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Arts et culture

Foisonnement artistique au centre-ville

Web-Rotonde
18 septembre 2017

Arts & Culture

Par :Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre Arts et culture et Maria Princene Dagba, Cheffe Web

Les Zones théâtrales

Le Théâtre français du Centre national des arts (CNA) occupait les espaces du centre-ville d’Ottawa du 11 au 16 septembre pour y installer sa Biennale, Les Zones théâtrales. La Rotonde a eu la chance de s’entretenir avec le directeur artistique, Gilles Poulin-Denis, ainsi qu’avec la coordonnatrice de l’événement, Marie-Ève Trahan, qui parlent de l’arrière scène et des ateliers de la Biennale.

La Biennale c’est quoi ?

Les Zones théâtrales, ou « Zones » comme l’appellent les habitués du Festival, est une biennale qui a lieu tous les deux ans, au mois de septembre. L’événement se veut être une plateforme rassembleuse pour le théâtre francophone, y compris l’Ontario, la région de Québec et de l’Acadie. Pour Marie-Ève Trahan, coordinatrice des Zones théâtrales, l’édition de cette année comprend les chantiers, les lectures, le laboratoire numérique, la Zone Show et les Zones Midi. La coordinatrice précise que les chantiers sont des œuvres qui sont encore en construction et qui ne sont donc pas complétées. D’ailleurs, il y a le programme des jeunes créateurs et le Flash 7, qui sont des nouveautés de la Biennale.

Des pièces uniques qui sortent des sentiers

Pour débuter, lundi et mardi soir, les résidents d’Ottawa ont pu se rendre à la Nouvelle-Scène Gilles Desjardins pour voir la pièce de théâtre M.I.L.F. Mariant éclairage stroboscopique et musique, décor dénudé et musique ambiante en direct, la création de Marjolaine Beauchamp s’inspirait du style de mise en scène pornographique afin de briser le tabou existant entre maternité et sexualité. Beauchamp, slameuse originaire de Gatineau, faisait également partie de la distribution aux côtés de Geneviève Dufour et Catherine Levasseur-Terrien. Le trio a su décortiquer la relation entre pornographie et maternité en jouant dans la zone grise entre choc et sensationnalisme, notamment en faisant usage de nudité dès les premières secondes de la performance.

La Biennale s’est évidemment bien démarquée cette année par ses spectacles dans les salles du CNA ainsi qu’à la Nouvelle-Scène, mais surtout par l’amalgame de lectures de textes et de chantiers de pièces en construction. Ces derniers servaient d’aperçu des pièces de théâtre à venir dans la prochaine année sur la scène franco-canadienne. Dans le cadre des Zones théâtrales tout autant qu’au quotidien, Gilles Poulin-Desjardins encourage les amoureux du théâtre de la région à élargir leurs horizons en explorant la panoplie de spectacles provenant d’ailleurs dans le pays. La semaine dernière, des compagnies de théâtre de partout au Canada ont pu apporter une parcelle de leur coin de pays aux Zones théâtrales, par exemple La Troupe du Jour de Saskatoon, le Théâtre l’Escaouette de Moncton et le Théâtre populaire d’Acadie de Caraquet.

 

Le virtuel étonne 

L’édition 2017 intégrait également à sa programmation une « pépinière à projets », c’est-à-dire une délégation de 18 artistes provenant de divers pays dans la Francophonie, organisée par la Commission nationale du théâtre francophone. Le Conseil des arts du Canada rendait possible une autre délégation composée de 16 artistes canadiens accueillis dans la capitale pour la durée des Zones théâtrales. L’événement encourageait donc la scène artistique franco-canadienne en plus de servir d’immense séance de réseautage. Justement, Gilles Poulin-Denis affirme qu’« ultimement, c’est un événement qui appartient aux artistes ». Le directeur artistique rêve d’une Biennale allant au-delà de l’espace-temps alloué par l’événement. « On a déjà des projets. J’ai envie qu’il y ait (…) de plus en plus de jeunes artistes qui arrivent avec des propositions innovantes [et] des prises de risques ». M. Poulin-Denis indique notamment A/R_V, un laboratoire de recherche en création numérique axé sur la musique et les arts de la scène tout en exploitant la technologie de la réalité virtuelle. Le laboratoire en question, prenant place dans le nouvel Espace urbain du CNA, avait comme objectif d’exploiter « l’intégration des outils numériques dans une création scénique ».

Mme Trahan ajoute que le laboratoire numérique est présenté en collaboration avec le théâtre Trillium et le Festival International du Film. En prélude aux éditions à venir, la coordinatrice révèle que : « le laboratoire numérique se tiendra dans l’année off des Zones pour maintenir les festivaliers dans l’esprit de scène ». Ce qui est une première.

Le travail des gens de l’ombre

Pour ses premières « Zones » en tant que coordinatrice, Marie-Ève Trahan s’exprime en ces termes : « j’adore ça et c’est très intense, je pense. On rencontre des noms qu’on connait et dont on admire le travail de loin ». Après quatre jours des Zones théâtrales, le meilleur moment : « c’est lorsqu’on parle des spectacles après » exclame Anne-Charlotte, stagiaire en marketing et communication au CNA. « On n’imagine pas qu’il y ait si peu de personnes derrière un festival comme ça et il y a beaucoup de travail qui se fait dans l’ombre ». Pour Marie-Ève Trahan, la beauté d’un événement se mesure à la dynamique du travail en équipe. En ce sens : « on est tellement fatigué qu’on se sent proche de l’équipe. J’ai été artiste et j’ai l’impression de revivre ça avec les Zones. La même belle misère, la même belle fatigue », sourit la jeune coordinatrice.

L’énergie des festivaliers

Mme Trahan pense qu’on ressent le succès des Zones dans l’énergie que dégage la foule. « On fait salles combles. Les gens en parlent à la fin des pièces, on le voit et les gens viennent nous féliciter ». Aussi, l’application mobile développée cette année pour les zones fut une nouveauté qui a eu des rétroactions positives de la part des festivaliers, à en croire Marie-Ève Trahan. De même, les nouveaux espaces du Centre national des arts sont ouverts et permettent aux gens du public qui ne connaissent pas les Zones de voir ce qu’il s’y passe, informe t-elle. Mais c’est aussi beaucoup plus beau et les fenêtres donnent sur le Canal Rideau et la rue Elgin. C’est un espace magnifique et tout cela a contribué à l’inédit des zones 2017, conclut elle. 

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