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Sports et bien-être

Santé mentale : La dépression touche les sportifs

Web-Rotonde
23 mars 2015

– Par Moussa Sangaré-Ponce –

Bien qu’une récente étude accomplie à l’Université d’Ottawa ait démontré que les étudiants-athlètes sont plus aptes à être optimistes et à bien gérer leur stress, la dépression atteint tout de même plusieurs athlètes. Après de grandes défaites ou quand la saison se termine, certains doivent affronter de nouveaux défis liés à la santé mentale. Au Canada, 20 % de la population aura une expérience avec une maladie mentale et 8 % de la population adulte aura une dépression au cours de leur vie.

Le temps consacré au sport plutôt qu’à la famille peut entraîner la dépression, suggère le psychologiste sportif Victor Thompson. L’attention des membres de la famille dans ces moments joue un rôle clé dans la guérison. Thompson ajoute que des athlètes sont autant aptes à être dépressifs que n’importe qui. Une dépression affecte la vie de tous les jours, mais chez les athlètes elle a un impact particulièrement important sur leur carrière. Selon Thompson, être un athlète et dépressif n’est pas différent des autres personnes, mais il y a plus de facteurs extérieurs qui ne peuvent être bons à la guérison de l’athlète. La pression qu’apporte la présence des partisans et des médias constitue un exemple.

Selon le docteur Charles Raison de l’Université d’Arizona à Tuscon, quand ça vient à la dépression, « il est difficile de mesurer les données ». Cette difficulté complique la recherche.

Un article publié dans The Scientific American suggère que certains aspects positifs sont associés à la dépression. Paul W. Andrews, chercheur à l’Université Virginia Commonwealth et diplômé avec un doctorat en biologie du comportement, et J. Anderson Thomson Jr., psychiatre à l’Université Virginia, suggèrent que les gens en dépression arrivent à mieux gérer les problèmes sociaux auxquels ils font face.

Plusieurs ressources sont disponibles aux étudiants de l’Université d’Ottawa qui ont des troubles mentaux, notamment le Centre d’entraide. Adrienne Parent, qui travaille au Centre, explique qu’il y a trois branches à ce service offert par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa. Tout d’abord, il y a le bureau où les étudiants qui ont besoin d’aide peuvent se rendre pour obtenir un tuteur et pour qu’on corrige leurs essais, et il y a toujours des bénévoles ou employés prêts à faire de l’écoute active si les étudiants en ont besoin.

Il y a une ligne téléphonique de 19 h à 1 h du matin pour les étudiants qui en ont vraiment besoin. « La majorité des étudiants dans le bureau ont un background dans ou étudie [la psychologie] », explique Mme Parent. Chaque employé et bénévole du Centre reçoit la même formation, et « la majorité des gens qui ont des expériences personnelles sont sur les lignes téléphoniques », précise Mme Parent. La dernière branche de services offerte par le Centre est le programme de mentorat au secondaire. « On a des bénévoles qui vont aux écoles secondaires, sont mis en paires avec des élèves [et qui les aident] à faire la transition du secondaire à l’université », explique l’employé du Centre d’entraide.

Selon Parent, lorsqu’on vit une dépression et qu’on cherche de l’aide, en parler est la première étape et c’est souvent l’étape la plus difficile. Parfois, les gens qui ont une dépression ne reconnaissent pas cette première difficulté. « Des expériences passées, les gens qui entrent avec une dépression ne savent pas qu’ils ont une dépression. Des fois, ils montrent des symptômes : ils ne dorment pas trop, ils ne sont pas motivés, faire des choses simples est très difficile. Des fois, ça mène à des choses plus sombres comme des pensées suicidaires », explique Mme Parent. « La dépression n’est pas une mauvaise chose. C’est une maladie et ça peut être traitée », souligne-t-elle. La ligne téléphonique d’entraide est joignable au numéro 613-562-5604.

 

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