourd’hui », a confié Francesco Caruso, vice-président aux services et communications de la FÉUO.

Cela fait maintenant onze années consécutives que les frais de scolarité augmentent à l’U d’O. Pourquoi? « Pour l’année 2016-17, l’Université a présenté un budget déficitaire de 4,9 M$ », explique Patrick Charrette, directeur des communications institutionnelles de l’U d’O. Cette situation budgétaire délicate serait expliquée par plusieurs facteurs : le déclin de la démographie étudiante, la baisse des subventions gouvernementales et l’instabilité des marchés.

Une mobilisation à la hauteur des espérances?

C’est à midi, sur la pelouse du pavillon Tabaret, que des étudiant.e.s de l’U d’O, mais aussi de Carleton et de Saint-Paul, se sont rassemblé.e.s. Pour Bilan Arte, présidente nationale de la FCÉÉ, une mobilisation de la sorte permet de « faire pression pour que le gouvernement réponde à nos revendications ».

Jordan Kent, étudiant à l’U d’O, s’est impliqué dans l’organisation de la Journée d’action. Manifestement déçu par l’ampleur de la mobilisation, Kent a confié que « [le comité organisateur] visait un regroupement de 500 étudiants ». Rappelons qu’en comptant les manifestants des trois universités combinées, seuls 250 manifestants ont répondu à l’appel.

Faisant partie de ce nombre, Gabrielle Lizée-Prynne, étudiante de troisième année à l’U d’O, mentionne qu’il « est important pour les étudiants de dire ce qu’ils pensent ». Manifestant pour la toute première fois, la jeune femme a toutefois souligné qu’elle s’attendait à voir plus d’étudiants dans la rue. Un autre participant, Jean-Baptiste Salles, a abondé en ce sens en déclarant « qu’il aurait pu y avoir plus de monde. »

Qu’en est-il de ceux qui ne se sont pas joints à la mobilisation? Camille Tamo, également étudiante à l’U d’O, n’estime pas que cette manifestation aura un impact sur les politiques gouvernementales, bien qu’elle se dise pour la gratuité scolaire : « Je ne pense pas que des gens vont réellement écouter des étudiants. C’est vraiment dommage. »

Une autre étudiante croisée sur le campus lors de l’évènement, Alice Avanissian, a avoué ignorer la nature de l’évènement, ajoutant « [qu’il] y aurait dû y avoir plus de publicité ».

Pourtant, la promotion était une des priorités de la FÉUO : « Les logistiques étaient bien planifiées », souligne Caruso. « Nous sommes très heureux de voir des centaines d’étudiants sortir pour manifester », explique le représentant étudiant qui s’est dit agréablement surpris du nombre de manifestants.

Se faire entendre sur la colline

Après la rencontre initiale devant Tabaret, les manifestants ont entamé leur itinéraire vers la colline parlementaire. En arrivant sur place, le groupe s’est joint à d’autres étudiants militants et à quelques représentants syndicaux déjà sur place. Parmi eux se trouvaient le Mouvement étudiant révolutionnaire (MER), l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO) ou encore le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO).

Au milieu de la foule de manifestants se trouvaient également des représentants politiques solidaires à la cause étudiante. La majorité d’entre eux représentaient le Nouveau Parti démocratique, dont les députés Richard Cannings et Niki Ashton, qui se sont adressés à La Rotonde. Cannings a d’ailleurs déclaré : « L’éducation se doit d’être une opportunité égalitaire. »

Et la politique provinciale dans tout cela?

Il ne faut pas oublier que le système d’éducation découle des pouvoirs provinciaux. L’U d’O se trouve dans la circonscription provinciale d’Ottawa-Vanier, où une élection partielle se tiendra le 17 novembre. La Rotonde a contacté les quatre candidat.e.s principaux afin de connaitre leur point de vue sur le sujet. Raphaël Morin, du Parti vert, a été le seul à répondre à date de publication.

Morin soutient que les revendications étudiantes sont justifiées et que « l’éducation devrait être accessible pour tous » en plus de souligner que « la dette moyenne par étudiant à la fin de ses études [était] démesurée ».

Un constat partagé par Geneviève Borris, coprésidente du RÉFO, qui a tenu à rappeler une réalité décriée par plusieurs : « En moyenne, un étudiant va avoir 30 000 $ de dettes à la fin de ses études. C’est beaucoup trop. »

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