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Arts et culture

Porter son afro avec style et fierté

Culture
16 février 2018

Arts & Culture

Par : Maria Princene Dagba – Cheffe web

Dans le tohu-bohu de la semaine internationale, entre odeurs succulentes et danse orientale, se tenait le mardi 6 février, un atelier attirant sur l’entretien des cheveux noirs au Centre de ressources des femmes, situé au deuxième étage du Centre universitaire Jock Turcot. Cheveux crépus, lisses, défrisés, bouclés ou frisés? Mesdames, mesdemoiselles, voilà les bons gestes à faire pour dompter votre chevelure.

 

L’atelier sur les cheveux naturels qui s’est tenu le mardi dernier est une initiative inspirée par une des bénévoles du Centre de ressources pour les femmes. Cette dernière, Joyce Joseph, étudiante à l’Université d’Ottawa (l’U d’O) a pensé que l’événement était un prolongement non négligeable dans l’organisation des festivités du mois de l’histoire des noirs sur le campus. Même si à la base, l’atelier en est indépendant.

Son idée, nous explique-t-elle, était de rassembler les femmes du campus pour qu’elles puissent se sentir libres de porter leurs cheveux crépus, tout en apprenant les méthodes pour les entretenir. En fait, continue-t-elle : « beaucoup de filles ont des cheveux naturels et ont du mal à trouver les bonnes informations sur les soins capillaires. C’est pour cette raison que j’ai voulu faire cet atelier ».  Elle ajoute aussi que « les gens trouvent que nous avons un style négligé. Nous [femmes de couleur] acceptons juste de porter nos cheveux naturels de la sorte », souligne l’animatrice de l’atelier.

Une autre participante, Asà, partage le même avis. L’étudiante en relations publiques à l’U d’O s’exprime en ces mots : « Je suis Youtubeuse et bloggeuse. Ce qui m’a amené aujourd’hui, c’est le fait que l’on parle du seul sujet de prédilection de toutes mes chaînes : les cheveux crépus. Je suis aussi venue pour rencontrer des filles qui vivent les mêmes défis que moi dans leur aventure capillaire et partager mon vécu ».  

Du bouche-à-oreille qui marche

Ce genre d’atelier n’est pas à son premier coup d’essai. Par le passé, l’animatrice nous dit que des ateliers sur l’entretien du cuir chevelu ont été faits par le Centre de ressources des femmes. Mais, le succès de cette édition est une première. Ceci est dû entre autres au bouche-à-oreille qui a été fait par les participantes et à la promotion engagée sur les réseaux sociaux. « Je m’attendais en fait à 10 ou 15 personnes, mais plus de 30 personnes sont venues et on voit que les gens sont intéressés davantage par ce thème », affirme Joyce. L’atelier a pris la forme d’un échange où chacune partageait son expérience capillaire et ses astuces.

En outre, c’est dans une ambiance communautaire que les participantes ont débuté en précisant le genre auquel elles s’identifient. Cette façon de faire, parle Joyce Joseph,  témoigne bien du mandat du centre. En effet, le Centre de ressources pour les femmes est un service offert par la FÉUO et la GSAÉD. «Ici, nous promouvons toutes les identités des femmes de couleur et des personnes queer. Nous donnons des informations sur la santé sexuelle, la santé reproductive et sur la violence genrée », dit la bénévole.  

Transition ou Big chop ?

Parmi les thèmes abordés, l’un des plus récurrents fut la question du big chop. Qu’est-ce que c’est ? En effet, pour celles qui avaient les cheveux lisses grâce au défrisant et qui souhaitent revenir au naturel doivent retirer l’ensemble du cheveu défrisé. Ce faisant, les cheveux naturels dits crépus repousseront. Mais, le choix demeure personnel et il n’y  a pas une « recette miracle », rit Joyce Joseph. En ce sens, on peut faire la transition et ne plus du tout utiliser le défrisant ou encore faire un big chop.  « Ça fait trois ans, que j’ai fait mon retour au cheveu naturel. C’est une aventure parce qu’il faut apprendre quels sont les produits qui fonctionnent ou pas pour son type de cheveu », confie Yinka Bolarinwa, étudiante en deuxième année de développement mondial à l’U d’O et bénévole au Centre.

Le kit de la fille naturelle

Pour toute débutante qui se lance dans l’aventure « napi », Joseph recommande d’avoir une routine de soin capillaire et des produits de base.  Ici, il faut du shampooing, un après-shampooing qui servira dans les co-wash, un traitement en profondeur ou deep conditioning, une huile hydratante et un masque de grande surface ou fait maison. Dans les accessoires, vous devez avoir sous la main un vaporisateur, des élastiques et un foulard, qui permettra de contenir l’hydratation durant la nuit et d’éviter les cassures.

Astuces et bons gestes

Avec son afro, Joyce Joseph donne quelques conseils qui peuvent être adaptés en fonction de chaque type de cheveux.  

Règle 1

Toujours manipuler les cheveux humides et non secs. Il vous suffit de vaporiser de l’eau sur le cuir chevelu et le tour est joué! Une fois fait, démêlez les avec vos doigts et non avec un peigne.

Règle 2

Couper les pointes. Eh oui, pour avoir du volume et maintenir les cheveux en santé, il est indispensable de se faire couper les pointes.

Règle 3

Pour celles qui décident de faire la transition des cheveux défrisés aux naturels, Joyce Joseph prévient qu’il y aura beaucoup de casse. Une astuce : «  quand tu fais ta transition, il ne faut pas utiliser la chaleur parce que cela tue les cheveux. Mais, si vous comptez l’utiliser, il faut appliquer un protecteur de chaleur », nous apprend-elle. La jeune étudiante donne l’exemple de la gamme Cream of Nature ou Cantu disponible dans les magasins pour mener à bien l’aventure du cheveu naturel. Les participantes de l’atelier proposent des endroits comme Beauté Héra, Mama Cee Beauty Supply ou Clore Beauty Supply, pour trouver les produits adaptés à Ottawa.  

Règle 4

Appliquer un masque protéiné. Cela donne du volume et nourrit les cheveux.

Règle 5

Utiliser un t-shirt en coton pour sécher les cheveux au lieu d’une serviette de bain.

Bolarinwa conseille également « de prendre des produits sans sulfates parce qu’ils absorbent l’hydratation des cheveux. On peut facilement lire l’étiquette pour connaître la composition du produit ».

Les coiffures protectrices

Avant de dormir, mesdemoiselles, faites des coiffures protectrices! On peut faire des twists, ou des tresses et il est important de couvrir les cheveux si possibles avec un foulard dans la nuit. De même, la jeune blogueuse Asà affirme que le secret c’est « de garder ses cheveux un maximum démêlés. De cette façon, nous pouvons rapidement les manipuler et être à l’heure. Pour ce faire, il faut les avoir dans les tresses ou dans d’autres styles protecteurs ».

Pour plus de conseils et tutoriels sur l’entretien du cheveu naturel, mais aussi pour les astuces beautés, la jeune bloggeuse vous invite à suivre sa page YouTube : Bantu Fro.

Une deuxième partie

Au micro de La Rotonde, Joyce Joseph confirme qu’il y aura bel et bien une deuxième partie de l’atelier. Celle-ci sera consacrée à la préparation des produits de soin et chaque participante aura la chance d’en essayer sur sa chevelure. Sur la page Facebook du Centre, on peut déjà lire que la deuxième partie aura lieu le mardi 30 mars à partir de 13h au pavillon Tabaret.

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