Inscrire un terme

Retour
Actualités

Le fait français en Ontario : Une langue à protéger et promouvoir

Web-Rotonde
29 septembre 2014

_MG_0009– Par Frédérique Mazerolle –

Les francophones et francophiles de l’Ontario ont célébré, le jeudi 25 septembre dernier, la Journée dédiée à leur drapeau, flottant depuis la première levée en 1975, à Sudbury. Officialisée en 2010, la Journée des Franco-Ontariennes et des Franco- Ontariens fête l’héritage et la fi­erté linguistique de la communauté francophone de la province, bien que celle-ci doit toujours se battre pour survivre.

Selon Linda Cardinal, professeure à la Faculté des sciences sociales et directrice de la Chaire de recherche sur la fran­cophonie et les politiques publiques de l’Université d’Ottawa (U d’O), le français est primordial. Non seulement dans les af­faires universitaires, mais également par­tout en Ontario. « Sur le plan provincial, c’est une loi cadre d’offrir des services en français de façon active aux communautés bilingues de 5000 habitants francophones ou plus ou où il y a plus de 10 % de la pop­ulation qui est francophone », explique-t-elle.

Un déséquilibre évident

Siégeant également au Bureau des gou­verneurs, Mme Cardinal déclare que l’offre des services en français de l’U d’O est au coeur de la planification stratégique du projet Destination 20/20, une initiative de l’Université pour atteindre des « objectifs ambitieux ».

Mme Cardinal rappelle qu’en ce qui con­cerne l’Université d’Ottawa, il existe un déséquilibre évi­dent entre les deux langues, notamment dû au fait que seulement près de 30 % des étudiants sont franco­phones.

« L’important dans le cas de l’Université, ça serait de ne pas prendre des mesures “après-coups”, c’est-à-dire de réfléchir avant de pren­dre ses décisions », explique Mme Cardinal. « Il faut être franco-responsable pour as­surer un meilleur équilibre », rajoute cette dernière.

« Sur le plan juridique, on a un régime linguistique qui est assez limité et qu’on réfère parfois comme un ré­gime bilingue pratique par rapport à un bilinguisme officiel », explique la pro­fesseure. « Historiquement parlant, on peut parler d’une approche franco-ontarienne comme une approche de petits pas ».

Selon Phyllis Dalley, professeure à la Faculté d’éducation de l’U d’O, les pro­blèmes d’offres de services en français dépendraient non seulement de chaque faculté, mais aussi du nombre d’intéressés.

« C’est sûr que c’est différent dans chaque faculté, mais dans la notre [Faculté d’éducation], il y une grande place accor­dée au français », affirme Mme Dalley. « Nos salles de cours sont peut-être plus pe­tites que les anglophones et nos cours sont parfois annulés. Par contre, ce n’est pas parce que l’offre n’est pas là, mais parce que les étudiants francophones n’y sont pas ».

L’Université tente d’attirer plus d’étudiants francophones, notamment en offrant une exonération des frais de scolarité pour les étudiants internation­aux de langue française venant étudi­er à l’U d’O, leur économisant jusqu’à 10 000 $ par année.

La réalité franco-ontarienne

« Être Franco-Ontarien, c’est plus qu’être un francophone en Ontario. C’est d’accepter de ne pas prendre le français pour acquis et de le revendiquer à chaque fois », affirme Mme Cardinal.

Lors des dernières années, plusieurs or­ganismes ont été mis en place pour, non seulement protéger, mais aussi pour pro­mouvoir les services en français en Ontar­io. Parmi ceux-ci, on retrouve l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, la Fédéra­tion de la jeunesse franco-ontarienne et le Regroupement étudiant franco-ontarien.

Ensemble, ces trois organismes franco-ontariens font pression, depuis quelques années, sur le gouvernement provincial pour l’obtention d’améliorations en termes d’éducation francophone, notamment la création d’une université entièrement et exclusivement francophone.

Ces revendications sont autant plus im­portantes lorsqu’il est calculé que l’offre de programmes postsecondaires franco­phones au sud de la province ne représente que 3 % de tous les programmes qui y sont offerts.

Mme Dalley affirme « qu’être fran­cophone en Ontario, c’est devoir faire le choix à chaque jour de poursuivre ou de délaisser la langue française ».

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire