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Sports et bien-être

Musique et réchauffement : ce que nos athlètes écoutent

Web-Rotonde
23 février 2015

– Par Moussa Sangaré-Ponce –

Il est fréquent de voir des athlètes en train de se réchauffer pour un match avec des écouteurs dans les oreilles ou en train de bouger au son de la musique qui sort des hauts-parleurs. La Rotonde a rencontré des Gees-Gees pour savoir avec quels rythmes nos athlètes se préparent pour les moments où la pression est à son comble.

Pour Kaly Soro et Kellie Ring la musique est une bonne distraction avant de mettre le pain sur la planche, tandis que pour d’autres comme Charlotte Gardner, la musique n’est pas nécessaire pour se disposer à la compétition. Il y en a comme Mike L’Africain qui comprennent que la musique est nécessaire pour la routine d’avant-match de l’équipe, mais qui ont des goûts de musique différents dans le vestiaire. La personnalité des athlètes est parfois reflétée dans leurs goûts musicaux, ce qui peut donner des contrastes musicaux intéressants dans les vestiaires.

Avant cette année, Charlotte Gardner, coureuse pour l’équipe d’athlétisme, apportait sa musique lorsqu’elle se réchauffait avant ses courses. Cependant, après avoir appris que cela était interdit au niveau international, elle a changé sa routine. « J’ai entendu d’un entraineur d’un de mes amis que quand tu es à une rencontre internationale, on t’interdit de porter des écouteurs quand tu te réchauffes. Avant j’écoutais toujours de la musique. Quand j’ai entendu ça de mon ami, je me suis dit qu’il faut que je me réchauffe sans musique. Je me gonfle avec la musique le soir d’avant ou le matin. Sur la piste, je n’amène pas mes écouteurs ». Par contre, malgré l’ajustement, elle préfère ne pas écouter sa musique lors des échauffements. « C’est mieux parce que je n’avais pas besoin de m’inquiéter de mes écouteurs ». La coureuse dit cependant qu’elle prend du temps le soir d’avant à l’hôtel ou en route vers la compétition pour écouter sa musique et se mettre dans « la zone ».

Mike L’Africain, garde pour l’équipe de basket masculin, n’a pas besoin de musique avant un match. « Je me suis toujours mis dedans parce que c’est le basket et je peux jouer », dit-il. Non seulement n’a-t-il pas besoin de musique avant un match, il préfère ne pas en avoir, surtout si c’est celle qui joue dans le vestiaire. « Toutes les fois que j’essaye de me concentrer dans le vestiaire, ils jouent de la musique stupide et je ne peux pas être là-dedans ». L’Africain explique que la musique n’était pas aussi déplaisante sous le régime de Warren Ward. « C’est le même style de musique, juste plus stupide. On écoutait du rap classique et les plus vieux jouaient ça plus fort avant les matchs, mais à part ça c’était chill. Ces gars-là n’ont pas de chill. La musique est à fond tout le temps ».

Avant qu’elle aille sur le terrain, Kaly Soro doit écouter du hip-hop très agressif. Dans le vestiaire par contre, les styles musicaux sont variés. « Il y a des gens qui sont dans le techno. Les sœurs jumelles [Myriam et Kelsie English] sont avides de country », dévoile Soro.

Les volleyeuses d’Ottawa jouent de la musique lors des pratiques pour créer le bruit avec lequel elles doivent faire face lors des parties. Tout de même, la musique n’est pas toujours utile puisqu’elle sert parfois de distraction. « Lionel [Woods, l’entraineur] avait besoin de me dire d’arrêter de danser et écouter durant une couple de pratiques parce que je me laisse emporter presque trop souvent », affirme Soro.

À la maison ou en équipe

Lorsqu’ils ne sont pas sur le terrain de jeu, beaucoup d’athlètes ont des goûts différents de ce qui joue dans le vestiaire. L’Africain aime presque tous les styles musicaux sauf du screamo ou ce qui joue dans son vestiaire. Les artistes populaires comme Selena Gomez ou du vieux Jay Z ou Eminem est ce qu’il préfère écouter lorsqu’il est chez lui.

Soro de son côté a des gouts opposés de ce qu’elle écoute pour le volleyball. « Quand je vais à la maison, c’est de la musique douce. Des trucs hipster. Vance Joy, The Black Keys, Elvis », confie-t-elle. Kellie Ring aussi préfère de la musique douce, citant qu’elle écoute beaucoup de John Legend, Adele et Sam Smith. Lorsqu’on lui a demandé quel type de musique elle écoute, Gardner a avoué qu’elle écoutait beaucoup de Kanye West.

Même avec toutes les différences musicales dans la chambre, les basketteuses ont quand même des chansons qu’elles écoutent et chantent ensemble. Cette année, l’équipe de basket féminine n’a pas de chanson de la sorte, cependant il y a quelques années, la chanson d’équipe était « Call me Maybe ». Soro de son côté dit que la chanson d’équipe de cette saison est « Uptown Funk ». L’année dernière, c’était « Timber ».

Pouvoirs musicaux

Chaque vestiaire a une personne désignée qui est responsable de la musique. Chez les basketteuses, c’est Kellie Ring. « Je demande aux filles de m’envoyer certaines chansons pour lorsqu’on se réchauffe, mais maintenant on a le DJ donc je jouerais sa liste dans le vestiaire. « Honnêtement, on ne joue pas trop de musique dans notre vestiaire. Je mets toujours la mienne et tout le monde déteste ça parce que j’écoute trop de Beyoncé », ajoute-t-elle.

Dans le vestiaire de volleyball, Soro est celle qui dicte ce qui sera joué. Une tâche qui était donnée à Stephanie Theiler l’année dernière. Malgré le fait que Soro détient le pouvoir, les vétéranes Steph Theiler et Kelsie English influencent encore les décisions musicales du vestiaire. Soro avoue aussi qu’elle y subit la pression de devoir plaire à tout le monde lorsqu’elle décide ce qui sera joué.

Chez les basketteurs, Caleb Agada est le seul qui a le pouvoir. « Peu importe ce que les autres veulent écouter, on écoute ce que Caleb veut écouter », partage L’Africain.

Kaly Soro et Kellie Ring ont avoué que Beyoncé se fait souvent entendre dans le vestiaire ou à la maison. Ring, qui est une vétérane, jouait sa musique lorsqu’elle était une des plus jeunes. « Je jouais encore mon Beyoncé. Elles roulaient leurs yeux et me disaient : “Kellie, Beyoncé n’est pas la seule personne vivante”. Je n’aime pas vraiment la musique entrainante, mais elle est la seule que j’écoute qui fait de la musique comme ça ». Soro apporte son amour pour la méga-star à un extrême. « Si Beyoncé n’est pas en rotation dans un vestiaire de joueuses, je serais surprise. Je pleurais parce que tu ne vis pas. Ce n’est pas une vie ».

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