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Arts et culture

Folk it all : Bruyant, mouvementé et folk de part en part…

Web-Rotonde
23 mars 2015

– Par Didier Pilon –

Les murs du Rainbow Bistro ont vu naître, samedi le 21 mars dernier, la première édition de Folk It All, un nouveau festival annuel de musique folklorique à Ottawa.

Garett Barr est le créateur, l’organisateur, le directeur artistique, l’équipe de markéting, et la seule source de financement du nouveau festival Folk It All. En dépit d’être le projet d’une seule personne, la journée de festivité a rassemblé plusieurs acteurs. Austin Baker de l’institut Golden Mean Films a filmé la soirée et André Gagné, photographe du Festival de Jazz, a capturé l’événement en photos. En plus de concerts de six groupes différents, les DJ d’Ottawa Showbox ont fait tourner des disques vinyles des grandes chansons folkloriques.

« Il y a déjà longtemps qu’on planifiait un petit festival dehors l’été », a partagé Barr. Assister à un spectacle « rock bruyant sur une scène punk-rock-métal, mais avec des groupes folkloriques » a poussé Barr à changer d’approche. « C’est à ce moment qu’on s’est dit que notre festival se doit d’explorer cette scène », explique l’organisateur du festival.

À une époque où le terme « folklorique » fait plus souvent qu’autrement référence à des harmonies calmes et mélodieuses, cette soirée s’est voulu un retour à une interprétation plus étymologique du terme. Ainsi a défilé la musique du peuple ou, plus précisément, la musique des peuples (irlandais, canadien-français, sud-américain, inuit, etc.) infusée de l’esprit contemporain (punk, country, blues, etc.).

La venue de la fête de la Saint-Patrick était l’occasion parfaite de mettre ce plan en marche. En plus de la musique, il était possible de se procurer de la marchandise ainsi que de l’art d’artistes de la région qui s’impliquent et s’associent à l’industrie musicale ottavienne. Les grandes vedettes de la soirée étaient The Jerry Cans, un quintette originaire d’Iqaluit au Nunavut. Au cours des dernières années, ils ont figuré sur la grande scène du Dawson City Festival, joué pour le premier ministre du Groenland, et vendu tous leurs 1999 disques vinyles (en plus des CD et des cartes de téléchargement). À l’occasion de Folk It All, les membres de la formation ont pris le vol de plus de 2000 kilomètres.

Pour clore la soirée, Dublin Down ont joué des reprises de classiques celtiques, punk et folk. Avec une mandole, une mandole d’octave, un accordéon, un violon et même une cornemuse, la formation a repris les grands succès de Flogging Molly, Dropkick Murphys, The Pogues, et bien d’autres. « Ils connaissent plus de 250 chansons », dévoile Barr, « et ils sont habitués de jouer des sets de quatre heures ».

Bref, à voir la foule danser, sauter et tout simplement s’amuser – Garett Barr ne faisant pas exception! – nul ne peut douter du succès retentissant de cette première édition.

Jon Creeden

Les cris de la voix roque et torturée de Creeden a exsudé d’émotions sur un fond de grattage acoustique sur-agité. Aux accords sont superposées de mélodieuses variations qui soulignent les paroles toujours aussi claires, en dépit de la vigueur qui anime son strumming. Un son punk mariné dans la bière et le passage inévitable du temps donnent écho aux albums Punk Goes Acoustic qui ont marqué sa jeunesse. C’est un mystère à savoir comment il n’en perd pas la voix.

Meilleur moment : Guitare en main mais laissant le micro sur scène, Creeden saute au milieu de la foule. Une trentaine de cris ahurissants s’unissent au sien dans un moment de zen partagé.

 James Leclaire & The Cable 22

Une tentative de cerner le style musical de ce trio qui entremêle batterie, basse, guitare et harmonica ne fait que multiplier les genres. Folk-western rapide et entraînant, country bluesy sombre et songé, swing-garage aux influences rockabilly, folklore celtique tapageur imprégné de whisky, bref, il s’apparie sans hésitation toute une gamme d’influences hétéroclites. En direct, sa voix grunge étouffe ses syllabes pour laisser place au mouvement.

Meilleur moment : Devant la foule de jeunes éblouis, un couple plus âgé monopolise le plancher danse avec des figures de danse swing semi-professionnelles.

The Steamers

« Aouuuuuuuh! »

Un quintette d’instruments à cordes – guitares acoustique et électrique, basse, banjo, mandole et parfois un ukulélé – s’ajoute à une batterie pour donner fond aux six voix distinctes de la formation. Chacun des membres chante avec un style particulier, parfois en anglais, parfois en français. Le son folk robuste, revigoré par des riffs punk qui frappent, se prête aussi bien à ceux qui veulent taper des pieds et des mains qu’à ceux qui préféreraient se lancer dans un gros mosh pit sale.

Meilleur moment : Lorsque le doux chaos d’une cacophonie de voix qui chantent des vers différents s’allie au « woah » de la foule en une superbe harmonie.

 The Jerry Cans

« Alianait! »

À travers leurs chants folkloriques en Inuktitut, on ressent l’entrelacement de diverses cultures. Dans le son du violon, on croyait y percevoir l’écho des fêtes de la cuisine canadienne-française. Dans l’accordéon diatonique résonnent les traditions des îles britanniques. Mais dans les chants de gorge inuit (récemment popularisés par Tanya Tagaq), on remarque aussi l’expérience unique du grand nord. Cette langue étrangère mais d’ici se mélange aux d’instruments et aux styles musicaux familiers mais d’ailleurs. « ‘‘Alianait’’ est le mot qui caractérise vraiment le mieux notre musique. Traduit en anglais, on dirait simplement ‘‘Fuck yeah’’.  C’est un mot de célébration », explique The Jerry Cans.

Meilleur moment : « Jerry! Jerry! Jerry! Jerry! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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