Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Par Gaëlle Kanyeba – Cheffe du pupitre Arts et Culture
La culture est célébrée depuis le 25 septembre dernier dans les régions d’Ottawa et de l’Outaouais, à l’occasion de la Fête de la culture en Ontario, et des Journées de la culture au Québec. Si ces activités se déroulent normalement sur quelques jours, cette année, en raison de la COVID-19, elles auront lieu virtuellement pendant tout un mois.
Depuis l’annonce du passage des deux régions en zone rouge, les organisateur.rice.s des événements ont dû s’adapter aux nouvelles mesures sanitaires. Mais comme le rapporte Suzanne Gobeil, responsable de la coordination en Val-des-Monts, la « programmation a été faite en prévision que certaines mesures plus strictes pouvaient être prises ». Si la majorité des activités physiques sont donc suspendues, une grande variété d’événements en ligne reste cependant accessible à tou.te.s.
Art comme outil face à l’anxiété
La Place des artistes de Farrellton (PAF), un espace coopératif à but non lucratif géré par des artistes, travaille, tout au long de ce mois de la culture, sur la construction de murales publiques à Chelsea, à La Pêche et à Val-des-Monts, trois municipalités au Québec. Elles ont pour but de favoriser une réflexion collective à propos des impacts de la COVID-19 sur le quotidien des habitant.e.s de l’Outaouais.
Pendant le processus de création de ces murales, le public a la possibilité d’aller à la rencontre des artistes, et de découvrir les coulisses de leur travail en personne, en respectant la distanciation sociale. « On commence à voir les effets de la COVID sur la santé mentale des gens, et les artistes sont déterminé.e.s à propager un message d’espoir », déclare Marie-Pierre Drolet, artiste et vice-présidente de la PAF.
L’artiste et éducateur en arts du cirque Christian Ferland affirme que l’art pourrait aussi nous aider à mieux affronter la pandémie. « En ce moment, on est tou.te.s face à des changements obligatoires et ça cause, chez la population, de l’anxiété et de l’incertitude. Les outils que j’apporte à travers la pratique des arts du cirque aideront les gens à y faire face », partage-t-il. Dans son atelier, en collaboration avec les Maisons des jeunes du Pontiac, il invite la population à pratiquer les arts du cirque, une discipline qu’il décrit comme ludique et constructive.
Pandémie et opportunité
À Ottawa, l’artiste CJ Fleury organise le projet L’ART au coeur de Bruyère, qui s’inscrit dans le cadre de la Fête de la culture. Selon elle, l’objectif est de « mettre en lumière les patient.e.s, les soignant.e.s et toutes personnes qui participent activement à la vie de l’Hôpital Saint-Vincent, ce sont eux.elles qui sont au cœur de cette pandémie ». Cette série d’événements s’adresse à tou.te.s, et consiste en des expositions de photographies et d’oeuvres d’art, dont les membres de Saint-Vincent sont souvent les sujets, ou les créateur.rice.s.
Si trois des programmes du projet sont disponibles gratuitement en ligne, le quatrième consiste en une « Chasse à l’art », organisée à l’extérieur des trois campus hospitaliers de Bruyère. L’initiative s’inscrit comme un fil conducteur, entre ceux et celles qui ne peuvent pas rentrer dans l’hôpital pour des raisons sanitaires, et ceux et celles qui ne peuvent en sortir.
Bien qu’elle n’imaginait pas passer la fête de la culture sous un tel climat, Fleury voit en la pandémie une opportunité de rendre son art accessible à un plus grand nombre de personnes, notamment par le biais d’internet. « Je trouve ça fascinant de savoir que les gens de n’importe où dans le monde pourront avoir accès à ce que nous proposons », conclut-elle.
Val-des-Monts, le Pontiac, Papineau, Wakefield, Gatineau et Ottawa proposent jusqu’au 25 octobre, une variété d’activités en ligne. L’occasion de découvrir les arts et la culture locale depuis le confort de chez soi !