Illustration Andrey Gosse
Par Miléna Frachebois, journaliste
La fin du semestre, le début des examens… Le stress monte et certains étudiant.e.s deviennent de plus en plus anxieux ou ont du mal à gérer leur bien-être. Anxiété, dépression, troubles obsessionnels compulsifs… La liste est longue et la santé mentale est pourtant toujours tabou.
Alors qu’on a tous hâte que le semestre se finisse, les examens finaux ne sont, quant à eux, pas attendus avec joie. Malgré les tentatives de l’Université d’améliorer le mieux-être des étudiant.e.s, la société dans laquelle nous vivons nous pousse à un rythme effréné, une perfection que l’on voit que dans les revues, des conditions de travail et d’études de plus en plus stressantes… Bref, s’en sortir sans aucun symptôme de maladie mentale de nos jours est quasi impossible. Avez-vous déjà essayé de ne pas vous comparer aux autres ? De prendre le temps ne serait-ce qu’une journée pour vous ressourcer sans penser à rien ? Si oui, vous savez qu’il est très difficile d’y arriver car nous sommes conditionnés de cette façon.
En tant que personne anxieuse et perfectionniste, je vois à quel point la santé mentale est importante ainsi que les effets que les petits stress de la vie qui s’accumulent peuvent avoir sur ma santé, mon humeur, ma qualité de sommeil, ma capacité à me concentrer, etc. Atteinte de crises de panique brutales, que l’on peut aussi retrouver sous le nom de crises de tétanie et de spasmophilie, je vois l’impact constant de ces dernières qui m’empêchent de pouvoir faire des choses normales sans avoir un risque de tomber brutalement dans la rue, en pleine crise et d’avoir tous les regards rivés sur moi.
Alors que je fais une crise, tout le monde s’inquiète et donne de l’importance à ce qui se voit, simplement dû au fait qu’une telle crise est impressionnante à voir quand quelqu’un ne sait pas ce que c’est. Mais alors pourquoi ne pas accorder autant d’importance au bien-être quand il n’est pas visible physiquement ? Pourquoi, alors que nous sommes au XXIème siècle, dans une société qui nous entraîne vers ce genre de problème, les maladies mentales sont-elles taboues ? Je ne vous parle même pas de la place qu’occupe la santé mentale en France car cela serait casser le rêve de beaucoup d’entre vous qui voient la France comme un pays parfait où vivre.
Selon l’institut universitaire en santé mentale de Montréal, « les préjugés entourant la maladie mentale incitent près de 2/3 des personnes atteintes à ne pas chercher l’aide dont elles ont tant besoin, ce qui signifie que le concept même de santé mentale est toujours tabou dans l’esprit des gens ».
Je pense que l’on devrait faire des progrès en ce qui concerne la santé mentale. Bien qu’en un siècle nous avons fait des progrès incroyables dans ce domaine, notamment avec Freud, précurseur de la psychanalyse, nous devons continuer de faire des efforts. Cependant, il ne s’agit pas d’attendre que la science trouve un nouveau remède pour guérir une des nombreuses maladies mentales qui existent, mais simplement de rendre cela moins tabou, afin que l’on puisse être capable d’en parler sans crainte, dans une société aussi moderne que la nôtre.