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Arts et culture

Ottawa Implosion Weekend

Web-Rotonde
20 octobre 2014

Par  Alexandre Millaire et Didier Pilon

La découverte et le défoulement n’auront jamais été si abordables. Onze groupes locaux et internationaux s’offraient au coût modique de 25 $ pour tout le weekend ou de 12 $ le soir.

Certains diront que c’est l’environnement du sous-sol délabré de House of Targ et les jeux vidéo 8-bits qui défilaient sur un écran en arrière-fond, mais, perdus dans l’ambiance crue et inquiétante de la musique, on s’y croyait transporté dans les années 1990 jeudi dernier pour la première soirée du Ottawa Implosion weekend.

La première prestation a mis en vedette Boyhood, un trio expérimental de la région. La voix féminine de la chanteuse se mêlait à une musique nu gaze pour créer une ambiance pleine et cryptique. Le quatuor de Copenhague, Lower, jouait dans l’ombre de leur propre batteur qui occupait tant de place qu’on perdait quasiment de vue le reste du groupe. En dernier lieu, c’était le tour du groupe floridien Merchandise. Le chanteur visiblement intoxiqué s’ajoutait à une formation punk classique pour une prestation qui, pour la première fois de la soirée, faisait bouger la foule.

Vendredi et samedi soir, c’était au tour du Gabba Hey! de faire trembler ses murs. Des formes géométriques en DEL et des projecteurs multicolores, contrôlés par un vidéaste au fond de la salle, pulsaient au son de la musique. Les gens débutaient la soirée en partant à la découverte du large espace et de ses maintes salles. Habituellement utilisées comme salles de pratique du Capital Rehearsal Studios, celles-ci étaient munies d’éclairage d’atmosphère rêveuse, contrastée fortement par la lumière à ampoule nue qui affligeait la rétine dans les couloirs. Ce mélange du cru et de l’opiumesque se voyait reflété dans le terre à terre et l’aérien des offrandes musicales de la soirée.

Le duo ottavien Fire Coast Acid Club a amorcé le « Dark Rave Dance Party » du vendredi avec leur house imaginatif, rappelant les tout débuts du genre. Après une transition imperceptible, c’était au tour de Ceremony d’entrer en scène, rehaussant leur électro d’un aspect tribal bien reçu par le public. Le groupe le plus distinct de la soirée était certainement Femminielli, chanteur italien résidant autant à Montréal qu’à Berlin. Avec ses rythmes plus lents, sexys et à saveur distinctement années 80, il ne laissait pas indifférent.

Samedi soir, la même ambiance sombre a accueilli un ménage de groupes post-punks et noise pour conclure le weekend de la même manière qu’il a commencé, baigné dans le crade. Roberta Bondar a pris la scène avec leur verve habituelle. Les mélodies entrecoupées et fortement numérisées de Lidja, la chanteuse, percutaient au-delà du rythme inlassable du groupe. Iceage, quatuor danois de grande renommée, est venu anéantir des tympans avec son post-punk quasiment noise. Plus mélodieuse et plus pensive était la musique de Father Murphy, duo homme-femme italien qui mettait de l’avant des paroles qui creusent profondément dans le mythe catholique. Enfin, la formation montréalaise Holy Cobras offrait une performance énergique au goût du bon vieux punk d’antan.

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