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L’APTPUO exige l’égalité entre professeurs

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28 janvier 2019

Photo Emilie Azevedo 

Par: Maeve Burbridge, journaliste

Le syndicat des professeurs à temps partiel de l’Université d’Ottawa (U d’O) a entamé un vote de grève vendredi le 25 janvier en raison de rémunérations et conditions de travail qu’ils estiment inférieures à celles des professeurs à temps plein. Le syndicat qualifie ces inégalités d’injustes, mais l’administration se montre inflexible face à ses propositions.

L’Association des professeurs à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO) a débuté une période de vote de grève le vendredi 25 janvier, période qui sera étendue les lundi 28 et mardi 29 janvier de 10h à 20h. Shawn Hunsdale, directeur des communications de l’APTPUO précise qu’il s’agit d’un vote pour donner l’option aux professeurs à temps partiel de faire une grève s’ils ne parviennent pas à s’entendre avec l’administration sur les suggestions d’amélioration proposées : « [l’APTPUO] n’est pas à l’étape de grève actuelle, mais le vote va démontrer l’importance de nos revendications et à quel point on est sérieux » ; Hunsdaleprédit que le résultat du vote sera favorable à une grève.

Salaire égal pour travail égal

Une insatisfaction par rapport aux inégalités des conditions de travail et de rémunération ainsi que la sécurité d’emploi des professeurs à temps partiel pousse l’APTPUO à accroître ses moyens de pression. Ce sont les mêmes revendications que celles du vote de grève en octobre 2017.

Les professeurs à temps plein reçoivent quant à eux un salaire pour ces tâches supplémentaires. Ces derniers jouissent également d’une sécurité d’emploi alors que les professeurs à temps partiel ne savent pas d’avance s’ils seront embauchés de nouveau pour enseigner le trimestre suivant. « Cette année même, l’Université m’a laissé savoir seulement deux semaines avant le début de la session que je devais enseigner deux cours. Je mets du temps à me préparer, à bien faire les choses, à considérer les besoins des étudiants, en sachant que l’Université pourrait me dire à n’importe quel moment que je n’enseignerai plus ces cours », confie un professeur à temps partiel souhaitant rester anonyme.

Qualité de l’enseignement

C’est au nom de la « qualité de l’enseignement » que l’administration de l’Université s’opposerait aux requêtes de l’APTPUO. Ce thème au cœur des négociations semble revêtir une signification différente des deux côtés du débat. Le Bureau des gouverneurs de l’Université d’Ottawa affirme que son objectif de négociation avec l’APTPUO demeure de « favoriser​ l’excellence en enseignement pour faire en sorte que notre université demeure parmi les meilleures au Canada et au monde ».

L’APTPUO perçoit plutôt les mesures mises en place pour assurer la qualité de l’enseignement à l’U d’O comme des mesures disciplinaires imposées de manière injuste. D’après Hunsdale, les professeurs à temps partiel pourront être sanctionnés en cas d’évaluations étudiantes défavorables, alors que les professeurs à temps plein gardent une certaine immunité par rapport aux résultats de leurs évaluations. L’APTPUO doute de l’acuité des évaluations de l’enseignement par les étudiant.e.s, qui seraient dénudées de sérieux. « Des études ont démontré que les étudiants donnent des évaluations plus favorables aux professeurs qui leur ont donné des biscuits en début de cours », déplore Hunsdale.

De plus, le fait d’exclure les professeurs à temps partiel de la prise de décisions administratives de l’Université ajouterait une emphase sur cette division causée par l’écart salarial, selon l’APTPUO. « Nous sommes des membres de la communauté académique au même titre que les professeurs à temps plein et on ne veut plus être sous-représentés », affirme le représentant du syndicat.

Du poids dans la balance

L’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO), le syndicat qui représente les professeurs à temps plein, semble se ranger derrière l’APTPUO et qualifie, par voie de communiqué, la stratégie de négociation de l’administration de « tendance inquiétante […] quant à la manière de négocier avec les syndicats du campus ».

L’APUO souligne également le fait qu’au cours des négociations, l’apport de l’administration se résume à « une faible augmentation salariale de 1,4 %, ce qui est inférieur à l’inflation et représente une baisse de salaire pour des employé.e.s parmi les plus précaires à l’Université d’Ottawa ».

La majorité des professeurs à l’Université d’Ottawa étant employés à temps partiel, une grève de l’APTPUO pourrait paralyser le fonctionnement de l’Université. « Ça nous donne une capacité de perturbation, même si ce n’est pas ça qu’on souhaite accomplir », explique Pascal Sergent, vice-président des relations externes à l’APTPUO. Cette dernière souhaite alors que l’administration négocie en faisant preuve de bonne foi, ce qui, selon l’association, n’a pas été le cas au cours des derniers mois.

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