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Arts et culture

Futures starlettes d’Ottawa

Culture
22 octobre 2017

Par: Laura Bourbonnais

 6e festival de théâtre Fresh Meat

 

 

La Cour des Arts, malgré les chamboulements de la construction, ne cesse de se démarquer par sa programmation artistique. Du 12 au 21 octobre dernier, l’oasis artistique de la rue Daly accueillait le festival Fresh Meat mettant en scène les artistes émergents de la scène théâtrale d’Ottawa. La sixième édition proposait cinq spectacles de 20 minutes en représentation du jeudi au samedi soir. La Rotonde a assisté à l’un d’entre eux, et vous dévoile les coulisses de La Disparition, unique pièce francophone du Festival.

 

UNE CO-FONDATRICE IMPLIQUÉE

 

Madeleine Hall, directrice des médias, du marketing et co-fondatrice de Fresh Meat, affirme que le Festival permet aux artistes de partager leur créativité avec un public indulgent et sans dette financière. En effet, Hall affirme: « Il n’y a personne à Ottawa qui peut vivre en tant qu’artiste. Tu dois avoir plus qu’un simple talent. » C’est son désir de créer continuellement qui l’a poussée à fonder Fresh Meat. Elle mentionne que les pièces présentées, malgré leur caractère émergent, sont bien reconnues: « Cette année, trois de nos pièces sont produites dans d’autres festivals ou théâtres professionnels ». Fresh Meat, c’est avant tout une manière de percevoir le théâtre d’une façon plus inclusive. La co-fondatrice dit vouloir le bonheur des artistes avant tout en leur mettant peu de restrictions pour qu’ils puissent développer leur créativité librement.

 

DEUX ACTEURS ET LEURS MÈRES

 

Anie Richer et Marc-André Charette, deux acteurs établis sur les scènes théâtrales franco-ontarienne et québécoise, réfléchissent aux moments partagés avec leurs mères dans leur pièce « La Disparition », l’unique pièce francophone du festival de 2017. La pièce débute avec une allusion à l’échange de courriels qui les a menés à la rédaction de la pièce. Ces courriels portaient sur la disparition physique et mentale de leurs mères.

 

Les acteurs semblent rajeunir au courant de la pièce, faisant voyager le public avec eux dans le passé, où leurs souvenirs avec leur mère sont enfouis. « Il a deux ans, le thème qui nous unissait c’était d’écrire sur nos mères » explique Marc-André. 200 courriels plus tard, les deux acteurs avaient créé une version d’eux-même sur scène dans cette pièce mélancolique et touchante. Anie explique d’ailleurs l’aspect très personnel de la pièce: « C’est la première fois qu’on met nos mots sur scène et qu’en plus, on les défend ». Marc-André ajoute que leur pièce permet au public d’avoir accès à leur moments de vulnérabilité dans leur relation avec leur mère.

 

Le public s’est montré très ouvert : en effet, Anie admet que des gens se sont confiés à elle sur leurs relations avec leur mère et Marc-André, quant à lui, a reçu des messages touchants de la part de spectateurs via Facebook. Ce spectacle en a touché plus d’un et c’est le cas de Sue-Hellen Guellisten, qui a été émue par le spectacle: « C’est une super bonne idée de montrer des artistes émergents, » affirme-t-elle, « la relève c’est le futur dans n’importe quel genre artistique ».

 

LA FRANCOPHONIE A SA PLACE

 

De leur côté, Anie et Marc-André sont heureux d’être inclus dans un festival anglophone: « C’était important qu’on le fasse dans notre langue », mentionne ce dernier, « on a des surtitres pour les gens qui sont moins à l’aise en français. Même si ce sont deux communautés qui communiquent peu, c’est agréable d’[être quand même reconnu] », souligne l’acteur qui est respecté en tant qu’artiste au sein de la communauté anglophone, malgré la barrière linguistique.

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