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Un nouveau pas pour les affaires francophones en Ontario

Web-Rotonde
11 août 2017

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Par Maria Princene Dagba – Chef web

Le lundi 31 juillet, le gouvernement de l’Ontario a annoncé dans un communiqué de presse l’autonomisation de l’Office des affaires francophones, qui deviendra un ministère provinciale à part entière dirigé par la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, Marie-France Lalonde, qui cumulera les deux fonctions ministérielles. Une avancée majeure qui a été largement saluée par la communauté franco-ontarienne.

 La Rotonde est allée recueillir les impressions de deux de ses organismes emblématiques dont le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC).

Une décision applaudie

Le Coprésident du RÉFO,  Yacouba Condé, salue l’annonce du gouvernement en soulignant la portée symbolique d’une telle décision. « On pense qu’il est important que l’Ontario reconnaisse la place du français au sein des institutions», explique-t-il. Selon lui, cette décision politique rehaussera non seulement le statut du français dans la province, mais facilitera aussi le pouvoir décisionnel de la nouvelle instance dans les dossiers franco-ontariens.

Même enthousiasme à l’AFOCSC, dont le Président, Jean Lemay, partage sa joie de voir que le gouvernement provincial reconnaît enfin la place de la communauté francophone en Ontario. Nous pourrons enfin arriver « à la table ministérielle avec un mot à dire sur la façon dont les services en français vont devoir être fournis», affirme-t-il.

Les avantages d’un tel ministère

À ce sujet, autant l’AFOCSC que le RÉFO rappellent que l’allocation d’un budget sera prépondérante dans l’instauration effective des services destinés aux francophones. «Je présume que les budgets seront majorés et que la ministre [ Marie France Lalonde] sera en position de défendre les intérêts de nos francophones », espère Lemay, en précisant que « ce ministère sera aussi considéré comme partenaire égal et les autres ministères devront adapter leurs services pour nos francophones, partout en province».

Le Président de l’AFOCSC estime également que les francophones subissent trop souvent « des décisions qui sont formulées pour la majorité [anglophone]. Notre petit nombre et notre éparpillement sur le territoire sont souvent problématiques et nous avons souvent plusieurs adapatations coûteuses à faire pour rencontrer ces objectifs».

Une ouverture pour le projet de l’Université franco-ontarienne

C’est avec un regard optimiste que le Coprésident du RÉFO aborde le dossier de l’Université franco-ontarienne. « On suit les choses pour que le rapport de Dyane Adam [présidente du Conseil de planification pour une université de langue française en Ontario ] sorte. L’autonomisation d’un nouveau ministère vient donner un nouveau souffle de vie et le coup est bien parti pour le dossier», explique Condé tout en soulignant que cela donne également plus de poids aux projet de loi de la députée fédérale d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier qui bonifie les requêtes de la campagne menée pour le bilinguisme à Ottawa.

Par ailleurs, Lemay interpelle sur le fait que les services universitaires et collégiaux doivent à leur tour s’agrandir dans la mesure où l’Université d’Ottawa et l’Université laurentienne à Sudbury facilitent les services éducationnels dans la région. «Nous devons offrir des débouchés aux diplômé.e.s de nos écoles secondaires partout dans la province. Si l’on veut que le français puisse s’épanouir, nous devons pouvoir garder nos élèves dans la région où ils ont étudié à la base. Ils vont y rester pour s’y établir et y travailler », estime-t-il.  

« Les attentes sont grandes et les francophones devront possiblement s’armer de patience »

« Les attentes sont grandes et les francophones devront possiblement s’armer de patience, mais le gouvernement devra livrer la marchandise », affirme Lemay qui espère que le ministère de l’Éducation sera « en constante communication avec le nouveau ministère pour s’assurer que les attentes des francophones et des catholiques francophones auront les réponses attendues ».

Le Président de l’AFOCSC s’attend ainsi à ce que « le monde associatif francophone de l’Ontario aura son mot à dire dans la prise de décision et que la consultation, dans son vrai sens, sera de mise ». « Nous nous attendons à ce que le nouveau ministère puisse influencer les décisions de la majorité [anglophone] qui n’avantagent pas la francophonie», ajoute-t-il en soulignant qu’il y aura une période de rodage pour y arriver et nous devons être aux aguets».

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