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Éditorial

L’U d’O se protège des imprévus sans aborder les pressants problèmes

Rédaction
12 novembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse – directeur artistique 

Par Emmanuelle Gingras – Rédactrice en chef

L’Université d’Ottawa (l’U d’O) a, l’année passée, tenté de nous convaincre qu’elle était surprise du surplus budgétaire de 61 millions annoncé. Cette année, avec 91 millions comme surplus, mon dieu, quelle surprise pour tous ceux et celles de la communauté universitaire qui sont encore dans de douteuses conditions…

C’est la semaine passée que des membres de la communauté universitaire ont reçu un courriel annonçant cette nouvelle. 

Ce que l’Université souhaite faire avec cet argent ? L’utiliser pour « l’enveloppe des incitatifs et ainsi encourager les facultés et services à atteindre plus rapidement les objectifs prioritaires, mettre en place un fond de relance institutionnel ou permettre de relever les défis économiques attendus au cours des prochaines années » tel qu’indiqué la Revue des états financiers de l’U d’O

Maintenant, c’est à savoir si cet argent sera réellement distribué dans les domaines prioritaires. Certains d’entre eux traînent depuis maintenant des années sans être abordés. Parlons ici entre autres de la qualité de nos cours qui est en jeu…

L’Université se protège

« Faut savoir qu’il y a une stratégie à l’Université qui consiste à annoncer, par exemple, qu’ils vont être en déficit et pour dire à la fin de l’année » Finalement on est en surplus ! » » a partagé une source avec La Rotonde qui a souhaité demeurer anonyme. 

En gros, quand les employé.e.s veulent négocier une augmentation de salaire, l’Université donne l’argument qu’elle n’a pas les ressources en raison d’un déficit qui est de cette année de 17,4 millions. 

Ainsi, il serait contre l’intérêt de l’Université d’exposer son surplus de 91 millions plus tôt. Elle n’a donc pas vraiment le choix de sembler surprise d’une telle somme à la fin de l’année. Semblerait qu’elle utilise justement l’argument d’un déficits contre les salariés, selon un enseignant à temps partiel qui a souhaité demeurer anonyme.

Cette année, l’Université peut se protéger derrière l’argumentaire des changements au niveau du nouveau gouvernement provincial Doug Ford avec 10% de frais de scolarité enlevés aux étudiant.e.s. La baisse démographique du nombre d’étudiant.e.s canadien.ne.s et l’annulation de certaines subventions provinciales en immobilisation serait aussi en cause. L’argument de protection passe comme dans le beurre et peut, à la rigueur, être compréhensible.

Toutefois, ce moyen de prévention ancre un dialogue qui pose limite, qui tourne en rond et qui semble sans changement visible.

Exemple de condition douteuse

Êtes-vous capable de reconnaitre les professeur.e.s qui ont été engagé.e.s à temps plein ou à temps partiel ? 

Voici le portrait du second; gérants parfois seuls des groupes ridiculement gros, dans des locaux parfois peu adaptés, tout en étant tributaires d’horaires moins flexibles, ceux-ci ont aussi des périodes de temps très courtes pour organiser leurs cours et le plus important, sont payé presque 50% de moins que les professeur.e.s à temps plein.

En raison de ces inégalités, il va sans dire que la qualité des cours donnés ne peut pas nécessairement être aussi bonne de la part d’un.e professeur.e à temps plein qu’un.e professeur.e à temps partiel. Toutefois, nous, étudiant.e.s, payons tout autant pour le cours donné par l’un ou par l’autre.

Ne voulons-nous pas, dans cet ordre d’idées, le même niveau de qualité partout ? Il est bien beau de vouloir se protéger.  Toutefois, il coûtera bien plus cher de reconstruire ce qui peut imploser que de favoriser le renforcement des bases.

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