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Eva Ottawa : réunion des mondes universitaire et autochtone

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29 février 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur artistique 

Par Pascal Vachon – Journaliste 

Engagée par l’Université d’Ottawa (U d’O) en janvier dernier, l’ancienne cheffe de la Nation Atikamekw Eva Ottawa souhaite ouvrir le dialogue entre l’Université et la communauté autochtone. L’institution bilingue souhaitait pourvoir un poste de professeur.e des traditions juridiques autochtones.

En 2017, Eva Ottawa, ancienne présidente du Conseil du statut de la femme du Québec et détentrice d’un baccalauréat en droit de l’Université Laval, a été invitée à entamer une thèse de maîtrise par la Faculté de droit de l’U d’O. Son objectif est d’offrir une possibilité de faire connaître aux étudiant.e.s le fonctionnement dans les communautés.

Regard différent 

La future professeure souhaite partager la relation entre le droit et la réalité autochtone. « C’est un univers complètement différent. La façon de régler les choses est totalement différente, le fossé est là et il est grand. Alors, en documentant et en commençant à écrire les traditions juridiques au niveau de la Nation Atikamekw de Manawan, au moins ça va commencer à émerger d’autres réflexions pour avoir un dialogue plus égalitaire », explique-t-elle. 

Ayant déjà déjà reçu la Médaille des Premiers Peuples qui honore les réalisations de personnes dans le milieu autochtone, Ottawa continue de s’engager pour cette cause, et croit que ses précédentes expériences vont lui une amener une vision différente des choses. « Vivre l’expérience politique m’a permis de voir le contexte des discussions entre gouvernements. Ça va vraiment être de travailler avec les communautés et de documenter les traditions juridiques et de transmettre ces enseignements-là », conclut-elle.

Fossé toujours existant 

Marie-Ève Sylvestre, doyenne de la Faculté de droit de l’U d’O, reconnait le fossé entre les étudiant.e.s des premières nations et la possibilité d’étudier à l’Université pour pratiquer le métier d’avocat.e. « C’est assez variable, car les étudiant.e.s ont leur propre histoire. […] On est dans un moment historique où on voit beaucoup de revendications de la part des sociétés autochtones alors c’est sûr ça crée beaucoup de débats et dans certains cas des tensions », indique-t-elle. Sylvestre précise compter plus d’une dizaine d’étudiant.e.s d’origines autochtones dans sa Faculté.

Une rencontre est prévue au cours de l’année avec la Nation Atikamekw et l’U d’O dans le but « d’amorcer un dialogue », annonce Ottawa. Cette dernière espère ainsi pouvoir attirer des membres de sa communauté à Ottawa pour qu’ils poursuivent plus tard leurs études dans l’établissement bilingue de la ville.

La tâche s’annonce toutefois ardue selon elle, alors que 48 % d’étudiants autochtones obtiennent un diplôme d’études postsecondaires contre 65 % pour les non-autochtones. Il est dès à présent possible pour les étudiants de la Faculté de droit de l’U d’O de suivre un cours de traditions juridiques autochtones.

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