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Arts et culture

Le folk montréalais rencontre le psychédélique ottavien

Culture
17 janvier 2017

Arts et culture

Par Myriam Bourdeau-Potvin

JOE RABBIT, CRÄCKERS  & JAM ET MASTERS OF NOTHING

Du lapin en amuse-bouche

Joe Rabbit, artiste originaire d’Ottawa maintenant basé à Montréal, a lancé son premier album en février de l’année dernière. Lors de ces passages dans la Capitale, il reprend contact avec une vieille amie du secondaire, Élise Papineau : « On ne joue pas toujours ensemble. Je fais des apparences [sur scène] quand il est à Ottawa », explique-t-elle, « pour donner plus de texture » à leur son. « Sa musique est un peu bluesy, jazzy, avec du funk [aussi]. J’ai vu son évolution alors qu’il suivait le groupe Still Native. Il a joué avec le batteur pendant un certain temps, je pense que c’est leur côté funk qui a influencé son son, qu’il s’est par la suite approprié pour le faire évoluer à sa manière. »

Bien qu’il trouve « intimident de jouer seul», Rabbit ouvre la scène accompagné uniquement de sa guitare. Comme dans leurs débuts pendant les scènes ouvertes à divers endroits de la région, son acolyte le rejoint par la suite pour prêter sa voix à quelques chansons. « J’ai un nouvel album qui sort, j’espère, en 2017 », avance Rabbit. Il admet aussi que son cœur brisé par les relations amoureuses est une source constante d’inspiration : peut-être lui faudra-t-il un ou deux rendez-vous Tinder de plus pour finaliser la création de ce deuxième album.

Craquelins et confiture en apéritif

Originaire de Montréal, le groupe Cräckers & Jam succède le duo. La complicité évidente des cinq musiciens vient de plusieurs années de pratique dès l’adolescence : « [On a commencé] dans un camp génial qui s’appel the garage band camp. On jouait du prog métal ensemble, du Dream Theatre et du Porcupine Tree. C’est par après qu’on a changé pour s’en aller vers quelque chose de plus mélodique avec des arrangements vocaux et de la guitare acoustique », explique Julien Arsenault, guitariste et chanteur.

Leur groupe semble avoir pris un tournant notable suite à l’acquisition de l’homme à tout faire, multi-instrumentaliste et prestidigitateur Joseph Blais. Ce dernier a rejoint Cräckers & Jam suite à l’invitation d’Arsenault lors d’une fête informelle. Blais, qui ne connaissait personne à se moment-là, avait trouvé un piano désaccordé et des punks un peu musiciens avec qui jouer quelques notes. « Je me suis dit que s’il était capable de varger sur un piano, saoul en train de jouer du hardcore punk, il allait être pas pire comme bassiste », sourit Arsenault.

Leurs multiples influences musicales ont données naissance à un style de musique qu’ils désignent comme étant du alt yatch rock. « Du atch rock, c’est un mouvement de musique des années 70-80 qui est un peu ce que les papas écoutent quand ils veulent faire semblant d’être cool. C’est vraiment smooth, c’est influencé un peu du jazz, du rock et du latin. En studio, ce sont des gars ultra cokés qui sont capables de se payer des trips sur des yatchs. Nous, on s’est dit qu’on voulait un jour être ça, mais comme on est juste des étudiants pauvres, on est l’alternatif », dépeint Blais.

Ils ont présenté vendredi dernier la quasi entièreté de leur deuxième EP, Benson, enregistré à Montréal en octobre dernier. « Il y avait un studio parmi l’atelier de cuire, alors [le propriétaire] utilisait des rouleaux de cuir comme insonorisation. Deux en un », expose Blais. Arsenault renchérit: « C’est d’ailleurs dans le même atelier qu’ont été a faites toutes les sandales de cuire dans le film 300 ».

Rien pour le plat de résistance

Masters of Nothing, un groupe bien établie dans la région, ont offert une prestation digne de leur réputation. Toujours sans se prendre au sérieux et misant sur le plaisir de partager, ils ont réussi à faire bouger la foule. Les imprévus ne leur font pas froid aux yeux : même une guitare défectueuse ne semble pas les stresser plus qu’il le faut.

Sur scène, une plaisir évident se transmet entre les musiciens et le publique : leurs sonorités parfois psychédéliques, parfois punk ou carrément expérimentales se mêlent pour former des mélodies énergisantes. Sans aucun problème à sortir de leur zone de confort, c’est un groupe à surveiller autant dans la région qu’à l’extérieur de la communauté ottavienne.

Avec plus d’une quinzaine d’albums de weirdo rock enregistrés depuis leurs débuts en 2014, on peut dire qu’ils créer en quasi-constance. Il est évident, en écoutant quelques-uns d’entre eux, que tout les inspire de près ou de loin. « C’est difficile de donner un nom à ce qu’on fait, parce qu’on n’essaie pas de faire quelque chose de particulier. On est simplement amis alors on pratique un peu de tout », commente Shane Delarte, aka Space Dog Shane.

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Masters of Nothing – Photo: Myriam Bourdeau-Potvin

 

Joe Rabbit - Photo: Myriam Bourdeau-Potvin

Joe Rabbit – Photo: Myriam Bourdeau-Potvin

 

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