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Recherché pour agression sexuelle

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18 septembre 2017

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Par Stéphanie Bacher- Journaliste

 

Contrôleur général de la Fédération étudiante au moment des faits, Yannick Mugabo a été identifié par la police d’Ottawa comme suspect en lien avec une agression sexuelle survenue le 2 septembre dernier. La Rotonde revient sur les faits et les réactions de la communauté de l’Université d’Ottawa (U d’O).

L’ex-contrôleur général en cavale

L’ancien étudiant de l’U d’O et Contrôleur général des finances de la Fédération étudiante (FÉUO), Yannick Mugabo, a été identifié le 6 septembre dernier par la Section des agressions sexuelles et de la violence faite aux enfants de la police d’Ottawa comme étant le principal suspect dans une affaire d’agression sexuelle survenue le 2 septembre dernier.

Ce jour-là, dans la nuit du 1 au 2 septembre, une femme a été agressée sexuellement dans un bloc d’appartements sur Riverside Drive, dans l’Est de la ville. Mugabo a été par la suite identifié par la police grâce aux caméras de sécurité. Depuis, les forces de l’ordre sont à sa recherche, n’ayant pas réussi à ce jour à le localiser. La police d’Ottawa n’a pas voulu fournir plus d’informations sur l’état actuel de l’enquête, précisant qu’il s’agissait d’une affaire en cours et qu’elle ne pouvait donc pas communiquer plus d’informations à ce sujet.

Un exemple du règne de la culture qui viol sur le campus ?

Cette nouvelle survient moins d’un an après que La Rotonde ait dévoilé l’existence du Vet’s Tour, une activité qui invitait les étudiant.e.s à participer à des activités à caractère sexuel, et qui avait soulevé le débat au sein de la communauté universitaire sur la présence de la culture du viol sur le campus de l’U d’O.

Josée Laramée, du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), affirme que la culture du viol est très présente sur les campus, mais qu’il s’agit, selon elle, d’un problème beaucoup plus large qui ne touche pas seulement les jeunes et les campus universitaires. Elle souligne alors que la culture du viol est encouragée dans notre société qui contribue à normaliser et banaliser les agressions sexuelles faites aux filles et aux femmes.

Elle rappelle cependant que selon les statistiques officielles, « 20 % des filles, des étudiantes, vont avoir subi une agression sexuelle d’ici la fin de leur cursus », un chiffre énorme, mais qui ne compte que les agressions qui ont été signalées. Students Voice, un mouvement politique qui vise à aider les étudiant.e.s à devenir plus engagés dans la politique étudiante et qui a rapporté l’incident sur les réseaux sociaux, se dit ébranlé par ces allégations et appelle tous les étudiant.e.s à se réunir pour lutter contre la violence sexuelle et la culture du viol sur le campus.

L’Université en fait-elle assez pour contrer la culture du viol ?

Les cas de violence sexuelle sur le campus demeurent malheureusement récurrents. En 2014, l’U d’O avait été aux prises avec deux scandales d’agressions sexuelles sur le campus avec l’intimidation de l’ancienne présidente de la Fédération étudiante et les accusations d’agression sexuelle portées envers deux jours de l’équipe masculine de hockey.

À la suite de ces incidents, l’Université avait décidé de prendre des mesures pour contrer la violence sexuelle sur le campus. Elle s’est dotée d’une Équipe d’intervention sur le respect et l’égalité et d’un Comité permanent en prévention de la violence sexuelle. L’Université a également mis en place un partenariat avec CALACS pour venir en aide aux victimes d’agressions sexuelles.

Selon Simon Lapierre, professeur à l’École de service social, l’U d’O a fait preuve de leadership sur cette question et en a probablement fait davantage que les autres universités de la région. Par contre, il y a selon lui toujours du travail à faire tant qu’il y a des incidents de violence sexuelle.

Un problème au cœur de la FÉUO ?

La FÉUO n’a pas souhaité se prononcer sur ce sujet. Selon des sources proches de la Fédération, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un comité du Bureau des directeurs de la Fédération se serait réuni la semaine dernière pour décider des mesures à prendre dans le dossier. Aucun membre du Bureau des directeurs n’a voulu s’exprimer à cet effet, affirmant avoir été mandatés de ne pas commenter cette question jusqu’à la diffusion de la déclaration officielle de la Fédération.

Jeudi dernier, la FÉUO a publié une déclaration sur les réseaux sociaux qui ne nomme toutefois nulle part le suspect de l’enquête, Yannick Mugabo. Elle y affirme seulement avoir reçu des questions concernant « le statut d’emploi d’un employé du Conseil d’administration de la FÉUO » et déclare que « cet individu n’est plus un employé de la Fédération ».

Selon Students Voice, même si la « FÉUO se dit fière d’être l’organisation la plus active sur le campus pour contrecarrer les actes de violence sexuelle […] on peut voir qu’il y a un problème dans leurs rangs » en raison d’une culture FÉUOsienne qui regorge d’harcèlement, d’intimidation et de négligence pour la santé mentale.

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