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Lettre d’opinion 

Par : Nicolas Hubert et Stéphanie Bacher

À la suite de la publication de l’article Faible participation : une stratégie pour camoufler le bilan de l’exécutif ?, la journaliste ayant signé l’article a été la cible d’attaques virulentes de la part de la Commissaire à l’équité de l’Association des étudiant.e.s gradué.e.s (GSAÉD), Pascasie Minani Passy. Bien que ces attaques aient eu l’avantage de soulever un vif débat et ainsi, une fois n’est pas coutume, de générer un échange direct et soutenu entre un.e élu.e de la GSAÉD et ses membres, nous estimons utile de fournir ici une réponse à la GSAÉD et plus particulièrement à la personne qui a pris publiquement la parole sous le couvert de l’association étudiante.

Premièrement, la GSAÉD, par l’intermédiaire de sa représentante Minani Passy, accuse La Rotonde d’avoir consacré deux articles distincts sur les mêmes faits remontant à la session d’automne 2017. Nous tenons à préciser que nous traitons l’information qu’il semble pertinent de traiter. En l’occurrence, comme souligné par certain.e.s observateurs et observatrices, nous n’avons fait que retranscrire les échanges traités au sein de l’Assemblée générale de la GSAÉD du 30 novembre 2017 ainsi que les accusations portées par l’ancien commissaire aux Affaires universitaires de la GSAÉD, Robert Head.

De même, en assimilant toute critique du travail de l’organisation à un acte d’intimidation visant à « minimiser le travail des autres », la GSAÉD remet en question la liberté d’expression et de presse sur le campus. En effet, l’idée d’un média conciliant, qui ne répondrait qu’aux attentes des institutions qu’il est sensé couvrir, est très proche de la définition d’un outil de communication, ou de celle d’un organe de propagande, et non d’un média indépendant.

Minani accuse également La Rotonde de mentir à son lectorat au sujet du salaire des membres de l’exécutif et des prix de participation qui ont été remportés par des membres de l’exécutif lors de la dernière Assemblée générale. Le salaire de l’exécutif tel qu’affiché dans son budget annuel est toutefois bien celui rapporté dans l’article. De plus, justifier les gestes du comité exécutif en affirmant que les prix remportés par ceux-ci seront remis aux étudiant.e.s dans des évènements futurs n’enlève rien au fait que ces prix étaient destinés à favoriser la participation des étudiant.e.s à l’Assemblée générale, et non pour d’autres usages.

S’il est tout à fait sain et normal que la GSAÉD puisse porter des critiques à l’encontre du travail de La Rotonde, il est hautement problématique qu’un.e représentant.e étudiant.e porte des attaques personnelles à l’encontre d’une journaliste par le biais de son mandat et de sa fonction. D’autant plus lorsqu’il nous est explicitement enjoint de veiller à ne pas « blesser et rabaisser les autres » et à être constructifs « au lieu de chercher à minimiser le travail des autres ».

Il est ici important de rappeler que les critiques portés par les médias ont à vocation de soulever les enjeux et débats qui leur apparaissent légitimes, en s’appuyant sur les informations qu’ils ont entre les mains, ce qui inclut les propos recueillis auprès de diverses sources. Au lieu de s’attaquer au messager, peut-être serait-il plus utile d’initier une réflexion sur les raisons pour lesquelles le travail de l’Association étudiante a été remis en question par ses membres lors de la dernière Assemblée générale.

Enfin, nous tenons à préciser une nouvelle fois que nous sommes un journal indépendant et que les seuls comptes que nous avons à rendre sont auprès de nos lectrices et lecteurs. Nous considérons que le rôle dévolu à La Rotonde est celui d’informer en toute transparence et en toute indépendance les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa et non de répondre aux attentes et ambitions de leurs élu.e.s.