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Nouveau Vice-recteur associé ; francophonie assurée ?

Rédaction
19 mai 2021

Crédit visuel : Université d’Ottawa – Contribution 

Entrevue réalisée par Miléna Frachebois – Co-rédactrice en chef

En février 2021, l’Université d’Ottawa (l’U d’O) a annoncé la création du poste de Vice-recteur associé, Francophonie. Le 1er mars, Yves Pelletier entamait ses fonctions. Il fait le point sur son parcours et sa nouvelle position dédiée au rayonnement de la francophonie sur le campus et à l’extérieur. 

La Rotonde (LR) : La francophonie vous tient-elle à cœur ? 

Yves Pelletier (YP) : Quand on parle de la francophonie canadienne, ça touche à mon identité et à mon histoire. C’est l’histoire de mes aïeux. C’est l’histoire des combats politiques que nos ancêtres ont menés. Ce sont les revendications que nous continuons d’appuyer afin de nous assurer de pouvoir vivre et étudier en français en Ontario et partout au Canada. La francophonie, c’est aussi beaucoup plus : c’est mon bagage culturel et c’est ma langue. 

C’est à l’Université Laurentienne, où j’ai complété un baccalauréat ès sciences (biologie), que j’ai appris ce que voulait dire être « Franco-Ontarien ». Cette identité s’est enrichie en lisant les textes de Gaétan Gervais, en visitant le Centre franco-ontarien de folklore, en écoutant CANO, un groupe musical de folk rock originaire de Sudbury, en participant aux représentations du Théâtre du Nouvel-Ontario. Je crois que mes intérêts me destinaient à appuyer l’essor des communautés franco-canadiennes. 

LR : Vous avez récemment quitté votre poste à l’Université Laurentienne pour rejoindre l’Université d’Ottawa. Comment s’est prise cette décision ?

YP : Ce sont des collègues à la Laurentienne qui m’ont acheminé la description du poste que je détiens présentement à l’U d’O. J’ai été impressionné au fil des ans de voir les efforts de l’U d’O pour faire rayonner la francophonie et encore plus récemment par ses prises de position dans l’appui aux revendications du Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta. 

Le programme d’exonération partielle des droits de scolarité pour les étudiant.e.s internationaux.ales francophones est également une initiative que j’ai trouvée très novatrice. Pour moi, elle en dit beaucoup sur la créativité de l’U d’O dans son approche à l’endroit de la francophonie. C’est donc en septembre 2020 que j’ai soumis ma candidature pour ce nouveau poste et en décembre 2020 que j’ai accepté l’offre d’emploi. Je me suis joint à cette belle équipe du vice-rectorat en mars 2021.

LR : Le poste de Vice-recteur associé, Francophonie est-il nouveau ? 

YP : Vous avez raison : le poste de Vice-recteur associé, Francophonie est tout nouveau. Il est né à la suite du dépôt du plan d’action pour la francophonie par la professeure Linda Cardinal et son équipe, et fait suite au rapport sur la stratégie d’internationalisation de l’U d’O. C’est à la suite de cela que le Bureau des gouverneurs a approuvé la création d’un nouveau Vice-rectorat International et Francophonie. 

Le Professeur Sanni Yaya a été choisi pour assumer ces fonctions de Vice-recteur et il s’est attelé à la mise en place d’une équipe compétente pour l’appuyer dans une série de dossiers stratégiques en matière de francophonie et d’internationalisation. Le poste que j’occupe permet de faire avancer les dossiers en francophonie. 

LR : Quelles vont être vos fonctions en tant que Vice-recteur associé aux affaires francophones ? 

YP : Les questions liées au recrutement des étudiant.e.s francophones, l’offre de programmes, les stages académiques, la gouvernance de la francophonie à l’interne et les relations avec les acteur.rice.s de la francophonie à l’externe font partie de mon mandat.

Je veux accorder une importance à l’ensemble des dossiers francophones à l’interne, y compris notre capacité à livrer nos programmes en français, à renforcer les passerelles pour nos étudiant.e.s francophones. Je veux aussi répondre aux besoins de nos étudiant.e.s, de nos employé.e.s et de nos professeur.e.s. Je souhaite travailler avec nos partenaires sur le campus pour voir comment on peut revitaliser et dynamiser la vie étudiante en français, les lieux de socialisation. Je compte aussi appuyer une programmation culturelle en français qui soit stimulante et inclusive pour les milliers de francophones et de francophiles sur notre campus. De plus, l’actualisation de politiques existantes et l’élaboration de nouvelles politiques avec une lentille francophone seront importantes au cours des prochaines années. 

En parallèle, je veux également accorder un regard important aux relations externes. L’U d’O ne doit pas hésiter à jouer son rôle de leadership pancanadien dans le secteur de l’éducation postsecondaire et de la recherche en français, en particulier dans le contexte de la francophonie en situation minoritaire. Je vise à mettre en place de nouvelles passerelles avec les autres établissements postsecondaires francophones au Canada et à l’international vers l’U d’O et vice-versa. J’aimerais continuer à mieux faire connaître l’appui que notre université offre à la francophonie ontarienne, canadienne et internationale en formation et en recherche. 

LR : Quels projets aimeriez-vous entreprendre lors de votre mandat ? 

YP : J’ai déjà entrepris des consultations auprès de la communauté francophone à l’U d’O pour entendre ses préoccupations et comprendre ses aspirations afin d’identifier les actions conséquentes. J’aimerais commencer avec une consultation sur l’actualisation de notre Règlement du bilinguisme, ce qui permettra de le mettre à jour pour appuyer et renforcer la place du français dans nos services et programmes, mais aussi dans notre milieu de travail. 

Je souhaite également mettre en place un énoncé de principe de l’U d’O pour appuyer la francophonie canadienne, et réaliser de nouvelles initiatives en lien avec cet énoncé. J’aimerais renforcer les liens que l’U d’O entretient avec les organismes locaux, provinciaux et nationaux. Finalement, je veux appuyer l’université dans ses revendications et dans son positionnement auprès des gouvernements provincial et fédéral. 

LR :  Que pensez-vous du quota d’étudiant.e.s anglophones et francophones sur le campus ? 

YP : On parle beaucoup du ratio des étudiant.e.s francophones sur le campus, qui se chiffre à 30 % actuellement. Comme le mentionne le plan d’action de l’Université pour la francophonie, nous devons travailler pour accroître le nombre d’étudiant.e.s francophones afin d’atteindre un meilleur équilibre. 

Il importe cependant de mentionner les efforts de recrutement importants de notre université dans un contexte de déclin démographique. Ces efforts ont permis d’augmenter de façon remarquable le nombre d’étudiant.e.s francophones depuis 2011, pour atteindre 13 408 en 2020, tous cycles confondus. Lorsque notre situation financière le permettra, nous devrons aussi envisager de nouveaux programmes ou leur renouvellement pour attirer plus d’étudiant.e.s francophones. Nous souhaitons aussi améliorer l’expérience de nos étudiant.e.s sur le campus. Ces solutions sont gagnantes pour faire rayonner l’espace francophone et l’expérience étudiante en français sur notre campus. 

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