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La chute d’Orléans et Le chevalier de Lévis

Secrétaire de rédaction
10 avril 2017

Labyrinthes

 

Par Frédérique Champagne

 

LA CHUTE D’ORLÉANS

Sous le souffle éteint de la vallée morte

Éclatait, lugubre, le silence en pleurs

Sous le carillon sanglant que le vent apporte

Entraîné dans l’oubli et le dernier malheur

 

Seul contre le Destin et le Temps qui vole

Je déploie mes ailes rognées dans la nuit noire

À jamais prisonnier de l’ombre et du sol

La tête relevée vers l’agonie d’un soir

 

Pleurant l’aurore, les étoiles envolées

Et la France dans mon errance éternelle

De francophone blessé au temps écoulé

 

Debout dans le siège d’Orléans et l’épée

Encore haute dans la poussière, l’étincelle

Et un dernier vol d’aigle à l’accent frappé.

 

LE CHEVALIER DE LÉVIS

Devant les murailles en ruines et le ciel sombre,

S’agitait sans un souffle de vent des épées rougies, des canons brûlants, les flots déchaînés par la Mort

Face au Destin noir, dans la poussière aveuglante, le Saint-Laurent arrêté, Québec en larmes, le mauvais sort

Marchait Lévis, fin seul contre la nuit et l’ombre

 

Perdu dans les ténèbres, l’agonie et les décombres

Le vainqueur de Sainte-Foy pleurait la Nouvelle-France, errant vers le soleil, hurlant dans son cor

Et soudain trébucha dans les Plaines d’Abraham, ombres à la dérive, l’espace d’un suprême effort

Le mousquet fumant, l’étendard déchiré, blessé dans la pénombre

 

Fatalité! Fatalité! Le Chevalier galopait bride abattue vers la Capitulation, flamberge au vent

En route vers l’aube, le Temps, Montréal et les tourments

La tête encore haute sous les flammes et les cris

 

Puis, le héros brûla ses drapeaux et s’élança tout sanglant sous le ciel étoilé

Chevauchant à toute allure vers la défaite et la Mort, invoquant dans un murmure fier Monjoie et Saint-Denis…

Dans un dernier mot français déjà envolé, cap sur l’éternité!

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