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Arts et culture

Prendre la fuite avec Catherine Bellemare

Culture
30 janvier 2017

Arts et culture

LITTÉRATURE

Par Myriam Bourdeau-Potvin – Cheffe Arts et culture

Bien que le lancement officiel du premier livre de Catherine Bellemare, ancienne étudiante de l’Université d’Ottawa, ne se fasse que le 18 février prochain, on peut trouver Une irrésistible envie de fuir dans les librairies depuis le 25 janvier. Ce premier roman de la Gatinoise se veut être le partage d’une quête identitaire, celle d’une jeune femme découvrant son attirance pour le même sexe.

À force de travailler dans un bistro de la région, Bellemare s’inspire autant de son vécu que des nombreuses anecdotes dont on lui fait part lorsqu’elle travaille derrière le comptoir. « Les gens me parlent beaucoup, alors des fois je prenais des éléments d’histoire qu’on me racontait », explique-t-elle. Son premier roman transpire toutefois le vécu. Les chapitres, divisés en courts extraits, ressemblent parfois à des bribes de sentiments confus, qui sont quelques fois exprimés avec ambiguïté : « J’ai des trucs dans ce roman-là qui datent de quand j’avais 16 ans! J’ai puisé dans plein d’affaires », souffle la jeune femme. « C’est la fuite, mais à différents niveaux. C’est la fuite de soi, des autres aussi… » Comme des aimants de la même polarité, Émilie ressemble à son auteure alors que l’auteure tente de se distancier de son personnage.

« Émilie, ma protagoniste, essaie plein de choses pour s’empêcher d’être dans sa tête, s’empêcher d’être là physiquement et mentalement. Sa rencontre avec la fille en question chamboule le cours des choses », résume l’auteure. La fille en question, c’est Anna, qui gère ses crottes au cœur d’une tout autre façon. L’histoire débute du point de vue d’Émilie, emprunte quelques retours dans le passé, arrive au point culminant de cette fameuse rencontre puis plonge du côté d’Anna en marche arrière, nous faisant découvrir son passé autodestructeur. Au centre du roman, leur rencontre : « C’est de l’autofiction, donc à la base c’est un récit qui est fondé auquel j’ai ajouté des éléments de fictions qui restent réalistes. C’est pas mal un roman de quête identitaire. Ce n’est pas un roman d’amour, mais ce qui m’a motivé à écrire, c’est ma rencontre avec une fille qui m’a fait me remettre en question. »

Au final, Bellemare réussit à se détacher de son histoire pour en prendre le contrôle, à coup d’envolées lyriques, de scènes de ménage décrites avec soucis et de rencontres impromptues entre deux humains. « J’aurais peut-être aimé ça, lire ça pendant que j’étais ado. Si ça peut toucher quelqu’un, déclencher quelque chose, [tant mieux]. »

 

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