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La Fédération étudiante suscite la controverse

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13 novembre 2017

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Par : Stéphanie Bacher – Journaliste 

La Fédération étudiante a été plongée dans la controverse lors de son dernier Conseil d’administration (CA), tenu le 5 novembre, en raison de propositions de changements à son Manuel de Politiques pour soutenir le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et pour affirmer sa position pro-choix. Ces modifications à son règlement, et surtout la première modification, ont été au coeur des débats qui ont duré plusieurs heures dans une salle comble un dimanche après-midi à Roger Guindon.

Des positions politiques qui suscitent de fortes réactions

Une résolution proposée par Leila Moumouni-Tchouassi, vice-présidente aux affaires de l’équité de la FÉUO, pour prendre position sur plusieurs enjeux politiques, a notamment suscité une importante mobilisation étudiante venue renverser le dernier CA de la Fédération étudiante. En effet, pour une rare fois, les étudiant.e.s se sont présenté.e.s en grand nombre pour débattre des sujets à l’ordre du jour.

Deux sujets ont monopolisé presque l’entièreté de la réunion: la section 47 de la résolution qui affirme que la Fédération étudiante soutiendra le mouvement BDS et prendra une position pro-Palestine ainsi que la section 48 affirmant que la FÉUO est une Fédération pro-choix et soutien ainsi l’avortement.

Un débat centré sur la résolution du conflit israélo-palestinien

Interrogée sur les origines de la position en faveur de la Palestine et du mouvement BDS par la FÉUO, Moumouni-Tchouassi a répondu que « cette motion est venue après des consultations avec des étudiants ». Bien que beaucoup d’étudiant.e.s présent.e.s lors de la réunion se soient plaints que cette motion ne représentait pas l’opinion de l’ensemble des étudiant.e.s, Moumouni-Tchouassi a tenu à souligner qu’elle en avait discuté avec de nombreux étudiants et que plusieurs organisations étudiantes universitaires avaient déjà pris position pour le mouvement BDS.

Durant les débats, certaines personnes dans la salle ont accusé la FÉUO de tenter de limiter leur liberté d’opinion et de favoriser les actes haineux sur le campus en légitimant l’antisémitisme. Moumouni-Tchouassi a précisé par courriel à La Rotonde que cette motion « n’est pas faite pour contrôler les étudiants ». Selon elle, il est important de discuter de ces enjeux même si elle affirme avoir reçu des menaces et messages inappropriés en lien avec cette motion.

La motion 47 amendée

Au cours des débats, plusieurs étudiant.e.s ont accusé la FÉUO de prendre une position unilatérale qui représente seulement un côté d’un problème très complexe à leur avis. Un étudiant en sciences a même interpelé l’exécutif de la FÉUO en suggérant que la Fédération étudiante intercepte l’Organisation Nations Unies (ONU) sur cette question, ce à quoi on lui a répondu que l’ONU avait déjà une position très claire à ce sujet et condamnait l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens. Un débat qui s’est répercuté sur les réseaux sociaux, où le CA était diffusé en direct.

La motion a finalement été amendée pour affirmer que la FÉUO fera tout en son pouvoir pour promouvoir la paix dans le conflit israélo-palestinien. Amit Scheer, vice-président du Israel Awareness Committee, salue ainsi « les membres du Bureau des directeurs pour avoir voté pour exprimer leur soutien à une résolution pacifique du conflit ».

Marisa Maslink, étudiante au premier cycle en science politique et en histoire, a pour sa part regretté que l’exécutif de la Fédération se focalise sur des enjeux politiques internationaux sensibles alors que « malheureusement, tout ce qu’on a vu [de la part de la FÉUO] ce sont des politiques qui divisent et une mauvaise gestion financière ».

Une motion pro-choix adoptée

Selon Moumouni-Tchouassi, la motion 48, affirmant la position pro-choix de la FÉUO, a été déposée à la suite de la présence de photos traumatisantes contre l’avortement sur le campus au courant des dernières semaines. Un membre de l’organisation pro-vie, Students for Life, s’est cependant prononcé contre la motion qui enlèverait, selon lui, la possibilité de s’exprimer librement sur le sujet.

Plusieurs représentants étudiants siégeant au Conseil d’administration de la FÉUO ont toutefois montré leur appui à la motion qui permettrait de mieux soutenir les personnes dans le besoin et d’aider à prévenir la discrimination à l’égard de ces personnes. Le Conseil d’administration s’est conclu en début de soirée après plusieurs heures de débat. L’Assemblée générale de la FÉUO aura quant à elle lieu le mardi 14 novembre à 18h30 à l’Auditorium des diplômés. 

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