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Manifestation contre les coupes à la bibliothèque: La communauté universitaire fait front commun

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5 décembre 2016

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Par Nicolas Hubert

Étudiant.e.s, syndicats, et associations de l’Université d’Ottawa (U d’O) se sont retrouvés devant le pavillon Morissette le 30 novembre dernier afin de s’opposer aux coupes budgétaires menées par l’administration de l’U d’O, plus spécifiquement à la résiliation des abonnements de près de 4 500 revues scientifiques de la collection de la bibliothèque universitaire.

Alors que le Bureau des gouverneurs (BdG) délibèrera de ce sujet lors de sa réunion du 12 décembre prochain, plus de 250 personnes se sont rassemblées le 30 novembre dans l’objectif de faire pression sur les membres du BdG. Elles ont marché depuis la Bibliothèque Morissette jusqu’au Pavillon Tabaret, en scandant des slogans tels que « Stop aux coupures » ou « Sous pour l’école, pas pour le monopole ».

C’est toute « la communauté universitaire qui est contre les coupures »

Depuis que Jules Blais, professeur de biologie, a lancé une pétition en ligne à ce sujet, le 5 octobre dernier, l’Association des professeurs de l’U d’O (APUO), celle des des Professeur-e-s à temps partiel de l’U d’O (APTUO), la Fédération étudiante de l’U d’O (FÉUO) ainsi que l’Association des étudiant.e.s diplomé.e.s (GSAÉD) ont fait front commun afin de bloquer la réduction des fonds de la Bibliothèque Morissette.

Suite à cette indignation, le Sénat a par ailleurs adopté une motion, le 31 octobre dernier, demandant au BdG de réévaluer sa décision. Selon Blais, le Sénat a estimé « que ces coupures [allaient] affecter les études supérieures et les capacités académiques de l’Université ».

La présidente de l’APUO, Jennifer Dekker, abonde en ce sens et souligne que c’est « l’ensemble de la communauté universitaire qui est contre » la politique du BdG.

De son côté, le recteur Jacques Frémont a annoncé, lors de la dernière réunion du BdG le 24 octobre dernier, la création d’un comité dirigé par la bibliothécaire en chef de l’Université afin de trouver une solution pour faire face aux marges de profit « inacceptables » des maisons d’édition. Cependant, Frémont n’a pas indiqué qu’il comptait faire marche arrière sur sa décision.

Une menace pour la recherche et le rayonnement de l’U d’O

Il faut « envoyer un message fort » pour dénoncer cette situation, affirme Dekker.

En évoquant les ambitions de l’U d’O de se hisser parmi les meilleures universités internationales dans le domaine de la recherche, la présidente du syndicat des professeurs estime que « cette stratégie est complètement contradictoire ». « C’est une question de priorité », affirme pour sa part le professeur Blais, en rappelant que « les bibliothèques et les réseaux académiques sont fondamentaux à l’université ».

« C’est un droit qui nous revient »!

Stéphanie Bacher, commissaire à l’équité de la GSAÉD, confirme que l’accès aux ressources scientifiques est « très important pour les étudiants aux cycles supérieurs ».

Guillaume Deschènes-Theriault, étudiant à la maitrise en science politique, semble être de cet avis, lui qui rappelle que la majorité des « étudiants des cycles supérieurs sont en instance de thèse et doivent avoir accès à ces ressources ». L’étudiant a par ailleurs confié à La Rotonde que plusieurs des revues qu’il avait consultées ce semestre ne seraient plus disponibles si le BdG allait de l’avant avec sa décision, et a déclaré : « Avec les frais de scolarité qu’on paie, je pense que c’est un droit qui nous revient. »

« Ce sont des choix qui affectent les étudiants et les professeurs. »

Dekker a également tenu à dénoncer la mauvaise gestion de l’U d’O. Selon elle, l’U d’O « dispose de 300 millions de dollars en liquidité, sur des fonds restrictifs en banque ». Rappelons toutefois que l’Université essuie un déficit de 5 millions de dollars dans son budget, cet argument ayant été apporté au BdG afin de justifier les coupures à la bibliothèque.

Bacher de la GSAÉD souligne également la confusion entourant la stratégie de communication de l’administration de l’U d’O : « Cela a été extrêmement mal annoncé. On a su par la suite que c’était une stratégie de l’Université pour contrer les grands monopoles des compagnies, qui font payer de très grandes sommes d’argent aux universités [pour l’accès aux périodiques]. »

Ainsi, pour la commissaire à l’équité, si les coupures ont initialement été « annoncées plus comme une mesure d’austérité », le discours officiel s’est rapidement adapté à la gronde universitaire pour devenir « une stratégie d’activisme ».

À date de publication, la pétition en ligne dépassait les 4 000 signataires. De son côté, l’APUO a annoncé qu’elle organiserait un rassemblement le 12 décembre prochain afin de s’opposer à l’adoption définitive de la réduction des fonds de la bibliothèque.

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