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Faible participation : une stratégie pour camoufler le bilan de l’exécutif ?

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4 décembre 2017

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Par : Stéphanie Bacher – Journaliste

 

Le jeudi 30 novembre dernier, l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) de l’Université d’Ottawa (U d’O) a tenu son Assemblée générale semi-annuelle dans la salle Alex Trebek, quelques semaines seulement après l’annonce de la démission de Robert Head, Commissaire à la vie académique, dans la polémique. La GSAÉD cherche-t-elle à s’inspirer des méthodes de gouvernance de la Fédération Étudiante de l’U d’O en outrepassant certaines procédures démocratiques ? C’est du moins l’impression qui s’est dégagée lors de la dernière Assemblée générale.

Beaucoup d’attente, peu de résultats

En l’absence du quorum nécessaire pour procéder officiellement à l’ouverture de l’Assemblée générale, le président de l’Assemblée a proposé de commencer par la présentation des rapports des membres de l’exécutif. Un bilan qui fait état de plusieurs événements annulés et qui a surtout été centré sur les campagnes et événements à venir, en l’absence de réalisations majeures au courant des derniers mois.

Un atelier sur la santé mentale, qui était prévu durant le mois de novembre, et une soirée multilingue, qui n’avait pas reçu suffisamment de « likes » selon les dires de Hélène Ndiaye, Commissaire à la vie étudiante, prévus pour cet automne, ont été annulés. Mehdy Mahjoub, Commissaire aux affaires externes, a quant à lui annoncé qu’une campagne sur la santé mentale, similaire à celle déjà mise en place par l’Université, serait bientôt lancée.

Dans un courriel envoyé à La Rotonde, l’ancien Commissaire à la vie académique, Robert Head, a raconté qu’il avait été très difficile de communiquer avec les autres membres de l’exécutif durant l’été. Selon lui, « ultimement, l’exécutif de la GSAÉD représente cette année une clique d’étudiants diplômés privilégiés qui se plaignent des heures de travail et de la compensation reçue, élargissent leur influence, ignorent la démocratie étudiante, et abusent de leurs bureaux ».

Au moins, une bonne nouvelle a été annoncée : le Café Nostalgica n’est plus en déficit, contrairement aux années passées.

Un passage sous silence

La faible participation étudiante a été notée par plusieurs étudiant.e.s présent.e.s à l’Assemblée générale, où le quorum nécessaire n’a été obtenu que pendant une vingtaine de minutes, le temps de procéder à des élections partielles.

Durant la période de questions qui a suivi la présentation des rapports de l’exécutif, Guillaume Deschênes-Thériault, représentant des étudiant.e.s en science politique au Conseil d’administration de la GSAÉD, a demandé à Françoise Verschaeve, Commissaire aux affaires internes, « pourquoi l’ordre du jour n’avait été joint au courriel ». Il a souligné que la constitution stipule que l’ordre du jour doit être envoyé avec la convocation, un travail qui relève du mandat de la Commissaire aux affaires internes, et qui a été même ignoré par celle-ci lorsqu’on lui a rappelé son devoir d’envoyer l’ordre du jour aux étudiant.e.s.

« On ne sait pas vraiment qui est la GSAÉD »

Mazarine, une étudiante à l’École de service social, a elle aussi questionné l’exécutif pour savoir ce que la GSAÉD faisait pour rejoindre la population étudiante. Elle a affirmé qu’« on ne sait pas vraiment qui est la GSAÉD ». Un autre étudiant a renchéri dans la même direction en se demandant s’il y avait un problème de manque de promotion de la part de la GSAÉD ou si ce n’était pas plutôt que l’exécutif organisait peu d’événements.

L’exécutif de la GSAÉD a également semblé vouloir restreindre la participation étudiante. Ndiaye, Commissaire à la vie étudiante, a proposé d’annuler les sessions d’orientation pour les nouveaux étudiants au pavillon Roger-Guindon l’an prochain, étant donné la faible affluence à ces événements. Bruno Cournoyer-Paquin, étudiant en science politique, a souligné qu’« il [n]’y pratiquement aucun argent qui est dépensé pour les étudiants de Roger-Guindon, même s’ils payent la même contribution que tout le monde, dont pour la Maison des diplômés à laquelle il ne vont jamais ». Selon lui, la solution passe surtout par « un meilleur travail de communications » de la part de l’exécutif, au lieu de couper les quelques services qui sont offerts à ces étudiant.e.s.

Une nouvelle Commissaire à la vie académique

En plus de l’élection de quelques postes de représentant.e.s étudiant.e.s au Conseil d’administration de la GSAÉD, des élections avaient lieu pour le poste de Commissaire à la vie académique à la suite de l’annonce de la démission de Head.

Les deux candidats au poste, Karen Neil et John Ward, ont tout d’abord présenté leurs discours. Alors que Ward a surtout insisté sur son identité autochtone et son implication au sein du Sénat universitaire, Neil a mis l’accent sur ses années d’expérience au sein du Conseil d’administration de la GSAÉD et les projets sur lesquels elle voudrait travailler en tant que Commissaire à la vie académique. Avec 41 votes en sa faveur, contre 12 pour Ward, Neil deviendra la prochaine Commissaire à la vie académique de la GSAÉD à partir de janvier prochain.

Plusieurs motions étaient aussi à l’ordre du jour, dont une motion sur la rémunération de l’exécutif et une autre pour changer le statut de l’exécutif pour leur enlever le droit de vote au Conseil d’administration. Elles n’ont cependant pas pu être débattues faute de quorum qui a rapidement été perdu une fois les élections tenues.

Du népotisme au sein de la GSAÉD ?

Lors du tirage organisé à la fin de l’Assemblée générale, plusieurs étudiants ont noté que deux membres de l’exécutif ont remporté les prix habituellement destinés à inciter les étudiant.e.s à assister à l’Assemblée générale. Une situation qui a provoqué un malaise auprès de certains étudiant.e.s qui estiment que ces prix ne devraient pas aller à des membres de l’exécutif qui gagnent déjà plus de 20 000 $ par an et offrent en retour peu de services à la population étudiante.

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