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Et si on croyait à la Belle cause ?

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4 février 2019

Par : Gabrielle Lemire, cheffe Actualités

À coup de messages à des proches, de mots-clics, de filtres sur Snapchat, on est tous soudainement des superstars de la santé mentale lors de Bell Cause. On ne peut se le cacher, cette méga-campagne de branding ne coûte vraisemblablement presque rien à Bell. Malgré le réflexe de critiquer la campagne, n’a-t-on pas a le goût de croire à ce mouvement de communication qui représente le début de changements concrets dans la mentalité d’une société ?

L’an dernier, Bell obtenait un bénéfice net de 709 millions de dollars canadiens pour la période de janvier-mars en 2018. Si on se fie à ces chiffres, les 7,2 millions de dollars amassés cette année durant la journée Bell Cause représenteraient 1% des profits nets de Bell pour un quadrimestre : un total de 0,25 % des profits annuels du réseau de communications. Les effets secondaires de la campagne sur les autres organisations et les marques se font également sentir, apposant l’étiquette d’organisation sensible à la santé mentale à toutes celles qui émettent des communications pour l’occasion.

D’ailleurs, le nombre d’interactions #BellCause ne cesse d’augmenter chaque année depuis le lancement en 2011. On pourrait croire que la santé mentale est sur toutes les lèvres dans le cadre de Bell cause ; le temps d’une journée, ça ne semble plus être un sujet tabou. Toutefois, il nous faut aller au-delà de la communication passive et se tourner vers les résultats concrets de la campagne.

Branding et activisme

Malgré la reluisance que celui-ci donne à Bell, son impact va au-delà du branding corporatif. Concrètement, 300 000 $ viennent d’être remis à l’hôpital des enfants CHEO par Bell pour réduire les temps d’attente et améliorer l’accès aux soins en santé mentale.

L’an passé, Bell Cause et la famille Rossy se sont cotisés pour remettre 1 000 000 $ à la Commission de la santé mentale du Canada afin de créer une norme nationale sur la santé mentale des étudiant.e.s du postsecondaire. L’objectif était d’augmenter la réussite scolaire sur tous les campus canadiens.

Les problèmes de santé mentale sont loin d’être réglés sur les campus, mais des initiatives battent leur plein en milieu universitaire. L’enjeu de la santé mentale était à la base de l’élaboration de la semaine du mieux-être annuelle organisée du 28 janvier au 1er février à l’Université d’Ottawa. Un sommet sur la santé mentale a également pris place à Winnipeg pour parler des enjeux qui touchent les étudiant.e.s. On y soulignait la tendance des jeunes à ne consulter que lorsque leur santé se détériore au point d’affecter leurs résultats. Même son de cloche chez les services de promotion de la santé à l’Université d’Ottawa, qui offre l’atelier Santé mentale 101 pour informer les étudiant.e.s des signes avant-coureurs des maladies mentales.

Communiquer activement

En mettant de côté les doutes sur le caractère philanthropique des intentions de Bell, la réalité reste que la campagne a servi de prétexte pour reprendre contact avec des connaissances à qui je n’avais pas pris le temps de parler depuis longtemps. On a causé pour vrai. Pour parler sans tabous de surmenage, de stress lié aux études, de projets de développement personnel. Je me suis sentie entourée. Au-delà de la journée Bell Cause, éphémère, on doit continuer de parler de santé mentale, mais surtout à écouter nos proches durant toute l’année.

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