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Arts et culture

La lumière de l’été n’éclaire pas toujours ce que l’on croit

Culture
20 mars 2017

Arts et culture

Par Myriam Bourdeau-Potvin – Cheffe de pupitre Arts et culture

LITTÉRATURE

Le plus récent roman de Michel-Rémi Lafond, publié aux éditions L’interligne, est disponible en librairie depuis le 1er mars. Lafond se penche sur les liens complexes qui sont tissés entre les individus, des moments les plus aléatoires jusqu’aux relations intimes qui unissent chacun d’eux.

Un passé

« Dès l’enfance j’avais à la fois ce plaisir d’écrire et de conter », se souvient Michel-Rémi Lafond, auteur de La lumière du l’été n’éclaire pas toujours ce que l’on croit. S’il débute avec des poèmes après avoir soufflé une dizaine de bougies, sa première publication a pris la forme d’un essai sur la Révolution tranquille.

Il était alors président de la société de philosophie de l’Outaouais, dont le siège social se trouvait à la fois au département de philosophie de l’Université d’Ottawa et à celui du cégep de l’Outaouais. Il propose à l’époque d’organiser un colloque pour souligner l’anniversaire de la Révolution tranquille au Québec et écrit pour l’occasion La Révolution tranquille, trente ans après, qu’en reste-t-il?, publié en 1992. Il s’implique ensuite pendant deux décennies auprès du Conseil régional de la culture de l’Outaouais, entre 1995 et 2013. Il a aussi mérité une place à la présidence de l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais et du Salon du livre de l’Outaouais.

Yé tellement local

Actif depuis longtemps dans le domaine des arts et de la culture, sa première passion reste l’écriture. À travers toutes ses responsabilités, il trouve le moyen de publier des recueils de nouvelles, de la poésie et plus d’un roman. Dans ces derniers, Lafond s’inspire notamment des lieux qui lui sont familiers pour enrichir ses mises en scène. « Le premier roman, Le fils d’Abuelo [paru en 1996], ça commence dans le parc de la Gatineau », cite l’auteur à titre d’exemple. « Le recueil de 15 nouvelles paru en 2015 se passe essentiellement dans la région, que ce soit à Blue Sea, en passant par Hull, Gatineau et Ottawa », ajoute-t-il.

Son deuxième roman n’a pas suivi la même vague par le fait même de sa nature : l’univers qui entoure Le festin glauque est entièrement imaginaire. Lafond jongle donc entre une présence très prenante des lieux connus ou emblématiques de la région et des expéditions dans un inconnu tout aussi bien ressenti. Évidemment, après avoir voyagé dans plus d’une cinquantaine de pays, on s’imprègne de multiples paysages.

Le livre qu’il vient de sortir, là

« Le roman que je viens de publier, je l’ai écrit entre le 15 juin et le 15 septembre, dans les faits. Ça m’a pris trois mois à écrire, mais je l’ai laissé sur la glace pendant quelques années puis je l’ai réécrit en 2013. » L’écriture s’est fait in situ : de Hull jusqu’en Europe, l’histoire que Lafond a publiée dernièrement est à l’image de l’un de ces propres voyages.

L’histoire se tisse à travers les journaux de Didier, un jeune musicien narcissique et celui de Rodolphe, un sage entouré d’amis fidèles. Les deux personnages sont unis par un narrateur tout-puissant, qui apporte certaines précisions à l’histoire après l’obtention des perspectives des deux personnages. « Deux personnages hybrides », dévoile Lafond. « Ce n’est pas une personne ou un individu, au contraire : les personnages deviennent un individu à partir de plusieurs personnes. Finalement, c’est directement connecté à l’étymologie du mot personne [originalement du grec prosopon] qui est relié au masque. »

Les textes sont facilement reconnaissables à leur visuel distinct : « Il y a la typographie aussi que j’ai voulu particulière parce que je voulais que les entrées des deux diaristes et celle du narrateur soient bien identifiées. » Comme résultat, le livre se lit facilement du début à la fin malgré la complexité des multiples liens qui unissent d’innombrables personnages, les notes dans les journaux personnels ne faisant en moyenne qu’une page. Ces protagonistes bien définis se mêlent à d’autres personnages de façon ponctuelle ou pas, à l’image de toutes rencontres aléatoires qui font d’un voyage une aventure si impromptue.

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