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Éditorial

Préparons-nous

Web-Rotonde
7 avril 2014

edito– Par Ghassen Athmni –

Chers lecteurs,

La Rotonde est décidément bien singulière. De par son environnement immédiat composite mais également en raison du fait qu’elle s’est souvent constituée en lieu de rencontre de ceux qui, par le verbe, voulaient tenter une réflexion dans une perspective différente que celles qui dominent la sphère publique et donc très souvent la sphère étudiante. La Rotonde ne craint pas de déroger à ce qu’on veut imposer comme standards du journalisme étudiant. En parcourant les éditoriaux des quarante-cinq derniers volumes du journal, on se rend rapidement compte que la question de l’engagement pour une cause ou une autre revient la majeure partie du temps.

Pendant les derniers mois, nous avons essayé de continuer sur cette voie, non par souci de traditionalisme ou par soin de protéger une marque de fabrique mais simplement parce que ce journal continue d’attirer ceux qui essayent d’égratigner le superficiel de l’information comme elle est présentée aujourd’hui et ceux qui espèrent donner cours à leurs velléités d’intervention dans les sujets d’intérêt commun. Cette année encore, nous avons refusé de faire du stérile et de l’amorphe quand il s’est agi de questions communes. Nous avons clairement pris position dans certains débats, refusant de nous conformer à soutenir ce consensus chéri par plusieurs parties (et plusieurs partis?) et qui agit tels des sables mouvants sur les élans de défense du statut étudiant. Il a tout de même été difficile de susciter le débat, vu les limites du rayonnement de La Rotonde ainsi que celles de la perception que les acteurs politiques du campus en ont.

Nous ne nous sommes pourtant pas arrêtés à présenter notre vision des choses. Dans nos comptes rendus d’évènements comme dans nos enquêtes (malheureusement peu nombreuses), il y avait le souci de sélectionner ce qui pourrait avoir le plus de plus-value pour le lectorat. Ainsi, dans notre démarche, épurer les différentes pages des phénomènes de complaisance et d’auto-complaisance qu’on peut retrouver ailleurs était un élément important. Nous nous sommes également adonnés à quelques expérimentations à la fois au niveau de l’esthétique qu’au niveau du contenu et ce afin de ne pas stagner.

Bien entendu, tout ne fut pas rose, et c’est même loin d’être le cas. Les travers que La Rotonde a connues cette année sont dus à la difficulté de se consacrer pleinement au journal, étant donné que bénévoles et équipe de rédaction/production ont d’autres obligations qui les privent d’aller au bout de leurs idées. Ceci est symptomatique de la difficulté que l’on peut avoir quand on tente d’accomplir un travail avec un minimum de fond dans les conditions actuelles. Aussi, plusieurs erreurs et approximations tant au niveau technique qu’en ce qui concerne le contenu se sont glissées malencontreusement dans le journal ou encore s’y sont forcé un chemin. Ces défauts résultent également du fait que nous n’avons pas toujours choisi la facilité.

La participation étudiante au journal aurait pu être plus importante, surtout quantitativement. La Rotonde vous sollicite de venir y expérimenter et de contribuer à la genèse d’une édition, d’une année ou de plusieurs, les portes y sont toujours ouvertes. Cette année, elle s’est faite l’hôte de la créativité de plusieurs étudiants et le relais de jugements de tout bord.

Cette année de publication en est à son dernier chapitre. Une occasion d’avoir une perspective sur ce que La Rotonde est.

D’aucuns prédisent l’évanescence des journaux étudiants avec le serrage de ceinture qui n’en finit plus de vouloir détourner l’auditoire potentiel de l’importance de leur rôle. Cette préfiguration prend encore une dimension plus tragique quand il s’agit d’un journal dissonant à la chorale de la complaisance hypocrite que compose une grande majorité parmi les médias.

C’est pour cela qu’il faut nous préparer. La Rotonde pour nous, comme pour nos prédécesseurs, a été, dans une certaine mesure, un refuge, l’expression d’un refus. Cela a été un travail différent, échappant à plusieurs contraintes. Un journal singulier qui réussit tant bien que mal à ne pas se faire imposer la manière dont il doit approcher et traiter l’information. Une tribune sui generis qui n’en démord pas. Une passion.

Préparons-nous donc, à perpétuer La Rotonde, que ce soit sous cette forme ou sous une autre, ici ou ailleurs.

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