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Arts et culture

La religion des réseaux sociaux

Culture
12 février 2018

Par: Maude Charron-Leclerc –  contributrice 

 

Jeudi dernier à l’espace René-Provost se tenait un autre événement de La Carte Blanche, projet visant à mettre en vitrine différents artistes émergents, offrant 30 minutes de scène aux projets qui sont préalablement sélectionnés. De jeudi à samedi dernier, les productions de Laurianne Lehouillier et de Clémence Roy-Darisse étaient présentées au public. La première étant spécialiste de théâtre d’objets et diplômée en mise en scène de l’Université d’Ottawa, la seconde est étudiante au baccalauréat en théâtre, également à l’Université d’Ottawa.

Profil, la pièce de Roy-Darisse, nous a été présentée en deuxième partie. La mise en scène signée Chloé Tremblay, elle aussi diplômée de l’Université d’Ottawa en théâtre, avait sous sa direction Miguel Martin, Virginie Houët et Sophie Régimbald. Le public les a vus plonger dans la religion « Profil » et faire de leur image leur Dieu. Dans cette allusion bien sentie aux réseaux sociaux et à Facebook, les personnages vivent numériquement, à travers le regard de l’autre. Ils font de leur vie un film, mais semblent peu se questionner sur le sens profond de leurs agissements. Le narrateur leur livre tout au long de la pièce ses « commandements » qui dictent leurs agissements, les animent et les torturent.

Tout au long de la pièce, on reconnaît des stéréotypes comme celui du gamer, mais on se reconnaît aussi dans les égoportraits et les « j’aime », avec une surprenante réappropriation du langage et des thèmes théâtraux, légers et critiques tout à la fois.

Selon Tremblay et Roy-Darisse, l’esprit d’équipe a vraiment été la clé du succès dans ce qu’ils tiennent à appeler un travail collectif. « On a surtout travaillé sur base d’improvisation », raconte Tremblay encore sous l’excitation de la première du spectacle. En arrière-scène, la complicité de l’équipe est palpable, tant entre l’écrivaine et la metteure en scène qu’entre elles et les comédiens.

Selon la metteure en scène, Houët, Martin et Régimbald sont « des bêtes de scène »; leur énergie est magnifiée par rapport aux répétitions et tout prend son sens. Quant au texte, qui s’est fait connaître grâce à la scène ouverte Petites Trouvailles, il n’est pas voué à l’oubli. « C’est la naissance du projet, on n’a pas fini, on espère le faire voir et qu’il aille plus loin », explique Roy-Darisse. Né d’une analogie entre un mécanisme de secte et celui de participation aux réseaux sociaux, on souhaite bonne chance et surtout longue vie à ce projet audacieux.

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