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Rappel de l’existence d’une culture du viol

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8 avril 2019

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre actualités

Deux tiers des étudiant.e.s universitaires ayant répondu à un sondage à l’échelle provinciale indiquent avoir vécu une forme de harcèlement à caractère sexuel depuis le début de l’année scolaire. L’Université d’Ottawa (l’U d’O) n’échappe pas à cette statistique : 62,4 % des répondant.e.s uottavien.ne.s s’en disent victimes. La Rotonde fait le point sur les chiffres que révèle l’étude.

Il faut tout d’abord se pencher sur la validité du rapport émis par la firme CCI Research mandatée par le ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario. Bien qu’elle n’ait pas pu répondre aux demandes d’entrevue à date de publication, son rapport indique que la population « doit faire preuve de prudence avant d’appliquer les conclusions de ces résultats à l’ensemble de l’effectif étudiant », puisque ce n’est que le quart des répondant.e.s éligibles qui se sont prêtés à l’exercice. Certains groupes démographiques pourraient donc être sur-représentés ou sous-représenté, selon la volonté des étudiant.e.s à participer au sondage.

Besoin de sensibilisation

Les chiffres restent évocateurs et soulignent l’importance de se préoccuper du climat entourant les campus ontariens. Kim Dubé, coordonnatrice des services au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) d’Ottawa, se dit surprise devant de tels résultats quant à la connaissance des services qui viennent en aide aux victimes. Plus de 60 % des répondant.e.s de l’U d’O ont dit posséder une connaissance pauvre des groupes de soutien, des services et des procédures de signalement d’agression à caractère sexuel sur et hors campus. « Ça m’a fait réfléchir au fait qu’on se concentre souvent sur les étudiant.e.s en sciences sociales et parfois, on oublie plusieurs autres domaines. On offre aussi seulement des services en français, alors parfois on se demande si le même travail est fait du côté anglophone », indique Dubé.

Celle-ci souligne l’importance de continuer ce processus de sensibilisation auprès de la population étudiante, mais également auprès de l’administration et du corps professoral des universités. Le Centre désire « apporter la communauté à reconnaître qu’il y a des agressions à caractère sexuel, qu’on vit dans une société qui nie encore l’existence de la culture du viol », affirme Kim Dubé. Bien que celle-ci souligne l’existence de cette culture, elle nuance en prévenant que les constats de l’étude ne font pas en sorte qu’un campus soit moins sécuritaire qu’un autre.

Justement, bien que la majorité évalue négativement sa connaissance des services, c’est plus de la moitié des répondant.e.s uOttavien.ne.s qui a indiqué être satisfaite ou très satisfaite de la gestion des cas d’agression à caractère sexuel de la part de l’administration de l’Université. Suite à la publication des résultats du sondage, cette dernière rappelle notamment par voie de communiqué l’existence d’un Comité de prévention des agressions à caractère sexuel ainsi que les formations fréquemment données par son Bureau des droits de la personne.

La coordonnatrice des services souligne que « certaines victimes choisissent d’aller chercher des services à l’extérieur des campus, donc c’est important que les campus s’allient aux services ». Le CALACS souhaiterait donc être sollicité davantage par l’Université d’Ottawa afin de sensibiliser le corps étudiant et professoral aux services offerts hors campus.

Pousser l’intervention

La deuxième priorité du Centre est d’encourager l’intervention des témoins lors d’un événement de harcèlement ou d’agression. Près de 70 % des répondant.e.s de l’Université d’Ottawa à avoir participé au sondage affirment avoir intervenu lors d’une situation à caractère sexuel. Ce haut taux d’intervention pourrait s’expliquer par la compréhension qu’ont les répondant.e.s du concept de consentement. 90 % des répondant.e.s de l’U d’O en possèdent ainsi une excellente compréhension. « On se demande pourquoi il y a encore autant de harcèlement à caractère sexuel dans ce cas-là », s’interroge Dubé. Elle ajoute toutefois qu’il faut garder un œil critique sur le sondage qui est peu représentatif de la population totale des campus ontariens et ne prend pas en considération les différences des genres dans les résultats.

 

Services sur le campus :

Bureau des droits de la personne

(613)-562-5222

respect@uottawa.ca

Soutien, références vers des services spécialisés, assistance pour la mise en place de mesures d’accommodements, plans de sécurité, informations sur les options d’intervention et gestion de la procédure de plainte

Service de la protection

(613)-562-5411 (Urgence)

(613)-562-5499

protection@uottawa.ca

Intervention, information, plans de sécurité et références vers des services spécialisés relatifs à la sécurité sur le campus

SASS Counselling et coaching

(613)-562-5200

couns@uottawa.ca

Soutien émotionnel pour les étudiant.e.s et références vers des services spécialisés

Programme d’aide aux employés et à la famille

1-(844)-880-9143

Gestion du soutien émotionnel pour les employés

Partenariats:

Le CALACS francophone d’Ottawa (pour femmes francophones)

(613)-789-8096 (25)

soutien.sur.campus@calacs.ca

Ottawa Rape Crisis Centre (pour femmes anglophones)

(613)-761-2334

support.on.campus@orcc.ca

Plusieurs autres services sont offerts pour les survivants et survivantes sur et hors campus et il est possible de trouver ces informations sur le site web Violence sexuelle : Soutien et prévention, dans la section Ressources.

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