– Par Gabrielle Dubois et Clémence Labasse –

Les cinq motions de l’Assemblée générale (AG) ont été votées à la première réunion du Conseil d’administration (CA) de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), jeudi dernier. Toutes les motions ont passé sans trop de difficulté. Celle portant sur l’étude de la possibilité d’une grève a été repoussée à la prochaine assemblée générale.

La réunion n’a failli pas avoir lieu. En période d’examen, l’Association a peiné à rassembler plus d’une dizaine d’étudiants, représentants de différentes facultés, dans une même salle. Finalement, vers 16 h 40 le quorum nécessaire de 16 personnes a enfin été atteint avec l’arrivée d’Ikram Hamoud, la vice-présidente aux affaires sociales, et la réunion a pu commencer.

Celle-ci a débuté avec la démission de trois membres du CA. Ensuite, à tour de rôle, les membres de l’exécutif de la FÉUO ont présenté un suivi de leur travail, et des événements passés et à venir. Le Conseil a élu de nouveaux membres pour différents comités et a débattu les motions destinées originalement à l’Assemblée générale.

Motion sur la création d’un Centre des étudiants racialisés

Parce que la motion implique la mise en place d’un référendum en janvier, celle-ci a été avancée sur l’ordre du jour pour s’assurer qu’elle soit considérée à temps. « Je suis curieuse de voir qui va voter à l’encontre de cette motion », a déclaré lors de la période de débat Ikram Hamoud. « Personne ne peut dire que le racisme n’existe pas. Le niveau de racisme sur le campus est dégoutant », a-t-elle ajouté.

La vice-présidente des services et communications, Nicole Desnoyers, a expliqué qu’une cotisation d’un dollar pour les étudiants à temps plein et 50 cents pour les étudiants à temps partiel serait suffisante pour la potentielle création du centre. Beaucoup de choses restent cependant à déterminer, comme l’espace dans lequel prendrait quartier ce nouveau service ou l’organisation précise des tâches du service.

La motion, qui concerne uniquement la mise en place d’un référendum, est adoptée à l’unanimité. Le référendum est nécessaire à cause qu’elle implique une augmentation des cotisations étudiantes.

Motion sur uOttawa sans fossiles

Des étudiants du mouvement uOttawa sans fossiles étaient présents pour expliquer en plus de détails leurs actions aux représentants étudiants. « L’Université d’Ottawa investit massivement dans des compagnies qui mettent en danger notre planète, avec notre argent. L’U d’O a refusé de nous donner des chiffres exacts, mais nous avons quelques noms, comme Chevron par exemple », a-t-on déclaré.

La motion pour que la FÉUO soutienne les actions de uOttawa sans fossiles a été adoptée à l’unanimité moins une personne. Une courte période d’applaudissement s’en est suivie.

Motion sur l’étude d’une grève

La motion la plus controversée de la dernière AG n’a été discutée qu’en milieu de réunion. À l’AG, Anne-Marie Roy avait annoncé que la motion ne passerait pas par les mains du Conseil, et serait directement reportée à la prochaine AG. Après une relecture de la constitution, il semblerait que cela ne soit pas possible.

La présidente de la FÉUO a en conséquence proposé aux membres du CA de voter pour que la motion sur la grève soit redéposée indéfiniment à l’AG. Le vote en faveur a été unanime.

Motion sur le lieu de prière au sud du campus

« La FÉUO a offert de payer pour l’espace, mais l’Université a refusé. C’était extrêmement frustrant », relate Mme Roy, en ouvrant la discussion sur la motion pour un lieu de prière multiconfessionnel dans le sud du campus. Après l’apport de quelques informations de fond, la motion, qui requiert le soutien officiel de la FÉUO lors de négociations avec l’Université, a été adoptée d’un commun accord.

Motion contre la participation à la guerre en Irak

La motion contre la participation à la guerre d’Irak, qui n’avait pas reçu particulièrement d’attention à l’AG, a été sujette à débat entre les membres du CA. La présidente de la FÉUO, en faveur, explique l’importance de l’engagement étudiant sur ce genre de débat de société, et note que si l’argent dépensé pour la guerre allait au financement de l’éducation, les frais de scolarité pourraient être réduits. Elizabeth Radtke, représentante de la Faculté des sciences sociales, a elle déclaré que ce n’est pas la place de la FÉUO de prendre position sur ce débat.

En réponse, Mme Desnoyers précise que la guerre affecte plusieurs étudiants, et parle notamment de conscription économique, d’étudiants qui ne peuvent se permettre une éducation autrement. Pour elle, la voix des étudiants est importante : « Une forte mobilisation peut au moins permettre un débat, sur les campus et dans les médias, si elle ne peut changer les choses directement ». Malgré cette opposition, la motion est adoptée.

Des voix représentatives des étudiants?

Mme Radtke, qui participait à son dernier Conseil, avoue sa frustration lors de ce genre de vote : «  Je suis frustrée parfois, parce qu’à mon sens, les opinions du CA ne représentent pas toujours les opinions de la majorité des étudiants ».

À propos de la dernière motion, elle estime : « C’est bien que des étudiants apportent ce genre de motion, mais en même temps, ce n’est pas notre responsabilité en tant que fédération étudiante de prendre position sur la guerre. Nous devons travailler sur ce qu’il se passe sur le campus et se battre pour les étudiants. Cette prise de position, pas forcément représentative de ce que pensent la majorité des étudiants, ça craint ».

Mme Roy pense toutefois que les votes qui ont été pris ce soir représentent adéquatement les vues des étudiants. « Oui il y a eu une opposition, et c’est important de la prendre en compte. Ce genre de débat [sur la guerre] n’est jamais blanc ou noir, mais la voix de la majorité, souvent ça veut dire que certaines voix vont être empiétées ». Elle est cependant revenue plus tard sur ses propos en précisant : « Le fait que la décision ait été adoptée au CA ne veut pas forcément dire que ça représente la majorité des étudiants. Je pense que c’est important de comprendre que, les membres présents au Conseil d’administration sont des représentants élus, et qu’ils ont la confiance des étudiants ».

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Mises à jour de l’exécutif

La présidente : Anne-Marie Roy a fait un bref retour sur l’Assemblée générale et s’est dit très optimiste qu’à la prochaine assemblée, prévue le 19 mars prochain, le quorum sera atteint. Elle a entre autres annoncé que le comité de la FÉUO finalisait son rapport à envoyer au Groupe de travail de l’Université sur le respect et l’égalité, ou encore qu’aux élections fédérales de 2015, il y aurait quatre bureaux de vote disponibles sur le campus.

V.-p. aux affaires sociales : Ikram Hamoud, après s’être excusée pour son retard, a expliqué planifier en ce moment un événement avec Laverne Cox, actrice ouvertement transgenre (Orange Is The New Black) et militante LGBTQ, qui aura lieu en mars prochain.

V.-p. aux finances : Dave Eaton a parlé du jour d’appréciation des employés de la FÉUO, de l’embauche d’un nouveau gérant pour le Café Alt, et de quelques événements passés comme Shinerama, la veillée pour Mike Brown et l’événement pour la Journée mondiale contre le SIDA. Il a terminé en notifiant la salle que le budget de la FÉUO est finalement disponible en français sur leur site web.

V.-p. aux affaires universitaires : Chris Hynes a annoncé que la rencontre entre la FÉUO et OC Transpo avait eu lieu, s’était « très bien passée » et que des négociations concernant le U-Pass (le prix et les options pour les étudiants au Québec) seraient bientôt en cours.

V.-p. des services et communications : Nicole Desnoyers a annoncé entre autres la collaboration entre la FÉUO et le Fulcrum pour l’organisation d’un colloque de la Presse universitaire canadienne en janvier 2015 à l’U d’O.