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Arts et culture

Lancement de livre | Neuvaines de David Ménard : Le devenir d’un poète

Web-Rotonde
23 février 2015

– Par Didier Pilon –

Après avoir publié son roman Nous aurons vécu nous non plus (Éditions L’Interligne, 2011), David Ménard se lance dans l’univers poétique avec son premier recueil, Neuvaines.

C’est dans l’ambiance intime et paisible du restaurant Buzz sur la rue Bank que Ménard a accueilli, samedi dernier, famille, amis et passionnés de livres et de poésie. Alors que la tempête rôdait aux alentours, les invités sont arrivés petit à petit jusqu’à ce que le bistro soit bondé.

En somme, l’événement s’est présenté comme un hommage aux gens qui ont influencé et aidé le poète, soit dans la création de son œuvre, soit dans son devenir en tant qu’artiste. L’auteur inaugure ainsi le lancement en proposant un toast à son ancien directeur de thèse, Robert Yergeau – poète, écrivain, professeur, directeur de la maison d’édition Le Nordir – décédé en 2011. Après un court discours d’une amie d’enfance, Sarah Lebrun, l’on présente Denis Sauvé et Jean-Claude Larocque, anciens enseignants de Ménard à l’école secondaire le Relais. Après avoir révélé en confidentialité relative quelques anecdotes au sujet de Ménard en tant qu’adolescent, les enseignants retraités partagent un extrait de leur roman jeunesse, John et le Règlement 17 (Éditions David, 2014). Finalement, la pièce de résistance : un extrait de Neuvaine lu par la sœur de l’auteur, Karyn Ménard, sur la musique ambiante d’Amaury Lavoine.

Après avoir assisté à cet événement, l’on vient à se demander pourquoi si peu de gens fréquentent régulièrement les lancements de livre à Ottawa. En plus d’être l’occasion parfaite de s’initier à de nouvelles créations littéraires et des artistes émergents, ils offrent un aperçu de l’œuvre tel que ressenti par l’auteur. Livre à la main, l’on quitte les lieux avec une soif de lire et une passion renouvelée pour les arts littéraires.

Le recueil de Ménard témoigne d’un devenir qui traverse la souffrance, sans jamais pleinement la surmonter. Divisé en neuf actes qui remémorent les neuf jours de prière de la neuvaine – acte de dévotion qui évoque le deuil et l’espoir – on y repère la narrative d’une peine d’amour à une époque où les formes traditionnelles de relation s’écroulent. « Gouttes de pluie », « flocon de neige », « bulles d’océan », « parcelles de lumière », « lune éclipsé », « éclairs noirs », les vers jouent sur la beauté naturelle – en particulier l’eau et la lumière – comme les poètes d’autrefois, tout en y brodant une souffrance et une solitude bien contemporaine. Les textes naviguent un entrelacement d’amour, de sexe et de spiritualité catholico-centrique qui témoigne d’une foi difficile à comprendre et presque impossible à expliquer.

Quoique nécessairement travaillé et retravaillé, le texte se lit comme neuf jours de méditation. Une lecture particulièrement intéressante consiste à lire un acte par jour, incarnant ainsi dans le lecteur le mouvement de l’œuvre.

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